Réjean Thomas et les faussetés sur la prostitution


Par Élaine Grisé


Une nouvelle étude citée par Réjean Thomas prouverait que le VIH/sida diminue quand la prostitution est décriminalisée... Simple de même! On ne nous dit pas quels pays ont été étudiés, quels éléments ont été pris en considération, mais on devrait croire ce que le bon docteur nous dit!

Réjean Thomas n'est pas un spécialiste de la prostitution, bien que le fait qu'il soit approché sur la question pourrait nous laisser croire le contraire. Voici un extrait de ce qu'il a dit mardi à la radio sur ce qu'il «connait» du modèle nordique: «De plus on a démontré que le modèle suédois qui criminalise la TS et ou son client est le pire modèle pour la santé des TS.» Le modèle nordique NE CRIMINALISE PAS les personnes prostituées, jamais!! De quels aspects de la santé parle-t-il? La santé se résume-t-elle à avoir ou pas le sida? Les pays nordiques sont loin d'avoir des taux plus élevés de VIH/sida. Où a-t-il pris ces chiffres???

Au téléjournal mardi soir, il en a rajouté une couche, épaisse à part ça. Est-il de mauvaise foi ou très mal informé? Je vous laisse juger. Il mélange plusieurs éléments qui ne vont pas ensemble. Il dit que les pays qui hypercriminalisent la prostitution ont un plus haut taux de sida. De quels pays parle-t-il? Il ne nomme que la Suède. Je le répète, la Suède ne criminalise pas les femmes. Par contre, l'ensemble des autres pays du monde le font, que la prostitution y soit théoriquement légale ou illégale. Et qu'entend-il par « hypercriminalisation »? Les pays qui ont de très hauts taux de sida et de prostitution ne dispensent généralement pas d'éducation sexuelle. On y retrouve de nombreuses inégalités entre les hommes et les femmes, un manque de lois sur la violence faite aux femmes, de nombreux tabous entourant la sexualité (des femmes surtout), et une grande hypocrisie des gouvernements/police: on dit que la prostitution est illégale mais ça fait rouler l'économie de plusieurs pays (en Asie et en Europe de l'est par exemple). Quand on criminalise, ce ne sont que les femmes. Tout la stigmatisation est sur les femmes. Il faut décriminaliser ces femmes-là, c'est bien certain. Mais en quoi décriminaliser les pimps va diminuer le sida chez ces femmes?? Donner des condoms c'est un minimum, ça ne règle pas le problème.

J'ai fait quelques recherches pour trouver des informations sur ladite étude. 3 pays ont été étudiés. Pourtant, Thomas a annoncé ça comme une vaste recherche mondiale! Deux de ces pays sont le Kenya et l'Inde, deux des pires pays pour les droits des femmes et la conception misogyne de la sexualité. C'est honteux de prétendre que la Suède fait aussi mal qu'eux... Le troisième pays mentionné est le Canada. Loin d'être parfait en matière de lois sur la prostitution et de services aux femmes de l'industrie, mais tout de même en avance sur la plupart des pays pour le traitement de la violence faite aux femmes et la démystification du sida. Ces données servent donc de référence à la Conférence Internationale sur le sida pour dire que la décriminalisation totale de la prostitution est nécessaire...

En réalité, les clients ne sont pas criminalisés dans la plupart des pays du monde (peu importe les lois en vigueur), est-ce que ça les empêche de transmettre le VIH aux femmes??? eh, non! On ne demande pas aux hommes de se responsabiliser (sauf dans les pays abolitionnistes) et on banalise l'achat de femmes, pourquoi auraient-ils le souci de protéger les femmes qu'ils prostituent? Puis, qui transmet le VIH aux autres femmes??? Les hommes qui vont voir des prostituées principalement! On reste toujours avec cette mentalité fataliste : on ne peut pas empêcher les hommes d'aller voir des prostituées, essayons au moins qu'ils se protègent (pour ne pas ramener de maladies à la maison!). En plus, ce sont les clients qui insistent pour ne pas mettre de condoms quand ils vont voir des prostituées. Ça, ça devrait être considéré comme une violence.

