Un tuyau pour les mecs

Je pensais jamais faire ça, mais je vais te filer un tuyau.  Un petit truc qui vas faire dire à ta femme ''oh que j'ai le meilleur et le plus fidèle et le plus sweet des hommes'' et qui va faire en sorte qu'elle se demandera plus si tu te payes une fille de temps en temps...

Réaction à l'article de Isabelle Hachey dans La presse

Voici le texte publié dans La presse ce matin, avec mes réactions en gras, fallait que ça sorte...


C'était le 18 mars, en après-midi. Marie* avait été appelée dans un petit motel de la rue Saint-Hubert. Tout se déroulait comme d'habitude, jusqu'à ce que le client retire son condom. Marie a refusé de continuer. Il l'a frappée en plein visage. «J'ai eu la chance d'être dans un motel cheap avec des murs en carton. Je me suis mise à hurler; il a eu peur et s'est enfui. Mais la prochaine fois, aura-t-il un couteau pour que la fille ne hurle pas?»


Encore sous le choc, Marie a téléphoné à l'organisme Stella, qui recueille et diffuse les signalements des mauvais clients et des agresseurs des travailleuses du sexe de Montréal. «J'ai décrit le client. Son âge, son allure physique, son numéro de cellulaire. On m'a répondu: "Tu es la troisième ce mois-ci. Ce gars-là, on le connaît."»

L'agression d'une femme prostitué dans Hochelaga...

Entendre et lire qu’une femme prostituée a été agressé et retrouvé dans un boisé à Hochelaga, ça m’a ébranlé. C’est normal j’imagine, puisque j’étais prostitué il y a un peu moins d’un an et que j’ai été sauvagement agressé il y a moins de deux ans.  Ça me rappel des souvenirs, ça me fait revoir des images, ça me donne mal au cœur, au corps et à l’âme.  J’ai l’impression de revivre ma propre agression quand j’entends parler d’une violence qui s’y apparente, surtout que la page n’est pas encore tournée, puisque je dois encore me battre auprès de l’IVAC…

C’est sans doute pour ça que j’ai eu envie d’écrire à la femme, parce que ça m’ébranle tout ça, mais pour écrire quoi?

Tiens bon?

Je sais même pas comment j’ai fait pour tenir bon…

Lettres aux prostitueurs de ma famille...

C'est pâques aujourd'hui.  On sera en famille dans quelques heures.  Pour célébrer quoi? Qui? On s'en fout, on sera rassemblé, comme ils nous arrivent de l'être quelques fois par année.

On sera dix, douze, quinze, ça dépend des minutes.  On parlera de sports, parce que les Canadiens sont en séries et qu'on s'est pas vu depuis les Olympiques, de voiture, parce que je m'en suis payé une nouvelle en vendant mon cul. Peut-être que vous éviterez le sujet au fond, pour ne pas en arriver là...

La violence qui rend violentE

Il me fallait la partager, cette vidéo qui démontre bien que partout, encore en 2014, les femmes sont oppressées.  Elle finit bien certes, par un message d'espoir, du genre ''si on se rassemble toutes on peut changer les choses'', mais honnêtement, parfois, j'ai du mal à y croire.

Voir la vidéo.

Il y a bien quelques trucs qui me donne de l'espoir, comme ce texte de Dan Bigras, un artiste engagé pour vrai, parce que sérieusement, ou sont-ils les artistes engagés après ces élections de merde qui m'ont donné envie d'augmenter ma dose d'antidépresseur???  Il y en a, je sais, mais pas assez à mon goût, pas assez pour faire bouger les choses, pas assez qui utilisent leurs visibilités pour dénoncer...

Voir le texte

J'en ai assez de ces exemples de sexisme, de violence, d'injustice et de corruption que je vois, lis, constate et ressens sans cesse, j'en ai assez de constater que l'achat de chocolat pour pâques et que des émissions de télés attirent plus d'attention que la merde qui tombe sur toute l'humanité, de plus en plus chaque jour, sans que personne ne réagissent.  J'en ai assez de la violence, mais tout ça, ça me rend violente.

