Parole de femmes....

Des propos glané ça et là, que j'aimerais ne jamais avoir entendu ou lu...


- Ma mère nous a élevé seule mon frère et moi, elle a toujours travaillé comme une folle, je ne la voyais jamais, alors quand j'ai eu l'âge de travailler, je me suis dit que je ferais le plus d'argent possible pour en avoir de collé quand je voudrais des enfants, et je voulais les avoir jeune.  J'ai dix-neuf ans, ça fait cinq ans que je vends mon cul, je ne veux plus d'enfants, le monde est trop laid, la vie est trop dure...  Et je fais de moins en moins d'argent...

Jenny, 19 ans.

- Je me suis marié à Henri à trente ans, il était mon client depuis dix ans et avait toujours été gentil. Il m'a offert de me permettre d'être à la maison avec mon fils malade et de me payer pour gérer sa business.  Au début ça allait, mais il s'est avéré alcoolique et a fini par me battre un soir ou je ne voulais pas baiser...  Il m'a dit de recommencer à vendre mon cul si j'étais pas contente.  Je l'ai quitté, et j'ai pas recommencé tout de suite, mais avec mon garçon, je ne peux pas travailler à temps plein, et j'arrive pas à temps partiel... Alors j'ai recommencé...

Manon, 40 ans.

- J'ai perdu ma job il y a six mois, c'était vraiment une bonne job donc ça paraissait dans le budget, et comme on a une grande maison, c'est facile pour nous, mon chum reste en haut au cas ou, et moi je reçois les gars en bas.  Ça devait être temporaire, en attendant que je me trouve autre chose, mais mon chum à lâché sa job pour qu'on puisse faire ça à temps plein, et quand je lui dit que je suis tanné, il me traite de sainte-nitouche et me manipule pour que je file cheap...  J'ai envie de partir, mais je l'aime, et ça fait tellement longtemps qu'on est ensemble...

Suzanne, 52 ans.

- Mon père était violent physiquement quand j'étais petite, et plus tard c'était psychologique, il se fâchait à rien et quand il était en crisse, il frappait dans les murs ou me boudait pendant des jours en disant à tous que j'étais folle.  Comme il se gelait et gérait ses paies tout croche, on manquait souvent de bouffe.  À quinze ans j'ai été tanné, je me suis accoté sur un mur au centre ville et je me suis dit qu'un homme viendrait m'aborder.  Il a fallu dix minutes.  Je suis partie de chez nous une semaine après, j'avais ramassé assez d'argent.  Mais là, j'aimerais arrêter, et c'est vraiment pas évident...

Julie, 20 ans.

- Ma première fois dans un salon, j'ai frappé le client quand il m'a demandé une branlette.  La boss m'a expliqué après que ça faisait partie de la job, et j'ai voulu arrêter.  Mais elle m'a convaincu assez vite en me disant qu'en faisait une branlette je ferais l'équivalent d'une semaine comme caissière au dépanneur à coté.  Ça fait dix ans que je travail ici, j'ai une maison, un char et je vais en voyage chaque année, je pourrais faire faillite et me trouver autre chose, mais je dis quoi pour expliquer que j'ai un c.v vierge à 25 ans?  Je pensais retourner à l'école mais mon chum aimerait mieux que je continue encore, jusqu'à temps que je sois trop vieille...  Je pourrais le laisser, mais je l'aime, et à part ça, il a pas de défaut, c'est une perle...  Ça fait huit ans qu'on est ensemble et il m'a toujours bien traité, même si je suis juste une pute...

Sophie, 25 ans.

- Quand j'ai arrêté, je fréquentais des gens à l'aise financièrement et d'autres moins. Je les aidais souvent étant donné que je faisais beaucoup d'argent...  Tout le monde était content pour moi que j'arrête et tout le monde m'a offert du soutien.  Ça fait un an que j'ai arrêté, j'ai plus de nouvelles des amis (es) qui étaient à l'aise, j'ai moins d'argent qu'avant, donc je sors moins, et venir prendre un café chez nous, ça semble pas être leur genre d'activité. Ceux qui le sont moins sont resté, mais desfois, ils me demandent de les aider financièrement et semblent tellement dépité que je ne puisse plus, j'ai l'impression qu'il m'aimait plus riche et malheureuse que pauvre et... mieux...

Marie, 36 ans.