Thomas dit aussi que de diminuer le VIH/sida va diminuer la violence dans la prostitution!!! Ah oui? Il ne dit pas comment non plus! S'il a de si bons filons, qu'il nous les donne, on espère toutes que la violence diminue dans la prostitution! On sait toutefois que dans les pays où la prostitution a été légalisée, la violence envers les prostituées n'a pas diminué. On ne peut pas associer la plupart des pays avec la Suède, pourtant Thomas le fait allègrement, sans même nommer ces autres pays. Il dit également qu'il faut décriminaliser les gens qui ont le VIH (évidemment!) et donc décriminaliser la prostitution!!! Encore ici, il n'explique pas comment il fait ce lien. Comme si le sida et la prostitution ne faisaient qu'un et que le remède au sida était de décriminaliser tous les acteurs de la prostitution. En tant que spécialiste du sida, il me semble qu'il devrait connaître l'ensemble des facteurs qui causent le sida... Il fait des raccourcis pas croyables. Tout à coup, sida = prostitution! Bref, c'est le discours du lobby pro-industrie du sexe qui prime, avec la bénédiction des médecins et d'Amnistie Internationale! Tous du bon monde qui veulent aider... juste pas tant que ça les femmes! Thomas transmet des faussetés et les gens le croient car il est donc sympathique! Qui oserait le contredire? En fait, je pense qu'il sait très bien que les fils dépassent, mais qu'il se dit que la plupart des gens ne s'y connaissent pas assez en la matière pour se rendre compte des incohérences. Comme souvent les médecins le font avec leurs patients.

Réjean Thomas et les gens travaillant sur le sida, dont Médecins du monde, ne pensent la plupart du temps qu'en termes de maladie physique: en autant qu'il y ait moins de cas de ITSS et de sida, la santé mentale des gens (des femmes) et les autres dimensions sociales les importent peu. Si les enfants vendus en Asie à des hommes occidentaux portent le condom, il est où le problème, right? De plus, une grande partie des chercheurs sur la question du sida sont des hommes homosexuels, pas nécessairement ceux qui ont le plus à cœur les intérêts des femmes... Ils souhaitent réduire le sida, car il les a touché de près, pas la violence envers les femmes. Or, pour s'attaquer à la violence faite aux femmes, ça prend une approche globale.

Finalement, on ne peut pas mettre dans le même panier le sida et la prostitution. Le sida est un problème de santé, comme la cancer ou la sclérose en plaque. Il a des implications sociales, mais c'est avant tout un problème de santé physique. La prostitution est un problème de société: inégalités entre les femmes et les hommes, les riches et les pauvres, les occidentaux et les non-occidentaux, etc. C'est un système qui existe depuis bien plus longtemps que le sida et touche pas mal plus de monde aussi. Ce système prostitutionnel est le modèle ultime du patriarcat+capitalisme. Thomas est un expert en sida, qu'il se contente de parler de sida!





4 commentaires:

  1. « Les pays ayant adopté des positions réglementaristes, comme les Pays-Bas et l'Allemagne, n'ont pas des taux de séro prévalence du VIH chez les personnes prostituées particulièrement bas, bien au contraire. »  (Un collectif de médecins, prend position en faveur de la proposition de loi pénalisant les clients ; LE MONDE, Ce sont les acheteurs de sexe qu’il faut pénaliser, 12.11.2013) (1) 
    En Allemagne, de plus en plus de bordels proposent du sexe sans préservatif. Le sexe sans préservatif est devenu si fréquent en Allemagne que le législateur songe à imposer l'usage du préservatif par la contrainte (nwzonline.de, Venal sex without a condom in the Saarland taboo, 26.02.2014) (2)
    La minutieuse enquête de Der Spiegel, faisait apparaître que : « Les conditions de travail des femmes prostituées en Allemagne ont empiré au cours des dernières années. Dans l'ensemble, elles sont obligées à fournir plus de services dans des conditions plus risquées (souvent obligation de ne pas utiliser des préservatifs) et gagnent moins qu'avant la légalisation.» (Der Spiegel, " Comment l'État encourage la traite des femmes et la prostitution. ", 2013/05/27)

    De plus, les pays réglementaristes ont vu une augmentation considérable du nombre de personnes prostituées, et de la prostitution clandestine hors de tout contrôle.
    Allemagne :Munich: en 2001, il y avait 1226 prostituées dans la capitale bavaroise dont 75% allemandes. En 2011, elles sont 2881 dont seulement 25% d'allemandes. (Arte vidéo youtube watch?v=k8bfHUT21Vw) 
    Australie : Dans l’État de Victoria, selon la Business Licensing Authority (BLA), le nombre de bordels légaux est passé de 40 au moment de la légalisation en 1984, à 184, vingt ans plus tard, en 2004. Ces chiffres n'incluent pas le secteur illégal qui a connu une croissance de quatre à cing fois supérieure à celle du secteur légal (Sullivan, 2005). Au Queensland, selon l'évaluation des retombées de la loi sur la prostitution menée par le la Crime and Misconduct Commission (CMC, 2011 ) la Commission reconnaît que la taille du secteur illégal dépasse de loin celle du secteur légal, estimant que seulement 10 % des activités de prostitution se déroulent dans un cadre légal (CMC, 2004).