Alors parfois, même si elles sont violentes, je souris en voyant des photos qui parlent de révolte, parce que même si j'aime pas la violence, je conçois mal qu'une révolution puisse se faire sans violence, et ça fait si longtemps que je l'attends cette révolution qui ne vient pas, ou à peine...





Suivez moi sur facebook pour voir d'autres liens encourageants ou désespérants...

Un des mauvais coté du net...

Maman toute croche à parti une suite de ''dans mon temps''...  Il s'agit de réaliser qu'on vieillie en commençant une phrase par ''dans mon temps''... Après avoir lu son texte, je suis tombée sur un avis de recherche, une ado de 12 ans, en fugue...

Dans mon temps, c'était compliqué de fuguer à 12-13 ans.

Dans ce temps là, il n'y avait pas internet. Ou si peu.  J'y ai eu accès à temps plein vers 18 ans, je n'étais plus une jeune fille, ni une ado, j'étais encore une femme, mais j'étais quand même moins vulnérable qu'une ado.

Si internet avait été aussi présent quand j'avais 14 ans qu'il l'est aujourd'hui, j'aurais sans doute été prostituée beaucoup plus jeune.  À une époque ou je n'allais pas, ou rien ne semblait aller, ou je n'avais qu'une envie, du haut de mes 14 ans, fuir et aller me cacher pour réfléchir, respirer, me calmer...

Mais fuir où?

Je ne suis pas allé bien loin, je n'avais pas un choix très vaste d'endroits ou me cacher.  Ça aura duré cinq ou six jours en tout.  J'ai été retrouvé, j'ai cessé la pilule, j'ai commencé à aller mieux.

Mais si internet avait existé.

J'écrivais déjà beaucoup à l'époque.  J'écrivais mes douleurs d'adolescente, mes questionnements, ma vulnérabilité... Dans un cahier.

J'avais besoin d'écrire, de plaire, d'être écoutée, d'être valorisée...  Comme bien des jeunes filles de 13 ans... Et j'en parlais avec mes amies, et dans mon cahier.

Si j'avais eu des ''amis virtuels'', il aurait suffit de bien peu pour qu'un d'eux me persuade d'aller me cacher chez lui.  Tout ce que je souhaitais, c'est la paix, peu importe chez qui.  Mais j'aurais pu trouver l'horreur.

Dans mon temps, quand une jeune ado fuguait, on se disait qu'elle serait retrouvée bientôt, parce qu'elle avait pas des masses d'endroits ou se cacher. Et règle générale, malgré quelques tristes exceptions, les jeunes filles étaient retrouvées dans les jours suivants.

Maintenant, quand une ado fugue, j'ai peur pour elle.  J'ai peur qu'elle n'ait écrit sa vulnérabilité à un homme qui en recherche justement et qui n'attendait que ça pour la convaincre de venir le rejoindre, lui, ou lui et sa gang, ou lui et sa violence, ou lui et son contrôle...  Je sais qu'il y a des bonnes personnes sur Terre, mais j'ai de la difficulté à croire que la majorité des hommes prêt à héberger une ado en sont, et pourtant, il y en a des tonnes...  Maintenant quand j'apprends qu'une jeune ado est disparue, j'ai des images dans la tête, je la vois en train de subir des choses que j'ai subies, de supporter ce que j'ai supporté...  Et je me dis qu'à 14 ans, j'aurais pas survécu.

le papier Q

Ça y est, le premier numéro du Papier Q est imprimé! Contactez-moi au madamesilence@outlook.com pour en recevoir une copie! Par et pour des femmes, afin de nettoyer ces merdes que sont la violence, l'exploitation sexuelle, la pauvreté, l'exclusion sociale et tant d'autres injustices, si fréquentes qu'on s'y habitue et qu'on ne la sent même plus...  Qu'à cela ne tienne, avec le papier Q, on veut la brasser pour qu'elle sente fort, et la nettoyer, le plus possible!

