Prendre une pause...

Il arrive que je me dise ''ok, ça suffit, pour quelque jours, je n'écris pas, je ne lis pas, je ne commente pas, je ne réfléchis pas, je mets mon cerveau à off''...  J'oublie la violence, la pauvreté, l'exploitation, le sexisme, j'oublie tout ce qui est laid, désagréable, injuste...

Mais c'est difficile, voire impossible.  Faudrait que je n'allume pas mon ordinateur, que je ne sorte pas de mon salon, que je n'allume pas la télévision...  Mais encore... Faudrait que je me bourre de pilule, d'alcool ou de drogue, et c'est pas moi ça, et de toute façon j'ai pas l'argent pour ça, donc ça me ferait penser à ma pauvreté de vouloir le faire...

Faudrait que quand j'entends un bruit qui n'a pas d'explication rapide je ne sursaute pas pour ensuite réaliser qu'il n'y en a pas de danger, qu'il n'y en a plus, que quand j'ai mal au bas du dos je ne pense pas à celui qui a causé ça, que quand je croise un miroir je ne pense pas à celui dans lequel je me suis vu être violée, que quand je prends ma douche je ne pense pas à celle que j'ai pris pendant que mon agresseur attendait à coté, que quand je tremble sans explication je ne sache pas que l'explication c'est les effets secondaires de mes pilules que je me refuse de prendre à outrance...

Alors c'est pas possible, je ne peux pas ne pas penser à tout ça.  Et écrire ça me fait du bien.  Et lire ça me fait sentir moins seule, et partager des infos et des textes ça me donne l'impression de faire quelque chose d'utile...

Mais il me faut trouver le juste milieu, alors jusqu'à lundi, je disparaît, pour vrai.  Je ne cesserai pas de penser à mes traumatismes, ni à toutes ces filles exploitées partout, ni à tout ces hommes qui les achètent, ni à tout ce qui ne va pas dans le monde, mais je vais quand même y penser un peu moins si j'éteins tout.  Alors je disparaît, pour vrai vrai, pour mon bien.

Bonne fin de semaine

1 commentaire:

  1. Oui moi aussi ca m'arrive de dire c'est assez alors je respecte mon état d'ame prend soin de toi :)

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