    Pays-Bas : En 2010, le « RIEC Noord-Holland », organe gouvernemental en charge de la prévention de la criminalité a révélé dans une étude que seules 17% des publicités pour de la prostitution publiées dans les journaux et sur Internet renvoyaient à un établissement du secteur légal de l’industrie du sexe. (4)


    Comment peut on espérer une meilleur protection des personnes prostituées si déjà dans le secteur légal, le sexe sans préservatif est très fréquent et que le secteur clandestin est majoritaire ?

    (1) http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/12/ce-sont-les-acheteurs-de-sexe-qu-il-faut-penalise_3512622_3232.html
    (2) http://www.nwzonline.de/panorama/kaeuflicher-sex-ohne-kondom-im-saarland-tabu_a_13,5,4083483207.html
    (3) http://enquelquesorte.blogspot.com/2013/06/dossier-du-spiegel-bordel-allamagne.html
    (4) RIEC Noord Holland (19 October 2010). Methodiek ‘Inzicht in prostitutiebranche’

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  2. Dépénaliser les personnes prostituées, mais pas le système qui les exploite (les michetons et les proxénètes). Car:
    « si la criminalisation des personnes prostituées est un risque d'acquisition de l'infection, en revanche, la pénalisation des clients n'est pas reconnue comme un facteur de risque d'infection VIH : aucune étude épidémiologique ne montre qu'interdire l'achat d'acte sexuel comporte des risques sanitaires ! » ( Un collectif de médecins, prend position en faveur de la proposition de loi pénalisant les clients ; LE MONDE, Ce sont les acheteurs de sexe qu’il faut pénaliser, 12.11.2013) (1)
    Exactement comme le fait le modèle nordique (Suède...) : Décriminalisation totale des personnes prostituées mais pénalisation des prostitueurs et des proxénètes.

    « A titre d'ancienne prostituée, je me dois de vous dire que LA PÉNALISATION DU CLIENT NE FERA QUE PROTÉGER LES FEMMES sur le trottoir. Pour ma part en salon, j'y ai vécu des peurs constantes, surtout lorsqu'un client m'a dit « si tu n'acceptes pas sans préservatif, j'appelle la police » Rosen survivante de la prostitution.

    Actuellement les prostituées sont majoritairement victimes de la violence des michetons et de leur mac, mais ne portent jamais plainte (à cause du délit de racolage entre autre...) 
    Au contraire, avec la nouvelle loi (décriminalisation totale de la prostituée et pénalisation de l'acheteur), elles auront la police pour les défendre, si le client se comporte mal ou ne veut pas mettre de préservatif :
    « Attention michet, si tu ne mets pas de préservatif, j'appelle la police, et C'EST TOI LE MICHET qui aura des problèmes pas moi ! ». (michet = micheton = client de la prostitution)

    Ainsi on inversera complètement le rapport de force en faveur des personnes prostituées :
    « Pour que les prostituées puissent exercer avec le moins de contraintes possible, il ne parait pas forcément idiot que le législateur leur donne comme arme l’épée de damoclès qui se trouverait au-dessus de la tête de chaque client : une loi pénalisant ces derniers. Et à mon avis c’est surtout pour ça qu’on entend si fort les hommes s’indigner au sujet de cette fameuse loi. Plus que la crainte de ne plus pouvoir avoir accès à la prostitution, qui n’est de toute façon pas fondée, c’est la conscience plus ou moins aïgue que cela modifierait le rapport de force qui est majoritairement en leur faveur au sein des transactions prostitutionnelles."
    « ce que je pressens fortement c’est que, sur le lieu de la passe et au moment de la transaction, l’existence même de cette loi pourrait équilibrer le rapport de force en faveur des putes. Au moindre dérapage, et pour peu que les représentants de la force publique soient dûment formés, les clients pourront être dénoncés, et je pense que rien qu’à cette idée ils se poseront un peu plus la question du respect de l’autre. »
    Artémise, survivante de la prostitution
    https://spermufle.wordpress.com/2013/11/02/les-lois-qui-tuent/

    (1)http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/12/ce-sont-les-acheteurs-de-sexe-qu-il-faut-penalise_3512622_3232.html

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  3. Certains tentent de réduire la question de la santé au seul problème que constituent les maladies sexuellement transmissibles. Cette démarche est inefficace et dangereuse. De fait, elle occulte complètement les violences, les viols, les agressions, les traumatismes auxquels les personnes prostituées doivent faire face et qui constituent des risques pour leur vie même.
    Il faut rappeler que la santé constitue – selon la définition de l'Organisation mondiale de la santé – un bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.