Le papier Q, le zine des féministes abolitionnistes



Je me souviens, et je combats

Je mène trois combats. Je ne peux pas en mener plus à la fois, ça me mettrais trop à terre pour combattre, et j'ai besoin d'énergie pour continuer à combattre, parce que desfois, c'est dur de combattre.

Je mène un combat contre l’exploitation sexuelle. Je souhaite que les lois concernant la prostitution, qui doivent être réécrite prochainement, soit justes. Qu’elles permettent aux victimes d’exploitation sexuelle d’être aidées plutôt qu’exploitées, qu’elles suivent l’exemple de celles dans ces pays ou le respect des femmes est plus important que le profits des prostitueurs, ou l’égalité homme femme et le respect de Toutes les femmes est une priorité. Je refuse de vivre dans un pays ou on accepte que des femmes soient achetées, violées et abusées au su et au vu de tous, alors qu’il a été prouvé ailleurs que combattre la prostitution est possible.

Je mène aussi un combat contre la corruption et la dictature, contre mon nouveau gouvernement donc. Celui qui se fout des revendications des citoyens depuis trop longtemps, qui endort le peuple à coup de mensonges et de manipulations et qui fait tout ça consciemment et volontairement, guidé par une soif d’argent et de pouvoir des plus malsaines. Je ne veux pas de ce gouvernement et je ne suis pas seule, alors je le combat.

Et je mène aussi un combat personnel. Pour faire reconnaître les torts qu’à eux sur ma vie un crime odieux et violents. Je mène un combat pour que l’institution supposé indemniser les victimes d’acte criminel (l'IVAC) reconnaisse que j’ai été victime d’un acte criminel sauvage et que j’ai droit à un minimum d’aide pour me remettre des séquelles que ça m’a laissés et pour remplacer le revenu que je faisais et que je n’arrive plus à faire.

Je mène ces combats pour des raisons personnelles, mais aussi par conscience sociale, parce qu'il me semble absurde d'avoir encore à le faire dans une société qui se dit civilisé et qui a les moyens de considérer les besoins de tout le monde, pas juste d'une minorité dirigeante. Et je mène ces combats parce que j’ai la colère nécessaire et le besoin de la laisser sortir, parce que je suis dégoûtée par ce que j’ai vu, lu, entendu, subit et constatée depuis quelques années, peu importe au sein de quel combat, et parce que tant qu’à avoir envie de crier, je veux le faire pour les bonnes raisons. Et je sais que je ne suis pas toute seule à avoir envie de crier et de me révolter, à être victime d'intimidation, de négligence et de la violence d'une classe dominante mais minoritaire au fond, sur une majorité soumise et à moitié endormie, et je rêve que tous ceux qui ont envie de se défendre et de crier leur rage le fasse encore, sans la peur qui en a arrêtés plusieurs il y a deux ans quand on a crissé Charest dehors, et sans s’endormir dès que ça semblera un peu plus calme, entre deux crises. Vous vous êtes bien reposé depuis dix-huit mois, maintenant, il est temps de retrousser vos manches et de reconquérir vos droits, votre dignité, votre fierté, votre pays, on s’est assez fait piétiner, il faut se relever et agir! Il faut se souvenir!  









Pourquoi suis-je abolitionniste après tout ça...?



Pourquoi suis-je devenue abolitonniste, alors que je suis ouverte, libérée et accroc aux jouets érotiques?


J’ai toujours été très ouverte sexuellement et j’ai longtemps cru que la prostitution devait être légalisée, pour le bien des femmes. Je n’ai jamais jugé les femmes qui travaillaient dans «l’industrie du sexe», ni les gens qui profitaient de leurs services.


Je suis encore ouverte, mais je ne crois plus que la prostitution devrait être légalisée. Je ne crois plus qu’être prostituée est un choix, ni qu’il s’agit de quelque chose qui ne regarde personne d’autre que deux adultes consentants.


