Une vidéo tirée d'un autre blog de survivante
Briser le silence...
Ça fait un an que j'ai vraiment réalisé que je m'étais fait avoir par une industrie inhumaine et cruelle... Un an que je guéris en écrivant, en témoignant, en militant et en luttant, chaque jour, contre des démons qui me rongent depuis que trop de mains indésirables m'ont touchées (oui, j'étais de celles qui étais assez mal prises pour être touchée), et contre ce qui fait qu'en 2014 dans un pays dit civilisé, ça arrive encore à tant de femmes... Ça fait un an que je me révolte et que je tremble, de rage ou de peur, devant des institutions et individus plus calculateurs qu'humains, plus froids qu'un glacier et plus petits qu'un microbe au fond, mais aussi dangereux. Ça fait plus qu'un an en fait, mais ça fait un an que ma colère à monté d'un cran, alors qu'elle est présente depuis très longtemps, puisque j'ai assisté à des injustices sociales toutes ma vie... J'ai été révoltée dès l'adolescence, mais ça fait un an que j'en ai assez.
Faut évoluer dans la vie, c'est un de mes buts en tout cas, alors aujourd'hui j'évolue. Je passe de ''j'en ai assez'' à ''j'en ai plus qu'assez''. Je suis écœurée, j'ai envie de hurler, je suis en colère!!!! Et ne me dites pas que j'ai besoin de vacance ou de penser à moi, j'en ai assez d'entendre ça aussi... Je pense à moi quand je milite, je pense à moi quand j'aide d'autres femmes, je pense à moi quand j'essaie de faire le bien, parce que ça me fait du bien de faire le bien. C'est profondément thérapeutique et je vais utiliser cette thérapie pour le reste de ma vie, parce que même si je suis écœurée ce soir, en général je vais très bien considérant ou j'étais il y a deux ans. Ça irait mieux si faire du bien aux autres humains étaient plus simples que faire du mal aux autres humains, mais ça va quand même...
Est-ce que c'est les réponses négatives que Le CAFES à reçu dernièrement d'institutions ayant les moyens de nous aider mais bloquant sur des détails qui expliquent mon écoeurement? En partie peut-être, mais je comprends quand même... On peut pas aider tout le monde, je suis bien placé pour le savoir... C'est peut-être le fait que l'Ivac nous prends pour des connes mon avocate et moi? C'est sur que ça aide pas et que ça attise ma colère. Mais il y a autre chose.
Il y a ce besoin de hurler mon indignation que je retiens depuis un an. Ça commence à me ronger. Je m'en suis défait en parti, quand j'ai commencé à bloguer, et encore plus quand j'ai commencé à en parler en personne, et encore plus quand j'ai vu que ça réveillais certaines personnes, ou en aidait d'autres... Mais ça ne suffit plus je crois.
Parce que ça fonctionne à moitié. Ou que ça pourrait fonctionner plus. Ou plus vite. Je le vois bien. Quand je témoigne en personne, ça a plus d'impact. Et je vois l'impact. Je le ressens. Et j'aime ressentir de belles choses, parce que c'est rare depuis que j'ai été exploitée et violée. Quand on se dissocie trop souvent, intensément ou longtemps de son corps et de ses émotions, c'est dur de se les réapproprier, et étrangement, je ressens plus facilement la peur, la honte et la tristesse que la joie, la fierté et l'amour... Peut-être parce que j'ai surtout ressentie de la peur, de la honte et de la tristesse lors de mon viol et de mon passage dans l'industrie du sexe.
Industrie de merde.
Je suis en colère contre ceux qui la font rouler. Contre ceux qui la voient rouler sans faire le moindre petit geste pour l'arrêter. Contre ceux qui la banalise ou l'ignore, trop occupés à s'occuper d'eux, et d'eux, et de leur petits à eux, et de leur chose à eux... Je ne suis pas en colère contre eux, c'est faux, je suis envieuse. J'aimerais pouvoir ignorer aussi. Juste un peu, de temps en temps. Pas tout le temps, je suis quand même... fière d'avoir une conscience, mais de temps en temps, en restant bien ajun, j'aimerais oublier la merde contre laquelle je me bats. Mais c'est impossible. Et c'est tant mieux au fond. Il en faut des cinglées de mon espèces pour faire bouger les choses. Et ça passe vite au fond, quelques paragraphes et je vais déjà mieux! Mais j'en ai assez quand même.