    Or la prostitution est une violence et quasiment toutes les études internationales sur les personnes prostituées montrent que celle ci a de graves conséquences sur la santé psychique des personnes prostituées, indépendamment des conditions d'exercice (Bordel, rue, ...) et de la législation du pays. La plupart de ces études établissent le lien direct entre prostitution et conséquences psychiques graves, séquelles psychologiques. (1) D'ailleurs :
    __ Le Rapport sur la prostitution et ses conséquences du Parlement européen, 2012 reconnaît que : « Vendre son corps a des conséquences profondes qu’on ne retrouve dans aucune autre activité : « les problèmes courants de santé psychologique des prostituées comprennent la dépression, les tentatives de suicide, les crises de panique, le stress post traumatique (PTSD), les troubles du sommeil, les flash-backs et les migraines » 
    __ La Résolution du Parlement européen du 6 février 2013 sur l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles reconnaît la prostitution comme une violence contre les femmes, et parle de l'impact sur la santé des femmes : "Séquelles psychologiques graves et provoque des dommages ou des souffrances physiques ou sexuelles… porte atteinte à l'état de santé général des femmes et des jeunes filles".
    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2F%2FEP%2F%2FTEXT+TA+P7-TA-2013-0045+0+DOC+XML+V0%2F%2FFR

    « Le fait d'organiser la prostitution, d'autoriser l'achat d'acte sexuel, de légaliser le proxénétisme, les eros centers et autres maisons closes, n'a pas d'impact positif sur la situation sanitaire des personnes prostituées. Elles sont au contraire dans la majorité des cas enfermées dans ces lieux, tenues à l'écart des structures de prévention et de soins, avec pour seules relations les proxénètes et les clients. » ( Un collectif de médecins, prend position en faveur de la proposition de loi pénalisant les clients ; LE MONDE, Ce sont les acheteurs de sexe qu’il faut pénaliser, 12.11.2013)

    (1) 1. L'étude internationale Farley&al sur 850 personnes prostituées de 9 pays en 2003 : 68% de Post Traumatique Stress Disorder chez les personnes prostituées.
    La quasi totalité des études nationales, quelque soit la géolocalisation et la législation du pays, montrent une prévalence très élevées des troubles psychiques chez les personnes prostituées.
    _ L'étude de Roxburgh, 2006, Australie, .
    _ L'étude de Young-Eun Jung, 2008, Corée.
    _ L'étude de Sung-Gong-Hoe, University de Seoul; 2002, Corée.
    _ L'étude de W. Rossler, 2009, Suisse.
    _ L'étude de M Alegría, 2002, Porto Rico.
    _ Les constatations de l'anthropologue Rose Dufour spécialisée en santé publique, Canada, 2005
    _ Les travaux du Dr J Trinquart (France), 2002
    _ Le Dr sexologue Damien Mascret (France) 2014

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  4. J'ai lu le reportage de Radio-Canada où est cité le Dr Thomas. http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2014/07/22/001-criminalisation-prostitution-canada-sida.shtml

    Quel article décevant! La sexologue Élaine Grisé a eu raison de confronter le Dr Réjean Thomas à ses affirmations à l'emporte-pièce qui y figurent: http://http://sisyphe.org/spip.php?article4795

    1) D'abord, l'"étude" alléguée (R-C n'en donne même pas le titre) n'en est pas une mais l'un de sept *textes d'opinion* publiés par The Lancet à l'occasion du congrès de Melbourne. Ils n'ont pas eu droit au processus de "peer review" qu'aurait nécessité une véritable étude médicale. Les auteur-e-s en sont des activistes du lobby pro-prostitution, dont l'organisation STELLA. Ces textes ne sont même pas scientifiques, a fortiori pas médicaux.

    2) Radio-Canada et le Dr Thomas parlent de décriminalisation de la prostitution sans faire la distinction entre celle des prostituées et celle des tenanciers de bordels, proxénètes et "clients". Or, s'il est vrai que criminaliser les femmes prostituées est inefficace, réduire la demande et repousser le crime organisé sont des mesures qui ont déjà fait leurs preuves dans les pays appliquant le Modèle nordique. Les chiffres du sida en Suède sont aujourd'hui bien inférieurs à ceux constatés en Allemagne où l'on a décriminalisé mur à mur. Et c'est logique: moins de prostitution = moins de transmission du virus.

    3) Loin de "criminaliser l'offre de services sexuels" (dans certains endroits), la loi C-36 décriminalise cette offre presque partout, la loi actuelle interdisant toute communication à la vue du public aux fins de prostitution. Elle va faciliter aux femmes le recours à des services de santé et de protection contre les clients agresseurs.

    4) La déclaration de Melbourne s'oppose à la criminalisation des *personnes porteuses du VIH*. Il est abusif de la citer dans un appel à une décriminalisation des prostitueurs et des pimps.

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