J’ai changé d’idée. J’ai changé tout court. Parce que j’ai posé des questions et que je me suis questionnée moi-même. Parce que j’ai observé, écouté, lu, appris et accepté que je m’étais trompée.


J’ai changé d’idée parce que j’ai réalisé que même si ça semble parfois être un choix d’offrir ses charmes en échange d’argent, c’est plus souvent qu’autrement une solution «moins pire» que d’autres, et surtout plus accessible, à des problèmes plus profonds comme le manque d’argent, d’estime, de temps, de diplômes, de soutien, de ressources, de choix. Peu importe pourquoi on le fait, ce n’est pas un choix, c’est une absence de choix…


J’ai changé d’idée parce que j’ai appris qu’au moins 85% des femmes prostituées ont été abusées sexuellement avant d’être prostituées et qu’elles ont cultivé, plus ou moins consciemment, l’impression de n’être bonne qu’à ça, plaire, charmer, poser, servir, baiser, sucer, être un objet de désir… Il m’est un jour apparu évident que la prostitution était davantage une conséquence qu’un choix libre et éclairé. Surtout en apprenant aussi que la moyenne d’âge d’entrée dans la prostitution est de 14 ans et que le manque de ressources financières est un des facteurs qui poussent le plus les femmes à être prostituées.


J’ai changé parce que j’ai appris et constaté qu’au moins 90% des femmes aux prises avec la prostitution souhaitent en sortir mais n’y arrivent pas, peu importe les raisons. Ces raisons sont nombreuses et parfois difficiles à comprendre, mais le résultat est que la majorité des filles n’arrivent pas à arrêter au moment ou elles le souhaitent et de la façon dont elles veulent le faire. Et lorsqu’elles en sortent, elles sont très souvent profondément marquées, traumatisées et meurtries. C’est désastreux. Mais c’est normal. Parce que la prostitution, en soi, c’est violent. N’importe quel humain vivant de la violence de façon répétée ou sur une période prolongée en garde des séquelles.


C’est pour ça que j’ai changé. Parce que d’accepter la prostitution comme étant une banalité, un mal nécessaire, un métier ordinaire ou un choix volontaire et conscient, ça aurait été nier tout ce que j’ai vu, lu et entendu de détresse, de désespoir, de colère et de douleur.


La prostitution laisse les mêmes séquelles que le viol, car la prostitution, c’est un viol à répétition. Il n’est pas question de consentement libre et éclairé lorsque celui-ci est acheté par une personne qui possède une ressource nécessaire à la survie de l’autre. Il est alors plutôt question d’exploitation et d’esclavage. Parce qu’il n’est pas question de métier quand on parle de prostitution, sérieusement, ça n’a rien à voir avec un métier… On ne rêve pas de faire carrière dans «l’industrie du sexe», on ne souhaite pas que nos filles fassent carrière dans l’industrie du sexe, et ce, même quand on ne juge pas les femmes prostituées.


Être abolitionniste, ce n’est pas être prude, puritaine ou pleine de jugements; c’est vouloir combattre une violence qui n’a aucune raison d’être. Ce n’est pas être contre les femmes prostituées; c’est vouloir qu’elles n’aient plus à l’être et croire que c’est possible. Ceux qui prétendent l’inverse le font haut et fort parce qu’ils en ont les moyens et qu’ils ont gros à perdre si la société s’engage à combattre la prostitution.


Ce ne sont pas les femmes prostituées et détruites de l’être qui propagent qu’il est acceptable d’être prostituée, ce sont ceux et celles qui les exploitent, financièrement et/ou sexuellement.


Et ce n’est pas parce qu’une femme dit qu’elle est heureuse en étant prostituée qu’elle l’est réellement. Plus des deux tiers des femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution ont déjà prétendu y être bien alors qu’elles n’avaient qu’un désir, que ça arrête.