Plein l'cul...

http://facebook.com/angelique.silence
J'en ai plein l'cul de vous chercher
De vous lire et de négocier
Plein l'cul de faire semblant d'aimer
Vos mains sur mon corps fatigué
Plein l'cul de vous et de vos mots
De votre ignorance de mes maux
Plein l'cul de vous entendre dire
Que votre femme vous fait mentir
Plein l'cul de vous voir justifier
Le fait que vous m'avez acheté
Plein l'cul de vos yeux qui se ferment
Sur toutes mes douleurs qui germent
Quand vous les arroser si bien
De votre sperme, votre venin
Plein l'cul de vous qui me payez
Pour avoir le droit d'me violer
Plein l'cul de vous, de tout, de rien
Plein l'cul de mon immense chagrin
Plein l'cul de ne savoir que faire
Pour me sortir de cet enfer
Plein l'cul d'en avoir plein le cul
Plein l'cul de n'être rien qu'un cul...

Pourquoi le milieu communautaire est t'il nécessaire?

Le milieu communautaire, c'est la porte d'entrée des personnes les plus vulnérables, pour sortir de leur vulnérabilité.

C'est l'accès à des services qui n'existent pas dans le système publique, ou qui sont trop long à obtenir parfois.

C'est un lien d'échanges et d'informations pour aider des humains à survivre dans une société ou c'est parfois difficile, pour sortir des gens de la solitude, de la pauvreté, de la marginalité, des cercles vicieux dans lesquels il est si facile de tomber quand on ne sait plus ou s'adresser. 
 
C'est un milieu humain, ouvert, unique, qui doit exister et être amélioré, pas ignoré et négligé.  

C'est un milieu qui aide tous le monde, et qui s'adapte aux différentes situations, aux différents contextes et aux différents défis que le système de santé et les services publiques n'arrive pas à gérer.  

Le milieu communautaire c'est partout, et pourtant, le gouvernement l'ignore, comme s'il pouvait s'en passer, comme s'il les organismes communautaires ne faisaient pas partie prenante d'une société qui est souvent la cause des maux qu'ils soignent, c'est l'endroit qui permet aux plus pauvres de se nourrir, c'est les gens qui vont sensibiliser dans les écoles ou qui enseignent à ceux qui n'y ont pas appris à lire et écrire, c'est les endroits ou on peut appeler, parfois 24 heures sur 24 pour avoir de l'aide, c'est les centre de crises en santé mentale, les maisons d'hébergements pour itinérants, les maisons de jeunes, les regroupement d'aide aux malades, les services de transports bénévoles...  

Et tellement plus.

Le milieu communautaire, c'est l'urgence et les soins intensifs de la société. Vous pensez que ça va mal au Québec?  Ça pourrait être pire! Mais le milieu communautaire est aux petits soins, depuis des années, malgré les conditions de travail difficiles et les nombreuses coupures qui y ont lieux.  C'est pas là qu'il faut couper, surtout pas!

C'est pour ça qu'une manifestation est organisée demain, pour faire comprendre à ceux qui vont être pogné pour gouverner que le milieu communautaire est important, nécessaire, obligé, et qu'y mettre des fonds, ce n'est pas payer, c'est investir.

Quand : Jeudi le 20 mars à 19 h 30 (fin 20 h 30)
: Devant les bureaux de Radio-Canada 1400 boul René Lévesque Est à Montréal (pendant le débat des chefs)

Sur place, il y aura : animation, percussions, breuvages chauds, toilettes… Il faut maintenant être nombreux, nombreuses pour que le tout soit une réussite. Il faut obtenir, de tous les partis, des engagements fermes pour le financement des organismes communautaires !

Raisons des agressions sexuelles


Tu veux te prostituer?

J'ai écrit ça, après avoir jasé avec une fille qui s'en ai sorti, c'est le message qu'elle souhaite transmettre, à celles qui voudraient se lancer dans la prostitution...

J'ai tout fait.  Des photos et des vidéos, qui traîne encore partout et dont je n'ai pas toujours pu vérifier l'anonymat, de la domination, des danses, des soirées ''d'accompagnement'', des trippes à plusieurs, des salons de massages top classes et des salons  miteux, des journées de 10 clients et des fins de semaine avec le même, des 30$ du 15 minutes aux 1000$ pour une heure... 

J'ai été indépendante et j'ai travaillé pour d'autres, je me suis cherché des chauffeurs et de la protection, ça finissait toujours par être n'importe quoi...  

De la protection...  Mon cul ouais... Ça n'existe pas dans ce domaine, le gars qui te protège n'est pas à coté de toi pendant que tu baises un client et qu'il décide que lui, il s'en fout que tu veuilles pas sa queue dans ton cul...  Ou qu'il te chuchote à l'oreille que t'es une salope, une ci, une ça, en te tirant les cheveux, alors qu'il avait l'air doux et gentil au début.  Et le gars supposé te protéger, il s'en calisse de toi, c'est ton cash qu'il veut, et toi peut-être, gratuitement, parce qu'après tout, il le mérite bien non...