Je veux que ça ne soit plus possible d'ignorer la détresse des femmes exploitées et des survivantes de la prostitution. Je veux que ça ne soit plus possible de croire qu'on peut en sortir sans séquelle. Je veux que ce soit évident que l'industrie du sexe est violente. Je veux beaucoup, je sais. Je veux l'égalité et la justice en plus, et des calinours qui me bordent chaque soir... Mais ça c'est rien, on est nombreuses à le vouloir.
Ce que je veux de plus en plus, et qui fait moins l'unanimité, c'est briser le silence pour vrai. Sans me cacher sous un faux nom et derrière un dessin, comme si j'avais honte, comme si j'étais coupable, comme si c'était moi la fautive. Et sans avoir peur que mes proches aient hontes, et qu'ils se sentent coupables, comme si c'était eux les fautifs. Ou qu'ils aient hontes, et qu'ils me fassent sentir coupable, en pensant que c'est moi la fautives... J'aimerais assumer pleinement, sans penser à tout ça, que j'ai été exploitée sexuellement et violée sauvagement, que l'industrie du sexe m'a presque tué et qu'elle tue des tonnes de femmes chaque année, qui n'ont pas la chance que j'ai eu d'avoir une tonne de soutien.
Je veux témoigner de ce que je sais de cette industrie, et je veux le faire à visage découvert. Parce que le faire en me cachant, c'est moins efficace pour réveiller les gens, mais aussi parce que j'ai passé trop de temps à utiliser un faux nom après avoir regretté de ne pas l'avoir fait dès mes débuts dans cette merde. Je veux dénoncer à visage découvert pour que les hommes, les femmes et les institutions qui ont voulu m'intimider sachent qu'ils n'ont pas réussis, mais aussi pour montrer aux femmes qui sont dedans qu'il est possible d'en sortir.
Parce que j'écris à propos de mon passé et de la prostitution en générale, mais j'écris peu sur ma vie en générale. Et malgré tout ce que j'ai vécue, et malgré toute ma colère, et malgré quelques emmerdes financières occasionnelles, je m'en sors. Je suis à nouveau fonctionnelle et je mène une vie active. Et je ne suis pas la seule. On est plusieurs. Mais il faut de l'aide pour en sortir, beaucoup d'aide. Avant d'en sortir, pendant qu'on en sort et après qu'on en soient sorties. Et si pour que de l'aide soit accessible à toutes les femmes il faut dénoncer les institutions qui nuisent et témoigner publiquement de la nécessité de cette aide, je suis prête à le faire. Non. Je veux le faire!
Reste à vérifier que c'est possible tout en poursuivant l'Ivac... Ça serait vraiment le bout qu'en les dénonçant ouvertement je leur donne un outil pour me faire une autre offre ridicule.
Si c'est le cas je vais attendre, mais un jour, j'en aurai plus qu'assez d'en avoir assez, et j'en aurai fini avec eux, peu importe l'issue... Au point ou j'en suis c'est une question de principes, il ne me restera rien après avoir remboursé l'aide sociale...
J'ai une amie qui en a aussi plus qu'assez d'en avoir assez et qui aimerait le dire ouvertement aussi, mais elle doit attendre qu'une enquête soit terminée...
J'en ai une autre qui perdrais à coup sur un emploi qu'elle adore... Un contrat qui fini dans quelques semaines...
C'est pour ça qu'on en a assez peut-être, parce que même quand on oses et qu'on est prêtes à assumer les risques psychologiques, on réalise qu'on peut pas plus, à cause des risques... Physiques...
Je nuirai quand même pas à une bataille que je mène depuis deux ans pour un besoin de hurler... Et elle nuira quand même pas à une enquête qui s'éternise pour un besoin de hurler... Et elle perdra pas un contrat sur lequel elle bûche depuis presque six mois pour un envie de hurler...
Heureusement qu'on est patientes...
Faut évoluer dans la vie, c'est un de mes buts en tout cas, alors aujourd'hui j'évolue. Je passe de ''j'en ai assez'' à ''j'en ai plus qu'assez''. Je suis écœurée, j'ai envie de hurler, je suis en colère!!!! Et ne me dites pas que j'ai besoin de vacance ou de penser à moi, j'en ai assez d'entendre ça aussi... Je pense à moi quand je milite, je pense à moi quand j'aide d'autres femmes, je pense à moi quand j'essaie de faire le bien, parce que ça me fait du bien de faire le bien. C'est profondément thérapeutique et je vais utiliser cette thérapie pour le reste de ma vie, parce que même si je suis écœurée ce soir, en général je vais très bien considérant ou j'étais il y a deux ans. Ça irait mieux si faire du bien aux autres humains étaient plus simples que faire du mal aux autres humains, mais ça va quand même...