Et je parle des femmes parce qu’elles comptent pour 95% des personnes prostituées, et qu’elles le sont par des hommes dans plus de 95% des cas, peu importe le sexe de la personne prostituée et le pays ou elle se trouve. La prostitution n’est pas un travail, c’est une industrie violente, sexiste et raciste qui exploite la misère des plus vulnérables. Ce ne sont pas les femmes qui se vendent, ce sont les hommes qui les achètent. Et s’ils ne le pouvaient pas, ils ne se mettraient pas à violer tout ce qui bouge. Les taux de viol n’ont pas augmenté dans les pays abolitionnistes, seul le bien-être des femmes a augmenté.


C’est pour ça que je suis abolitionniste et que j’en parle, parce que je ne peux passer sous silence une violence qui me semble maintenant évidente, même si je l’ai moi-même déjà ignorée, banalisée et même encouragée.


Pour ça, et parce qu’il y a urgence d’agir si vous partagez mon opinion.


La Cour suprême du Canada à invalidé les articles de lois qui entouraient la prostitution le 20 décembre dernier et elle doit donc «réécrire la loi» dans un avenir de plus en plus rapproché. Trois modèles législatifs dominent dans le monde et seul le modèle nordique est concluant à ce jour. Ce modèle encourage les femmes à sortir de la prostitution en les aidant concrètement à le faire, et sévit envers les hommes, mais surtout, sensibilise et éduque la population. Les pays qui ont légalisés la prostitution sont de plus en plus nombreux à avouer leur erreur, à constater que la détresse des femmes augmente et qu’elles ne sont pas plus en sécurité, qu’elles sont au contraire plus maltraités qu’ailleurs dans le monde, comme si la légalisation de la prostitution légalisait aussi la violence envers les femmes. Il est de plus en plus démontré que le modèle nordique est le modèle à privilégier dans une optique d’égalité et de soucis de sécurité pour les femmes, pour les filles, pour les victimes. Les pays ayant adopté ce modèle en compte de moins en moins, en aide de plus en plus et sont ceux de qui nous devons prendre exemple car c’est eux qui respectent le droit fondamentale des femmes à l’intégrité physique et à la sécurité.


Et vous, souhaitez-vous vivre dans un pays qui combat la violence ou dans un pays qui la légalise? Qui tente de l’encadrer aveuglément, alors que les autres pays n’y arrivent pas, ou qui soutient les personnes qui la subissent, afin qu’elles cessent de la subir? Dans un pays ou le profit vaut plus que l’humain, ou dans un pays où l’humain est encore au centre des préoccupations? Que voulez-vous pour vos enfants? Car oui, les personnes prostituées ont été enfants elles aussi, de parents qui ne pensaient pas qu’elles seraient prostituées un jour…

Payer sa garderie au salaire minimum... Ou l'histoire de Julie

Une femme, appelons Julie, c'est classique, à deux enfant et est monoparentale depuis quelques mois.  Elle fait les démarches pour recevoir de l'aide du père mais en attendant, elle n'en reçoit pas.

Les deux vont dans une garderie à 7$  Or, la garderie ferme dans deux semaines et Julie n'en trouve pas à 7$.  Il y en a plusieurs à 25$ par jour, et toutes les éducatrices lui explique qu'en fait, vu son salaire, cette place lui reviendra à encore moins chère que 7$, LORSQU'ELLE AURA REÇU SON REMBOURSEMENT ANTICIPÉ POUR FRAIS DE GARDE, DANS UN MOIS TECHNIQUEMENT, PLUS S'IL Y A UN PROBLÈME.  Ce que ça implique me semble assez claire, et semble assez énorme pour Julie, pour pouvoir envoyer ses enfant dans une telle garderie, il lui faut débourser de sa poche, avant de recevoir le remboursement, au moins 1000$

Julie reçoit environ 300$ par semaine en salaire, et 600$ par mois en allocations.  1800$ par mois donc.

Son loyer lui coûte 500$

Son électricité lui coûte 100$ par mois.

