Les glory hole...

Les glory hole? Vous connaissez?

Ces soirées organisées pour les hommes qui aiment se faire sucer sans se casser la tête?  Ou qui fantasment à l'idée de se faire sucer sans savoir qui suce.

Simple comme bonjour.

Tu entres, tu mets ta queue dans un des trous et de l'autre coté, une bouche l'attend pour la sucer.

Est-ce une femme, est ce un homme?  Une belle femme ou une femme fatiguée?  Un jeune exploité ou un homosexuel qui trip? Une jeune débutante ou une vieille expérimentée?

Peu importe, tant qu'elle suce.

En plus c'est pas trop cher...

Combien tu penses qu'il lui reste à la fin de la soirée?  Quand tout le monde à pris sa cote là?  AgentE, représentantE, garde du corps, entremetteurs et entremetteuses...?  Combien faudrait te payer pour que tu le fasses?

Et combien d'homme elle/il a pris dans sa bouche en tout à la fin d'une soirée comme ça?

Assez, bien assez pour être traumatisée.

C'est pas mal aussi efficace qu'un viol collectif pour briser un humain.

Penses-tu vraiment qu'un lot de personnes aime sucer des tonnes de queues inconnues à répétition, sans cesse, une après l'autre, les sentir ou les voir venir, sans un mot échangés, sans protection contre les maladies, évidemment...?  Penses-tu vraiment que la personne de l'autre coté du mur s'amuse?  Qu'elle pratique ''un métier comme un autre''???

La personne de l'autre coté du mur survie, c'est tout, et la personne qui jouit abuse de sa misère, c'est tout, et celles qui ''organisent'' la soirée aussi.  C'est tout.  Mais c'est trop.  Beaucoup trop.

Victime de mère en fille

C’était un des hommes de ma vie, et un des tiens aussi
Et mon bourreau, de temps en temps, et le tiens, occasionnellement
Il nous berçait de douces paroles, de mots sages et réconfortants
Il nous faisait rire si souvent, et pleurer jusqu’à la folie
Et on l’aimait, si fort, si vrai
Même si au fond on le craignait
On le croyait quand il disait
Que cette fois, vraiment, il changerait
Et il a pris tes dernières gouttes
D’amour, d’énergie et d’argent
Et il a balayé les doutes
En profitant et abusant
De ton amour toujours si grand
Du mien, inconditionnellement
Et tu m’as dit, sur ton départ
De ne pas refaire tes erreurs
Et tu m’as appris sur le tard
Qu’il t’avait piétiné le cœur
Et sans toi pour fuir son malheur
Si contagieux et si malsain
J’ai eu parfois beaucoup trop peur
Et j’ai lutté longtemps en vain
Mais j’essaie, je te le promets
De fuir les hommes qui lui ressemblent
Et aucun si je le pouvais
Ne ferait que ma fille ne tremble
Mais c’est si dur aimer vraiment
Quand le premier nous à trahis
Mon père, ton fils, cet ennemi
À mis mon âme à feu, à sang
Et guérir est si difficile
Et sans toi je suis si fragile
Mais je sais que j’y arriverai
Si je te sens à mes cotés
Aide-moi de ton monde inconnu
Guide-moi comme tu voulais le faire
Quand ta mort t’a fait mettre à nu
Tes cicatrices et tes misères
Guide-moi afin que j’en guérisse
Afin que ma fille s’épanouisse
Sans cette peur qui nous à rongé

Et a fini par t’emporter…

La prostitution domestique...

J'avais 20 ans quand je me suis mariée.  Léo était un bel homme, il semblait fou amoureux, me faisait mille et une promesses, me regardait comme si j'étais un bijou précieux et me traitait comme si j'étais une princesse. Je souhaitais avoir mes enfants jeunes, et je suis vite tombé enceinte.  Je travaillais pour Léo, qui avait sa propre entreprise, et j'étais si fière de lui, de nous, de notre vie.  Je jouais à la femme de maison et ça me comblait.  Il appréciait mes multiples attentions, mes repas, ma capacité à rendre la maison propre, belle, accueillante.  Nous étions un modèle pour bien des gens, nous étions heureux.