J'ai tout fait, pour trouver la façon qui me convenait, pour être bien la dedans, parce qu'il n'y a que ça qui me semblait assez payant pour les dettes qui me submergeaient, pour gâter mes enfants qui avaient tant souffert de la rupture, pour aider ma grand-mère qui n'avait que moi...

J'ai beaucoup connu aussi...  Le harcèlement, le manque de respect, la drogue dans mon verre, le viol plus ou moins sauvages, le jugement des policiers, médecins et autres professionnels, le mensonge des gens supposés me protéger, me conduire, me représenter, m'aider...

En bout de ligne j'ai payé mes dettes, c'est toujours ça. Et j'ai vécu aisément, sur le plan financier, pendant quelques années.

Mais tout le coté sombre qu'on ne veut pas voir quand on commence, auquel on refuse de croire quand on est pas dedans, ça m'a miné.  Comme aucun travail ne peut miner quelqu'un...  

Tu suces, tu masses, tu t'écartes, tu écoutes, tu caresses, tu consoles, tu donnes, tu donnes, tu donnes...

Tu fais semblant d'aimer ça quand un homme veut te faire jouir, mais tu jouis pas, parce que t'es pas là, faut que ton esprit se sépare de ton corps pour y arriver, parce qu'il y en a trop qui t'ont caressés comme on caresse une belle voiture, qui t'ont mangé comme on mange un burger, qui t'ont complimenté comme on complimente un chien, un enfant, un employé au mieux...  

Tu t'accroches à ceux avec qui t'es bien pour vrai, il y en a toujours.  Tu continues pour les revoir eux, parce que t'as l'impression qu'eux, ils ont besoin de toi aussi, et vice versa, qu'ils te respectent en tant que femme, pas en tant que pute...  T'as l'impression que c'est plus qu'un échange professionnels.  Mais un jour tu réalises que non. 

T'es juste la pute qu'ils aiment le plus.

Et si tu pars, ils vont te remplacer.

Ou t'harceler.

J'ai eu mal quand j'ai réalisé que j'avais plus d'estime.
J'ai eu peur, si souvent, que c'est devenu un état permanent...
J'ai voulu mourir. 

J'aurai toujours un peu mal sans doute, ce mal sournois, qu'on ressent toujours un peu en soi, en oubliant pourquoi, comment, depuis quand...  Auquel on s'habitue, parce qu'il le faut bien.  

J'aurai toujours peur. De tout et de rien.  Ou peut-être pas.  Je me fais soigner.  Peut-être que ça se soigne...

J'ai une amie qui s'est fait violé à quelques reprises par un patron qui pourtant se payait des putes.  On se comprend.  Je me sens violé aussi.  

Même si je disais oui, parce que c'est pour que je dise oui qu'on me payait, je me sens violé, parce que j'ai fait un tas de choses, à un tas d'homme, que je ne désirais pas leur faire.  C'est pas un métier la prostitution, c'est un viol, et un autre, et un autre, c'est de l'esclavage, pur et simple...  T'as beau essayé de choisir tes clients, desfois t'as pas le choix d'en prendre un qui te tente pas. Et ça c'est pas humain.

Couché avec quelqu'un sans en avoir envie, c'est dégueulasse.  

Je sais que des tonnes de femmes comprennent un peu, parce qu'elles le font avec leur mari ou conjoint. Mais imagine maintenant que tu le fais avec plusieurs hommes...  Ça devient lourd.  Si lourd.

Et t'oses pas arrêter, tu vas faire quoi après?  T'as plus l'estime qu'il faut pour te trouver autre chose, tu vas dire quoi aux gens qui vont te demander ce que tu faisais avant...

T'as l'impression que c'est écrit dans ton front que t'as fait ça, et même si tu l'assumais au début, que t'aimais ça et que tu te sentais libre, maintenant tu te sens prisonnière, minuscule, t'as l'impression que partout tu vas croiser un client qui va te faire une offre, juste au moment ou t'arrives justement pas...

Alors t'arrêtes pas.  Ou t'arrêtes, parce que t'es plus capable.  Et t'es pauvre, mais c'est mieux...

Et tu réalises ce que t'as perdu en bout de ligne.  Du monde, parce que tu arrivais plus à les aimer comme il faut, des amis, parce qu'eux le voyaient que t'étais malheureuses, et pouvait plus te voir te détruire, ton estime, parce que c'est pas vrai que c'est valorisant, des années de vie, ou t'aurais pu être pauvre peut-être, mais bien...

Et tu te dis que t'aurais du te geler, pour pas prendre conscience de l'absurdité de ''ta job'', que t'aurais du faire comme tant d'autres, te geler, ou faire n'importe quelle conneries qui t'aurait permis de pas réaliser que t'étais malheureuse.