Elle a une voiture qui, essence et assurance incluse (et elle ne roule que pour aller travailler et faire des commissions) lui coûte 350$ par mois.

Elle court les spéciaux et cuisine le plus possible, elle réussit donc à se débrouiller avec 350$ par mois d'épicerie.

Elle paie le moins cher possible pour ses services de télécommunications, son téléphone, son internet et sa télévision lui revienne à 90$ en tout.  

Elle donne 140$ par mois à un syndic de faillite car elle à jugé bon de faire faillite après sa rupture, puisque que plusieurs dettes du couple étaient à son nom et que son ex lui a bien signifié qu'il n'allait pas l'aider.

Elle donne 100$ par mois à une amie qui lui a prêté de l'argent après que son ex aie joué un gros montant au casino, et elle sait très bien que sans ce 100$, sa copine aura des difficultés financières

Ça fait 1630$ par mois à assumer.

Il lui reste donc 170$ par mois, environ, si elle n'a pas eu à manquer une journée de travail pour veiller sur un enfant malade, à faire réparer ou entretenir sa voiture, ou à assumer un autre imprévu.

Elle a réussi, malgré tout, depuis sa séparation, à mettre 200$ de coté.

Quand ses enfants n'auront plus de place en garderie donc, si tout va bien, elle aura 370$ de coté.  Elle pourra donc payer la première semaine de garderie, il lui restera ensuite 120$, elle devra donc le prendre sur sa paye, qui diminuera donc à 480$, soit 240$ par semaine, moins l'essence qui lui coûtera 40$, elle sera à 200$ par semaine.  Elle devra acheter un  peu de nourriture, au moins 50$ pour une semaine, il lui restera donc 150$.  Un de ses comptes ne peut attendre, 50$ de moins. Il lui restera 100$. Elle recevra alors 300$ d'allocations, dont 200$ sont déjà placé en paiements.

Il lui manquera 50$.

Elle se dit qu'en annulant sa télévision et son internet, elle n'aura pas à les payer si vite et pourra prendre ce 50$ sur le 200$ de paiement.  Ouf.

Elle n'aura alors plus un sous de coté et sa prochaine entré d'argent sera dans deux semaines.

600$ de salaire.  Elle devra donc une semaine à la dame de la garderie en milieu familiale qui lui a dit qu'elle pourrait tolérer une semaine de retard au début, en attendant le remboursement.  Elle devra donc lui donner 250$ pour la semaine de retard, et 125$ pour la suivante.  Ca lui coutera donc 375$, il lui restera donc 225$ pour deux semaines.  Sa prochaine paie entrera en même temps que ses allocations, elle aura donc 1000$.  La dessus elle devra payer son loyer et il lui restera donc 500$.  Elle aura aussi à faire des paiements et une épicerie, elle croit qu'elle peut s'en tirer pour 300$, en négociant avec Hydro et sa compagnie de téléphone.  Il lui restera donc 200$.  

Mais il lui faudra payer la garderie.  Si le remboursement anticipé n'arrive pas, elle ne sait pas comment elle s'en tirera.

Elle est très stressée.

Son voisin vient de lui offrir 100$ par semaine de plus si elle lui accorde 45 minutes de sexe par jour, avant d'aller travailler.

Elle ne veut pas accepter, mais ça lui semble tellement simple comme solution...  Plus simple que de chercher un travail plus payant le soir et de risquer de manquer des heures de travail pour aller à des entrevues le jour. Plus simple que de prendre des ententes avec ses créanciers.  Moins risqués qu'un préteur sur gage.

Elle a survécu à une agression sexuelle quand elle était petite, c'est pas 45 minutes de sexe avec un homme qu'elle trouve laid et un peu idiot qui vont la traumatiser...

Elle y va demain matin pour la première fois.

Elle s'est acheté un peu d'alcool pour y arriver, et elle se répète que ça va aller, soulagé d'avoir ''trouvé une solution''.

À suivre...