Est-ce que c'est les réponses négatives que Le CAFES à reçu dernièrement d'institutions ayant les moyens de nous aider mais bloquant sur des détails qui expliquent mon écoeurement? En partie peut-être, mais je comprends quand même... On peut pas aider tout le monde, je suis bien placé pour le savoir... C'est peut-être le fait que l'Ivac nous prends pour des connes mon avocate et moi? C'est sur que ça aide pas et que ça attise ma colère. Mais il y a autre chose.
Il y a ce besoin de hurler mon indignation que je retiens depuis un an. Ça commence à me ronger. Je m'en suis défait en parti, quand j'ai commencé à bloguer, et encore plus quand j'ai commencé à en parler en personne, et encore plus quand j'ai vu que ça réveillais certaines personnes, ou en aidait d'autres... Mais ça ne suffit plus je crois.
Parce que ça fonctionne à moitié. Ou que ça pourrait fonctionner plus. Ou plus vite. Je le vois bien. Quand je témoigne en personne, ça a plus d'impact. Et je vois l'impact. Je le ressens. Et j'aime ressentir de belles choses, parce que c'est rare depuis que j'ai été exploitée et violée. Quand on se dissocie trop souvent, intensément ou longtemps de son corps et de ses émotions, c'est dur de se les réapproprier, et étrangement, je ressens plus facilement la peur, la honte et la tristesse que la joie, la fierté et l'amour... Peut-être parce que j'ai surtout ressentie de la peur, de la honte et de la tristesse lors de mon viol et de mon passage dans l'industrie du sexe.
Industrie de merde.
Je suis en colère contre ceux qui la font rouler. Contre ceux qui la voient rouler sans faire le moindre petit geste pour l'arrêter. Contre ceux qui la banalise ou l'ignore, trop occupés à s'occuper d'eux, et d'eux, et de leur petits à eux, et de leur chose à eux... Je ne suis pas en colère contre eux, c'est faux, je suis envieuse. J'aimerais pouvoir ignorer aussi. Juste un peu, de temps en temps. Pas tout le temps, je suis quand même... fière d'avoir une conscience, mais de temps en temps, en restant bien ajun, j'aimerais oublier la merde contre laquelle je me bats. Mais c'est impossible. Et c'est tant mieux au fond. Il en faut des cinglées de mon espèces pour faire bouger les choses. Et ça passe vite au fond, quelques paragraphes et je vais déjà mieux! Mais j'en ai assez quand même.
Je veux que ça ne soit plus possible d'ignorer la détresse des femmes exploitées et des survivantes de la prostitution. Je veux que ça ne soit plus possible de croire qu'on peut en sortir sans séquelle. Je veux que ce soit évident que l'industrie du sexe est violente. Je veux beaucoup, je sais. Je veux l'égalité et la justice en plus, et des calinours qui me bordent chaque soir... Mais ça c'est rien, on est nombreuses à le vouloir.
Ce que je veux de plus en plus, et qui fait moins l'unanimité, c'est briser le silence pour vrai. Sans me cacher sous un faux nom et derrière un dessin, comme si j'avais honte, comme si j'étais coupable, comme si c'était moi la fautive. Et sans avoir peur que mes proches aient hontes, et qu'ils se sentent coupables, comme si c'était eux les fautifs. Ou qu'ils aient hontes, et qu'ils me fassent sentir coupable, en pensant que c'est moi la fautives... J'aimerais assumer pleinement, sans penser à tout ça, que j'ai été exploitée sexuellement et violée sauvagement, que l'industrie du sexe m'a presque tué et qu'elle tue des tonnes de femmes chaque année, qui n'ont pas la chance que j'ai eu d'avoir une tonne de soutien.
Je veux témoigner de ce que je sais de cette industrie, et je veux le faire à visage découvert. Parce que le faire en me cachant, c'est moins efficace pour réveiller les gens, mais aussi parce que j'ai passé trop de temps à utiliser un faux nom après avoir regretté de ne pas l'avoir fait dès mes débuts dans cette merde. Je veux dénoncer à visage découvert pour que les hommes, les femmes et les institutions qui ont voulu m'intimider sachent qu'ils n'ont pas réussis, mais aussi pour montrer aux femmes qui sont dedans qu'il est possible d'en sortir.