Ou que t'aurais juste jamais du croire celles qui disent que c'est merveilleux, jamais commencé, jamais te taper ce premier client, qui a tout déclenché...

T'aimerais n'avoir jamais pris conscience du vide que ça te faisait ressentir, de la tristesse qui t'envahissait, de la peur...  Des hommes, de leur femme, des foules...

Parce que c'était tellement plus facile te faire croire que t'aimais ça être un objet sexuel, que réaliser que ça te blessait dans tout ton être...

Je ne veux plus mourir.  

Parce que j'ai un but.  

Je veux faire comprendre aux filles qui y songent que non, c'est pas la bonne solution.

Même si t'es open, à l'aise sexuellement, droite, ajun, forte....  Même si quelqu'un te promet que tu vas juste danser, juste être serveuse et qu'il va te protéger... 

C'est pas une solution.  C'est une destruction...

C'est pour ça que je vis, pour prévenir les autres femmes, et pour mes enfants. Je les aime.  C'est les seuls être humains auxquels je suis encore profondément attaché.  Je ne crois plus les autres humains.  J'ai du mal à aimer et à croire qu'on puisse m'aimer, mais je suis chanceuse, y'a des gens qui m'aiment et mes enfants m'ont maintenu en vie.

Sinon j'aurais fait comme tant d'autres femmes l'ont fait avant moi, je n'aurais pas survécu à cet enfer...

J'y ai survécu...  Mais ça à bouleverser ma vie, mon existence, mon être, mon âme, pour la vie...

Si tu penses t'y mettre, même à temps partiel, même occasionnellement, même en imposant tes limites, même dans les meilleures conditions possibles, dis toi qu'on s'est toutes dit ça au début.  Et crois pas celles qui te disent être bien, c'est peut être vrai, peut être que non, mais si c'est vrai, c'est une exception, et si t'es pas l'exception, tu vas souffrir.

Y'a d'autres solutions...  T'as peut-être de la misère à arriver, mais c'est moins pire qu'avoir de la misère à t'aimer, et si t'es déjà démolie et que tu te dis que ça peut pas être pire, y'a des solutions pour te reconstruire au lieu de te détruire encore plus...


Sexisme et enfance...

Halloween, il y a plusieurs années.  J'offre des collants aux enfants qui veulent bien me chanter une chanson ou me raconter une blague. Un petit garçon est déjà reparti, sa mère me dit qu'il voudrait sans doute un collant de Dora.  J'en ai de toutes les sortes, je réagis de la façon la plus sexiste qui soit, en étant certaine qu'elle me fait une blague.  Elle me fait les gros yeux.  Je me confonds en excuse, la remercie pour la leçon et lui donne le collant...


Dans un magasin il y a quelques mois, je vois un papa en train de se chicaner avec sa fille parce qu'elle ne veut pas du chandail de princesse qu'il lui montre, elle veut celui de tortue ninja, qui est moins cher en plus...


Il y a quelques jours au magasin, je suis avec une amie qui doit acheter des bas à ses filles.  Elle choisit un paquet de bas à prix économique et des bas de Spiderman, pour faire plaisir aux filles qui vénère spiderman. Sa fille est folle de joie.  À la caisse, une dame à qui la petite jase lui demande si les bas sont pour son frère, elle lui répond que non, ils sont pour elle, en la regardant comme une extra-terrestre...

Et vous, êtes-vous sexiste sans le réaliser parfois?


25 exemples illustrant la culture du viol

La « culture du viol... vous connaissez?

Il y a de fortes chances, surtout si vous militez pour les droits des femmes, que vous ayez déjà entendu l’expression « culture du viol ».

Cette expression, issue du mouvement féministe, résume un important conditionnement social et culturel.

Mais combien d’entre vous savez ce qu’elle désigne réellement?

En lisant les forums et articles féministes en ligne, particulièrement ceux à propos de viol et d’agression sexuelle, j’ai remarqué que parfois dans les commentaires, les gens semblent considérer que la culture du viol est un concept inventé pour faire mal paraître les hommes et qu’il est utilisé de façon exagérée, au point de donner l’impression que presque tout est un viol.

J’aurais pu simplement cesser de lire ces forums après avoir lu de tels commentaires, en me disant qu’ils proviennent de gens qui aiment semer la discorde sur internet, des « trolls », et continuer ma journée…

Mais ça m’a fait réfléchir…

Peut-être que certaines personnes ne comprennent vraiment pas ce qu’est la culture du viol.

Après tout, lorsque l’on entend cette expression pour la première fois, elle peut porter à confusion.