Puis bébé est née.  J'étais en extase au début.  Puis j'ai fait une dépression post-partum.  Léo n'a pas apprécié.  Il me disait de me botter le cul, de me relever, de m'arranger seule avec notre fils, puisque ma mère était souvent présente, consciente de la profondeur de ma détresse.  J'étais malade, mais j'avais honte. J'ai pris des médicaments en cachette.  J'avais honte.  Léo a vu des femmes en cachette, mais il se cachait mal, et je me disais qu'il en avait bien le droit au fond, j'étais si lamentable.  

Et j'ai repris le dessus.  Je suis redevenue coquette, efficace et amoureuse.  Léo aussi.  Notre fils était notre fierté.  Nous formions une belle famille.

Il voulait un autre enfant.  Pas moi.  Ça à créé des conflits.  Mais bon, il a accepté ma décision et pendant un moment, tout allait bien.

Alors j'ai eu le cœur brisé quand j'ai compris qu'il voyait encore d'autres femmes.  Et je lui en ai parlé.  Et il a nié.  J'avais des preuves.  Il m'a traité de folle.  

Ça s'est mis à aller de plus en plus mal quand ma mère est morte.  C'était la seule personne de qui j'étais proche.  Mon cercle social était celui de Léo.  Je me suis concentré sur mon rôle de mère.  Les années ont passé.  Je suis une maman bien en vue, impliquée à l'école et dans la communauté.  Mon fils est heureux. On fait l'envie de bien des gens.

Je n'aime plus Léo et il ne m'aime plus.  Il me trompe, me méprise un peu, pas trop, mais quand même, jamais devant notre fils heureusement.  Aux yeux de tous on est une belle famille.  On a de l'argent, un enfant bien élevé, je n'ai pas à travaillé, d'ailleurs Léo ne veut pas.  

Mais je suis malheureuse.

Et je ne le quitte pas.

Parce que je suis habitué à ce train de vie.

J'ai peur de la vie sans lui.  Je sais que j'aurais droit à une pension, mais il fait la plupart de son argent à l'abris de l'impôt, je serais beaucoup moins à l'aise que maintenant. Ma vie amoureuse est laide, mais j'ai une belle maison, une voiture qui fonctionne à merveille et une carte de crédit que Léo règle sans jamais rien dire. Je n'abuse pas non plus, mais ça me sécurise.

Il ne m'achale pas trop avec le sexe.  Juste quand il a bu.  C'est pour ça que ça ne me dérange pas qu'ils voient d'autres femmes, ça m'épargne, car je n'aime plus le sexe. 

Je suis une prostituée au fond.  Je suis la pute de mon mari.  Les apparences sont sauves même si on ne s'aime plus.  Il achète la paix.  Il m'achète.  Et je me laisse faire.  Parce que je ne sais pas comment faire autrement... Alors je bois, et je prends des médicaments.

Catherine et le comptoir de bouffe

Catherine va au comptoir alimentaire de son quartier chaque semaine.  Elle y reçoit trois boîtes de nourriture et elle estime que ça lui fait économiser facilement 100$ d’épicerie par mois.  

Son ex l’a laissée et ne travaille pas, donc elle n’a pas d’aide financière de sa part, et n’en attend plus de concrètes, puisqu’il lui a signifié clairement qu’il ne voulait pas les avoir plus qu’une fin de semaine sur deux. Il souhaite refaire sa vie et recommencer à travailler, mais en attendant, Catherine ne compte pas sur son aide.

Quand il est parti, elle travaillait de jour, de soir et de fin de semaine.  C’est lui qui s’occupait des enfants de 3 et 5 ans depuis qu’il avait perdu son emploi deux ans auparavant, alors que la garderie fermait justement ses portes.  Mais il n’est plus là et Catherine n’a pas trouvé de garderie ou de gardienne à domicile au prix que son salaire de 13$ de l’heure lui permettait.  Elle a donc quitté son emploi, calculant qu’il lui serait plus payant et moins énergivores de rester à la maison.  Elle est pauvre mais a du temps pour ses enfants, et elle prévoit retourner travailler quand ils iront à l’école.  En attendant, même si c’est difficile, elle ne regrette pas son choix.  Au salaire qu’elle faisait et aux horaires qu’elle avait, faire garder ses enfants étaient inutile, compliqué et difficile.  Et elle n’a pas trouvé d’emploi de jour assez payant pour que le prix de la garderie vaille le coût, elle a un diplôme de secondaire 5 et un cours de préposé aux bénéficiaires qui ne lui permet de travailler qu’au privé, dans des conditions souvent difficiles.