Parce que j'écris à propos de mon passé et de la prostitution en générale, mais j'écris peu sur ma vie en générale. Et malgré tout ce que j'ai vécue, et malgré toute ma colère, et malgré quelques emmerdes financières occasionnelles, je m'en sors. Je suis à nouveau fonctionnelle et je mène une vie active. Et je ne suis pas la seule. On est plusieurs. Mais il faut de l'aide pour en sortir, beaucoup d'aide. Avant d'en sortir, pendant qu'on en sort et après qu'on en soient sorties. Et si pour que de l'aide soit accessible à toutes les femmes il faut dénoncer les institutions qui nuisent et témoigner publiquement de la nécessité de cette aide, je suis prête à le faire. Non. Je veux le faire!
Reste à vérifier que c'est possible tout en poursuivant l'Ivac... Ça serait vraiment le bout qu'en les dénonçant ouvertement je leur donne un outil pour me faire une autre offre ridicule.
Si c'est le cas je vais attendre, mais un jour, j'en aurai plus qu'assez d'en avoir assez, et j'en aurai fini avec eux, peu importe l'issue... Au point ou j'en suis c'est une question de principes, il ne me restera rien après avoir remboursé l'aide sociale...
J'ai une amie qui en a aussi plus qu'assez d'en avoir assez et qui aimerait le dire ouvertement aussi, mais elle doit attendre qu'une enquête soit terminée...
J'en ai une autre qui perdrais à coup sur un emploi qu'elle adore... Un contrat qui fini dans quelques semaines...
C'est pour ça qu'on en a assez peut-être, parce que même quand on oses et qu'on est prêtes à assumer les risques psychologiques, on réalise qu'on peut pas plus, à cause des risques... Physiques...
Je nuirai quand même pas à une bataille que je mène depuis deux ans pour un besoin de hurler... Et elle nuira quand même pas à une enquête qui s'éternise pour un besoin de hurler... Et elle perdra pas un contrat sur lequel elle bûche depuis presque six mois pour un envie de hurler...
Heureusement qu'on est patientes...
Le CAFES
Avant je recueillais des dons via ce blog pour la CLES, maintenant j'en recueille pour le CAFES. Je respecte également les deux organisations, mais je considère que les besoins du CAFES sont plus urgents pour l'instant puisqu'il s'agit d'une toute nouvelle organisation. Les deux organismes sont complémentaires de toutes façons, parce que sortir les femmes de la prostitution, c'est pas une mince affaire et ça se fait mieux en équipe.
Je vous présente donc le CAFES ici, pour celles et ceux qui n'ont pas facebook, et invite ceux et celles qui l'ont à y aller, à aimer et à partager, si vous adhérez aux valeurs bien sur, et à faire un don si vous en avez les moyens, grâce au bouton en haut à gauche du blog :)
CONTINUER SUR FACEBOOK
Le Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement, c’est une organisation composée
- de femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution ou l'exploitation sexuelle et désirant s'en éloigner.
- de femme vivant des risques significatifs d’être prostituées ou exploitées sexuellement
- de femmes sensibilisées à la violence prostitutionnelle et à l'exploitation sexuelle et conscientes du défi que représente très souvent la sortie de l'industrie du sexe et d'autres situations de violences sexuelles.
Le Cafes a été mis sur pieds par des femmes qui s'aident mutuellement et qui souhaitent créer d'autres réseaux d'entraide pour soutenir celles qui veulent sortir de l'industrie du sexe ou cesser d'être exploitées sexuellement.
C’est un mouvement qui a émergé des valeurs de ses membres fondatrices, l’entraide, le respect, et l’égalité.
En considérant toute femme comme égale à nous, peu importe son âge, ses croyances, ses origines, son orientation sexuelle et son passé, en acceptant d’aider quand nous le pouvons, dans le respect de nos limites propres et des limites de chacune et en étant capable de demander et de trouver de l’aide lorsque nécessaire, nous améliorons concrètement nos conditions de vie et nous devenons plus fortes face aux épreuves et aux divers traumatismes dont souffrent certaines d’entre nous.
C’est ce constat qui nous a menées à la création du Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement.