J’utilise le mot « culture » au sens sociologique et anthropologique, comme un ensemble d’attitudes auxquelles les gens s’engagent collectivement, en tant que société (les bonnes manières à table par exemple), et il semble donc difficile de lier le mot viol à un tel concept.

On considère qu’à la base, notre société ne fait pas ouvertement la promotion du viol, comme l’impliquerait cette expression, puisque aucune personne ne s’engage activement, collectivement, à une promotion de la violence sexuelle.

Pour mieux comprendre la culture du viol, il faut tout d’abord comprendre que ce n’est pas nécessairement toute la société, ni des groupes de gens à proprement parler qui prônent la culture du viol (quoique cela arrive).

Quand nous parlons de culture du viol, nous désignons une activité moins ouvertement assumée. Nous parlons de pratiques culturelles qui excusent ou justifient en quelque sorte la violence sexuelle et qui, elles oui, sont communes à une grande partie de la société. Nous parlons d’une certaine perception collective des situations d’agression sexuelle, où plus souvent qu’autrement, ces situations sont ignorées, excusées, banalisées, tournées à la blague, bref : normalisées.

Et pensez-y bien : cela arrive souvent, tout le temps, chaque jour.

Et c’est dangereux dans la mesure où ces attitudes deviennent des obstacles pour qui souhaite éliminer la violence sexuelle de la société.

Alors, de quoi exactement est faite la culture du viol, comment se présente-t-elle?

Jetez un coup œil aux exemples ci-dessous. (Avertissement: Ils ne sont pas faciles à digérer et risquent de vous faire vivre de l’inconfort. Mais s’y familiariser est nécessaire pour bien comprendre ce que nous voulons dire en parlant de culture du viol.)

Peut-être n’y verrez-vous d’abord que des cas isolés, ponctuels, des situations-limites. Mais en réalité, il l’agit d’une large tendance sociale.

Voici des illustrations de la culture du viol :


1. Une université canadienne a autorisé des jeunes à tourner et diffuser un vidéoclip d’hommage aux agressions sexuelles de mineures, où l’on entend des garçons scander : « SMU Boys, we like them YOUNG: Y is for your sister. O is for oh-so-tight. U is for underage. N is for no consent. G is for grab that ass. » http://www.salon.com/2013/09/05/college_students_cheer_sex_abuse/

2. Une chanson populaire ou le refrain martèle : « You know you want it ... Because of these blurred lines ». La ligne floue en question est celle qu’il s’agit d’effacer pour arracher le consentement à des actes sexuels.

3. Un juge a condamné à seulement 30 jours d’incarcération un homme de 50 ans qui avait violé une fille de 14 ans (celle-ci s’est ensuite suicidée); l’avocat du violeur a prétendu que la victime paraissait plus âgée... http://www.cnn.com/2013/11/30/justice/montana-rape-30-day-sentence/

4. Des mères blâment des filles d’accuser leur fils d’agression, alléguant que ce sont les victimes qui ont provoqués les agressions. http://jezebel.com/concerned-mom-slutty-girls-selfies-are-tempting-my-pe-1251831479

5. Des photos misogynes comme celle-ci sont affichées et propagées sur internet :
















6. Des athlètes mâles accusés d’agression sexuelle sont appuyés et leurs victimes sont taxées de « destructrice de carrière » : http://www.rawstory.com/rs/2013/03/17/cnn-grieves-that-guilty-verdict-ruined-promising-lives-of-steubenville-rapists/

7. Une entreprise de décoration de camions crée des autocollants hyperréalistes de femmes ligotées et bâillonnées comme truc de promotion de ses services : http://www.huffingtonpost.com/2013/09/06/texas-truck-decal-woman_n_3881700.html

8. Des gens croient et disent publiquement que les femmes « souhaitent être violées » : http://www.theguardian.com/film/2013/sep/08/beeban-kidron-inreallife-interview-teenagers

9. Un journaliste remplace le mot « sexe » par viol dans un article, alléguant que c’est la même chose : http://seattletimes.com/html/localnews/2020960301_apwatacomaschoolsex1stldwritethru.html

10. Un politicien revendique, entre autres, la notion de « viol légitime », soit un viol que dieu souhaitait voir arriver : http://www.huffingtonpost.com/2012/10/23/richard-mourdock-abortion_n_2007482.html

11. Des étudiantes subissent des appels de harcèlement après avoir eu le courage de dénoncer leurs agresseurs :

12. De nombreuses ambigüités persistent en ce qui à trait au harcèlement de rue, et le fait de s’en défendre est considéré comme étant une réaction exagérée.