Elle reçoit maintenant de l’aide sociale mais une partie lui est coupé à cause d’une dette à l’impôt d’il y a des années.  

Elle fait, avec son chèque et ses allocations, 1450$ par mois.  
Elle a une voiture qui lui coûte 300$ par mois avec le gaz et les assurances.
Elle fait 200$ d’épicerie par mois. 
Son loyer, un 4 et demi, elle dort dans le salon, lui coûte, hydro inclut, 700$ par mois.
Elle a une dette de 50$ par mois et paie 100$ par mois de comptes.
Il lui reste 100$ par mois pour le reste.  

Pour les imprévus, parce que les dépenses, elle ne s’en permet pas. Quelques une aux enfants de temps en temps, quand elle reçoit son chèque de t.p.s ou de t.v.q.  Mais celui-ci aussi est coupé, à cause de la même dette d’impôt. 

Elle essaie malgré tout d'en mettre de coté et réussie parfois à avoir un 50$ ''de trop''.

Si elle n’allait pas au comptoir alimentaire, il ne lui resterait rien.

Elle ne fume pas, ne se drogue pas, ne boit pas et ne fait pas de folie, et il lui reste 100$ par mois pour vivre et assurer le bien-être de ses enfants, parce que le comptoir alimentaire existe et lui fournit une base de nourriture chaque semaine.

Les organismes communautaires doivent continuer d’exister et pour ça, ils doivent être subventionnés. L’aide qu’ils apportent aux individus est concrète, tangible, nécessaire et de plus en plus demandé.  Couper dans l’aide social et dans le milieu communautaire, c’est pas juste austère, c’est inhumain, illogique, asocial!

J’ai fait ce blog pour combattre la violence et l’exploitation sexuelle et l’austérité c’est violent. C’est une violence économique subit par la très grande majorité de la population, par et pour une minorité.  


Je combats l’austérité, car l’austérité, c’est violent et que ça provoque encore plus d’exploitation et de violence, qu’elle soit sexuelle ou autre.  

Si vous avez aussi besoin d'une ressource communautaire pour survivre plus facilement, écrivez moi et il me fera plaisir de partager votre histoire.   En attendant, des mobilisations s'organisent.

Prendre une pause...

Il arrive que je me dise ''ok, ça suffit, pour quelque jours, je n'écris pas, je ne lis pas, je ne commente pas, je ne réfléchis pas, je mets mon cerveau à off''...  J'oublie la violence, la pauvreté, l'exploitation, le sexisme, j'oublie tout ce qui est laid, désagréable, injuste...

Mais c'est difficile, voire impossible.  Faudrait que je n'allume pas mon ordinateur, que je ne sorte pas de mon salon, que je n'allume pas la télévision...  Mais encore... Faudrait que je me bourre de pilule, d'alcool ou de drogue, et c'est pas moi ça, et de toute façon j'ai pas l'argent pour ça, donc ça me ferait penser à ma pauvreté de vouloir le faire...

Faudrait que quand j'entends un bruit qui n'a pas d'explication rapide je ne sursaute pas pour ensuite réaliser qu'il n'y en a pas de danger, qu'il n'y en a plus, que quand j'ai mal au bas du dos je ne pense pas à celui qui a causé ça, que quand je croise un miroir je ne pense pas à celui dans lequel je me suis vu être violée, que quand je prends ma douche je ne pense pas à celle que j'ai pris pendant que mon agresseur attendait à coté, que quand je tremble sans explication je ne sache pas que l'explication c'est les effets secondaires de mes pilules que je me refuse de prendre à outrance...

Alors c'est pas possible, je ne peux pas ne pas penser à tout ça.  Et écrire ça me fait du bien.  Et lire ça me fait sentir moins seule, et partager des infos et des textes ça me donne l'impression de faire quelque chose d'utile...

Mais il me faut trouver le juste milieu, alors jusqu'à lundi, je disparaît, pour vrai.  Je ne cesserai pas de penser à mes traumatismes, ni à toutes ces filles exploitées partout, ni à tout ces hommes qui les achètent, ni à tout ce qui ne va pas dans le monde, mais je vais quand même y penser un peu moins si j'éteins tout.  Alors je disparaît, pour vrai vrai, pour mon bien.

Bonne fin de semaine