Nous rendons déjà divers services aux femmes:
- Écoute, référence et soutien
- Transport de femmes, enfants et/ou de biens matériels
- Hébergement d'urgence ou aide à l'hébergement
- Visite à domicile et aide domestique
- Aide matérielle et financière
- Gardiennage
- Éducation populaire
- Soutien et accompagnement des proches
Nous participons également aux plus de formations et ateliers possibles et pouvons offrir des activités de sensibilisations ou de formation dans divers milieux.
Les démarches nécessaires à la reconnaissance officielle du C.A.F.E.S sont entreprises et nous espérons évidemment que cela facilitera la continuité de notre mission.
D’ici là, nous faisons de notre mieux, avec très peu, planifions des activités de financements et sommes ouverte à toute aide. Nous avons plusieurs besoins matériels à combler pour continuer sans nous épuiser et/ou nous ruiner et pour aider encore plus de femmes:
- Nourriture
- Articles d’hygiène et médicaments en vente libre
- Tout ce qui facilite le transport (billets d’autobus, bons d’essence, bicyclettes, covoiturage…)
- Matériel informatique, papeterie, articles scolaires
- Téléphones, cartes d’appels...
- Vêtements et accessoires pour femmes et enfants
- Chambres ou logement à prix modiques
- Locaux et entrepôt à prix modiques
- Meubles
Nous avons aussi besoin de femmes pouvant offrir des services et désireuses de faire partie du regroupement.
-Transport et accompagnement
- Écoute téléphonique
- Hébergement à prix modique
- Visites et suivis à domicile
- Aide domestique (ménage, déménagement, rénovation et peinture, gardiennage, cuisine, etc.)
- Éducation populaire (lecture, écriture, informatique, tenue de budget, rédaction de lettres et cv, etc.)
- Intervention, ateliers, cours...
- Services de santé divers...
- ... ... ...
L’expérience et le travail fait par les divers organismes qui viennent en aide aux femmes désireuses de s’éloigner de la prostitution, ainsi que des recherches menées par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (la CLES), démontrent clairement que les femmes désirant cessées d'être exploitées ont des besoins spécifiques, nombreux et variés.
Notre mission s’appuie sur ces recherches, mais surtout sur l’expérience de celles qui parmi nous ont un vécu en lien avec la prostitution. Nous tenons à ce que les survivantes de la prostitution aient une place significative dans l'organisme et que notre éventuelle équipe de travail soit en grande majorité composé de femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution, car nous croyons qu’elles sont les mieux placées pour comprendre, soutenir et aider d’autres femmes à s’en éloigner. Nous croyons aussi qu’offrir aux femmes un soutien continu et personnalisé, ainsi que de l’aide concrète à différents niveaux, est une façon efficace de les aider à atteindre un but extrêmement légitime mais difficile à atteindre: s’éloigner et se maintenir loin de la prostitution.
Offrir un tel service est exigeants et coûteux, mais nous sommes absolument décidées à le faire encore longtemps, aussi, nous vous invitons à nous aider si vous le pouvez, ou à nous contacter si vous avez besoin d'aide.
Nous respectons l'anonymat, les craintes, le rythme et les croyances de toutes les femmes.
Nous sommes particulièrement actives dans Lanaudière, les Laurentides, sur la rive-nord, en Montérégie et à Montréal mais nous travaillons sans relâches à établir des partenariats avec d'autres femmes et organismes, ainsi que dans d'autres régions, n'hésitez donc pas à appeler, peu importe votre lieu de résidence, il nous fera plaisir de vous offrir l'aide que nous pouvons vous offrir.
Vous souhaitez nous aider dans notre mission? Vous adhérez à nos valeurs et voulez être tenue au courant des développements? Vous avez besoin d’aide pour vous éloigner de la prostitution ou aider une femme à le faire?
Contactez-nous au 450-916-4417
Le service aux femmes est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les urgences.
Pour les demandes non urgentes ou plus d'informations vous pouvez téléphoner du lundi au vendredi de 8h à 22h.
Vous pouvez aussi nous écrire par courriel au cafesfemme@outlook.com
ou par courrier postal au
CAFES
C.P Marquette. # 37331
Montréal(Québec)
H2E 3B5, Canada
Je vous présente donc le CAFES ici, pour celles et ceux qui n'ont pas facebook, et invite ceux et celles qui l'ont à y aller, à aimer et à partager, si vous adhérez aux valeurs bien sur, et à faire un don si vous en avez les moyens, grâce au bouton en haut à gauche du blog :)
CONTINUER SUR FACEBOOK
Le Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement, c’est une organisation composée
- de femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution ou l'exploitation sexuelle et désirant s'en éloigner.