13. Des victimes ne sont pas prises aux sérieux lorsqu’elles dénoncent des viols ayant eu lieu sur leur campus universitaire. http://fox17online.com/2014/02/25/msu-under-federal-investigation-accused-of-mishandling-sexual-assault-cases/#axzz2uOY6Cg6e

14. Des blagues sur le viol circulent, et des gens les défendent. http://i.imgur.com/fdNU0Jc.jpg

15. Des programmes éducatifs pour sensibiliser aux agressions sexuelles parlent des mesures que peuvent prendre les femmes pour s’en prémunir, plutôt que d’enjoindre les hommes à cesser de violer…

16. Les taux d’agressions sexuelles chez les personnes âgées ou qui vivent des problèmes mentaux sont plus élevés dans les hôpitaux et centres de soins qu’au sein de la population générale; ces agressions sont commises par les préposés censés protéger les patientes.

17. On peut lire sur les forums Internet des messages comme « Tu n’as qu’à t’assurer qu’elle est morte » en parlant d’une Pakistanaise de 13 ans violée et enterrée vivante.

18. Des hommes échangent sans vergogne sur le plaisir qu’ils éprouvent à faire mal aux femmes lors de rapports sexuels.

19. Des sites internet appuient systématiquement des hommes accusés de viol en blâmant leurs victimes. https://twitter.com/search?q=handsoffvavi&src=typd

20. Des articles à grande diffusion défendent des hommes accusés de viol parce qu’ils sont célèbres, en passant sous silence ou même dénonçant les comptes rendus des victimes. http://www.thedailybeast.com/articles/2014/01/27/the-woody-allen-allegations-not-so-fast.html

21. On continue à présenter les signalements d’agressions sexuelles comme souvent mensongers, alors que des études sérieuses démontrent que cela n’est vrai que de 2 à 8% des signalements. http://ndaa.org/pdf/the_voice_vol_3_no_1_2009.pdf

22. Seulement 3% des violeurs passent ne fût-ce qu’une journée en prison. http://www.rainn.org/get-information/statistics/reporting-rates
23. Les femmes se sentent moins en sécurité que les hommes sur la rue la nuit. http://www.gallup.com/poll/155402/women-feel-less-safe-men-developed-countries.aspx

24. 1 femme sur 5 et 1 homme sur 71 signalent avoir été victimes de viol. http://www.cdc.gov/ViolencePrevention/pdf/SV-DataSheet-a.pdf

25. Une dernière preuve de l’existence de la culture du viol est qu’il faut faire un effort conscient pour ne pas utiliser de langage violent dans nos conversations de tous les jours.

Et la liste pourrait continuer.

Parce que les exemples de l’existence de cette culture du viol sont omniprésents. Ils imprègnent la société de différentes manières au plan individuel et institutionnel. C’est caractéristique d’une situation d’oppression.

J’espère qu’après avoir pris connaissance de ces divers exemples, vous comprenez plus clairement ce que signifie l’expression « culture du viol » et que vous voudrez la combattre et l’éradiquer.

Parce que maintenant que vous savez, vous pouvez travailler à chercher des façons de sensibiliser d’autres personnes.

Pensez-vous à d’autres exemples illustrant la culture du viol? N’hésitez pas à en laisser en commentaire, ici ou sur ma page facebook.

Traduction du texte 25 everyday examples of rapes culture, par Shannon Ridgway

http://everydayfeminism.com/2014/03/examples-of-rape-culture/

Appel à mobilisation



Jeudi soir 20h à Matv, dans le cadre de l'émission Open télé, une émission interactive dans lequel le public est appelé à commenter via les réseaux sociaux et dont le sujet est, rien de moins que:


«Faut-il ouvrir des bordels au Québec?»


description de l'émission:


- Le 20 décembre dernier, la Cour suprême a invalidé 3 articles de lois entourant la prostitution au Canada. Désormais, le proxénétisme, la sollicitation et la tenue d'une maison de débauche ne constituent plus une offense criminelle. Pendant que des travailleuses du sexe jubilent de voir leur profession enfin reconnue, d’autres organismes croient au contraire que beaucoup de femmes vulnérables seront davantage exploitées par l’industrie du sexe. Le gouvernement canadien a maintenant 12 mois pour légiférer en cette matière. Quel genre d’encadrement voulons-nous face à la pratique de la prostitution?


Sophie en discute cette semaine avec plusieurs invités.Invité(es) :


Gilles Duceppe, ex-chef du Bloc Québécois, blogueur au Journal de Montréal Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du statut de la femme du Québec Émilie Laliberté, directrice de Stella François Doré, ex-policier et blogueur Mélodie Nelson, ex-escorte, auteure et blogueuse Yanik Chicoine, propriétaire de salon de massage érotique Walid Hijazi, avocat criminaliste Rose Dufour, anthropologue


IL FAUT L'ÉCOUTER, PARTICIPER, FAIRE VALOIR NOTRE POINT DE VUE ET RÉPONDRE AUX PROPOS DES INVITÉS (à ce sujet, c'est tu moi ou ça penche dangereusement du coté des pro prostitution les invités?)


C'EST UNE OCCASION EN OR DE DÉFENDRE NOS VALEURS ET DE DIRE LA VÉRITÉ SUR CE MILIEU ET SES ILLUSIONS!

http://matv.ca/montreal/mes-emissions/open-tele 






Les limites du rétablissement...

On peux aller mieux après.  Après la violence, la prostitution, l’exploitation, l’abus sexuel…  On peut se rétablir.  Plusieurs femmes en ont fait la preuve.  J’ai même écrit que j’allais bien dans un mon texte, lettre à mon agresseur.

Or, même si on peut bien aller, il reste que ça crée un immense bouleversement d’avoir servie d’objet sexuel, peu importe le pourquoi, le comment et le combien de temps…  

Il y a l’avant et l’après.  Et les souvenirs du pendant.  Des souvenirs qui peuvent s’être échelonnés sur une longue période, au sein duquel tout ce qu’on a vécu est à remettre en question, à analyser, à comprendre, ou au moins à essayer de…  Des souvenirs desquels on s’est dissociés souvent, pour survivre, mais qui resurgissent par à coup, sans qu'on s'y attendent…

Et ces regrets, qui ne servent à rien mais qui nous taraudent, à tout moment, même si on sait qu’ils ne servent à rien et qu'on voudrait taire, puisqu'on n'y peut plus rien, de toute façon...  Ce qu’on a fait et qu’on aurait pas dû faire, ce qu’on aurait dû faire et qu’on a pas fait, ce qu’on aurait voulu faire sans y arriver…

Et il y a les conséquences…  Ce qu’on ne fait plus comme avant, ce qu’on ne voit plus comme avant, ce qu’on ne ressent plus comme avant…

Et la peur.  Des autres, des jugements, de la nuit et des cauchemars qui l’accompagnent, mais de soi aussi, souvent, comme si notre cœur ne comprenait pas qu’on est pas coupable, et qu’il tentait de nous faire croire que oui, que c’est entièrement notre faute…  Cette culpabilité qu’on ressent, et qui nous pousse à croire qu’on est mauvaise, qu’on ne peut qu’être mauvaise…

C'est pas toujours facile, vraiment pas...  Mais on peut s'en remettre.


On peut s’en remettre.  On peut ‘’aller bien’’.  Mais on n’oublie jamais.  Et rien n’est plus comme avant. Pour aller bien il faut l’accepter…  Que rien ne sera plus comme avant, que tout est différent…  Et il faut se pardonner, pour ce qu'on a fait suite aux événement, pour s'en être pris parfois aux mauvaises personnes, pour en avoir blessé d'autres au lieu de soigner nos blessures...  Et il faut se pardonner ce qu'on a pas fait mais qu'on croit avoir fait, même si on devrait pas s’en vouloir, parce que c’est peut être plus facile de se pardonner que de croire qu’on est pas coupable de ce qui nous est arrivé tant on s'est fait dire que oui, c'était notre faute.  Trop agace, trop naïve, trop imprudente, trop sexy, trop mauvaise...  Toujours cette impression d'être mauvaise. Parce qu’on se l’est tellement fait dire qu’on l’était…  Et on se le fait dire encore quand on veut se défendre.  Et il faut se défendre, pour aller mieux, et il faut aller mieux, pour se défendre…

Réponse à Gab Roy et ceux qui le défendent...



Voici une liste des arguments que j'ai le plus lus de la part de Gab Roy et de ceux qui, tel une horde de loup solidaire devant l'adversaire, se sont portés à sa défense face à la mise en demeure que Mariloup Wolfe lui a fait parvenir après qu'il aie publié un texte dans lequel il fantasmait sur elle de façon grotesque, dégradante et absolument irrespectueuse...


L'argument ''Je trouvais ça drôle, c’est de l’humour, au pire une erreur de jugement…''


Ok, c’est une grosse erreur de jugement. Il s’avère que si je manque de jugement et que je trouve drôle de frapper quelqu’un, je vais peut-être me ramasser avec des accusations de voie de fait. C’est la vie ça. On vit dans une société ou faut assumer ses actes, même quand on les trouvais drôles et qu’ils sont issues d’une erreur de jugement.


-Je me suis excusé… Il s’est excusé…


Ok, super, il s’est excusé. Mais il s’avère que si je m’excuse à quelqu’un de l’avoir frappé, son bleu disparaît pas, ni la crainte que ça lui a peut-être inspiré de manger un coup de poing sur la tronche, juste de même, sans raison, et il a quand même le droit de me poursuivre pour voie de fait.


-J’ai écrit "Je t'offre mes services de rebound..."À partir du moment où elle décline l'invitation et que je prends mon trou, je ne vois pas où il y a un viol.’’


Y'a pas d'accusation de viol non plus, ceux et celles qui parle de viol te disent pas que tu l’as violé, ils disent que tu alimente la culture du viol. Et le fait est que même si dans ton fantasme tu lui demande la permission, dans la vraie vie, tu l’as pas fait avant d’écrire ton texte.


-Culture du viol? Franchement, vous exagérer…


Non, on exagère pas. Si on exagérait, les femmes qui ont subies des violences sexuelles ne se feraient pas dire qu’elles ont courues après en s’habillant sexy ou en se présentant seule à un rendez-vous avec un inconnu (toi, trouves tu que c’est risqué d’aller seul à la rencontre d’une femme inconnue), des pages facebook comme la tienne ne serait pas aimés par 30000 personnes, des publicités ou les femmes sont utilisés uniquement parce qu’elles sont belles, sans lien aucun avec les produits à vendres ne seraient pas tolérées et la société ne se demanderait pas que si la prostitution est un mal nécessaire et acceptable ou un mal à abolir… Vous qui dites que non, il n'y a pas de culture du viol, c'est quoi vos arguments?


-Je suis pour la liberté d’expression.


Moi aussi! Mais y’a des limites et je suis d’accord avec ces limites. La liberté d’expression est limitée par le droit au respect de la vie privée, le droit à l’image, le droit à la réputation et à la sécurité. La liberté d’expression n’est donc pas absolue et ce droit fondamental cesse lorsqu’il entre en conflit avec le(s) droit(s) d’une autre personne.


En écrivant ton texte, t’as été trop loin. C’est évident et ça va être démontré. Je pense pas que ça va te coûter 300000$, je pense pas que Mariloup veut faire un coup d'argent, mais je pense qu'elle t’utilise pour défendre une cause qu’il faut défendre et qu’elle le fait intelligemment. Et j’avoue que je fantasme de te voir être obligée de te faire soigner…


-T’as du sable dans le vagin!


Non, j’ai souvent vérifié depuis deux jours, à force de le lire partout, mais non, mon vagin est lisse lisse lisse…


-T’es mal baisé!


Non plus, si tu savais! De toute façon manquer de sexe ça rend pas agressif, c’est faux, c’est une légende urbaine, une rumeur, c’est pas fondé…


-T’as des traumatismes sexuels pour capoter avec si peu.


Oui, comme une femme sur trois, c’est un peu pour ça aussi que je crois au concept de ‘’culture du viol’’, toi c’est quoi tes arguments pour nier que ça existe et qu’on nage dedans? C’est quoi qui fait que t’es comme t’es? T’es tu déjà moindrement questionné sur tes valeurs profondes et celles que tu véhicules, ou as-tu juste constaté que ça pognait et décidé d’en profiter? Entre deux fantasmes, ça t’arrives-tu de réfléchir à la responsabilité que ça implique d’être lu par des milliers de personnes?

La consultation, analyse et réponse d'une abolitionniste

Voici l'analyse des questions et les réponses d'une amie à la consultation publique sur la prostitution au Canada. Je trouvais effronté de publier cela et d'ainsi influencer sans vergogne les réponses de personnes ne sachant trop ou se situer, mais il semblerait que les groupes pro-légalisation n'hésitent pas à le faire, aussi, je ne vois pas pourquoi j'hésiterais.  Il faut parfois combattre le feu par le feu...

Lettres à mes harceleurs...

www.facebook.com/angelique.silence
À quoi pensez-vous, qu’imaginez-vous?  Vous étiez gentil, plus que la plupart. Au début du moins, quand j’étais gentille. Généreux souvent, beaucoup même parfois…  Malgré mes refus et mes véhémences, même si je disais que ça donnais rien, même si je pleurais, tant vous m’écœuriez.

Besoin de soutien? Envie de militer?

Si vous souhaitez militer pour l'abolition de la prostitution ou si vous avez un vécu en lien avec la prostitution, contactez nous via le formulaire dans la colonne de droite, il nous fera plaisir de vous ajouter à un nouveau groupe facebook pour les survivantes et abolitionnistes du Québec.  Vous pouvez aussi contacter la concertation pour la lutte à l'exploitation sexuelle, abolition canada ou me suivre sur facebook.  Ensemble, on peut y arriver :)