- de femme vivant des risques significatifs d’être prostituées ou exploitées sexuellement
- de femmes sensibilisées à la violence prostitutionnelle et à l'exploitation sexuelle et conscientes du défi que représente très souvent la sortie de l'industrie du sexe et d'autres situations de violences sexuelles.
Le Cafes a été mis sur pieds par des femmes qui s'aident mutuellement et qui souhaitent créer d'autres réseaux d'entraide pour soutenir celles qui veulent sortir de l'industrie du sexe ou cesser d'être exploitées sexuellement.
C’est un mouvement qui a émergé des valeurs de ses membres fondatrices, l’entraide, le respect, et l’égalité.
En considérant toute femme comme égale à nous, peu importe son âge, ses croyances, ses origines, son orientation sexuelle et son passé, en acceptant d’aider quand nous le pouvons, dans le respect de nos limites propres et des limites de chacune et en étant capable de demander et de trouver de l’aide lorsque nécessaire, nous améliorons concrètement nos conditions de vie et nous devenons plus fortes face aux épreuves et aux divers traumatismes dont souffrent certaines d’entre nous.
C’est ce constat qui nous a menées à la création du Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement.
Nous rendons déjà divers services aux femmes:
- Écoute, référence et soutien
- Transport de femmes, enfants et/ou de biens matériels
- Hébergement d'urgence ou aide à l'hébergement
- Visite à domicile et aide domestique
- Aide matérielle et financière
- Gardiennage
- Éducation populaire
- Soutien et accompagnement des proches
Nous participons également aux plus de formations et ateliers possibles et pouvons offrir des activités de sensibilisations ou de formation dans divers milieux.
Les démarches nécessaires à la reconnaissance officielle du C.A.F.E.S sont entreprises et nous espérons évidemment que cela facilitera la continuité de notre mission.
D’ici là, nous faisons de notre mieux, avec très peu, planifions des activités de financements et sommes ouverte à toute aide. Nous avons plusieurs besoins matériels à combler pour continuer sans nous épuiser et/ou nous ruiner et pour aider encore plus de femmes:
- Nourriture
- Articles d’hygiène et médicaments en vente libre
- Tout ce qui facilite le transport (billets d’autobus, bons d’essence, bicyclettes, covoiturage…)
- Matériel informatique, papeterie, articles scolaires
- Téléphones, cartes d’appels...
- Vêtements et accessoires pour femmes et enfants
- Chambres ou logement à prix modiques
- Locaux et entrepôt à prix modiques
- Meubles
Nous avons aussi besoin de femmes pouvant offrir des services et désireuses de faire partie du regroupement.
-Transport et accompagnement
- Écoute téléphonique
- Hébergement à prix modique
- Visites et suivis à domicile
- Aide domestique (ménage, déménagement, rénovation et peinture, gardiennage, cuisine, etc.)
- Éducation populaire (lecture, écriture, informatique, tenue de budget, rédaction de lettres et cv, etc.)
- Intervention, ateliers, cours...
- Services de santé divers...
- ... ... ...
L’expérience et le travail fait par les divers organismes qui viennent en aide aux femmes désireuses de s’éloigner de la prostitution, ainsi que des recherches menées par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (la CLES), démontrent clairement que les femmes désirant cessées d'être exploitées ont des besoins spécifiques, nombreux et variés.
Notre mission s’appuie sur ces recherches, mais surtout sur l’expérience de celles qui parmi nous ont un vécu en lien avec la prostitution. Nous tenons à ce que les survivantes de la prostitution aient une place significative dans l'organisme et que notre éventuelle équipe de travail soit en grande majorité composé de femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution, car nous croyons qu’elles sont les mieux placées pour comprendre, soutenir et aider d’autres femmes à s’en éloigner. Nous croyons aussi qu’offrir aux femmes un soutien continu et personnalisé, ainsi que de l’aide concrète à différents niveaux, est une façon efficace de les aider à atteindre un but extrêmement légitime mais difficile à atteindre: s’éloigner et se maintenir loin de la prostitution.
Offrir un tel service est exigeants et coûteux, mais nous sommes absolument décidées à le faire encore longtemps, aussi, nous vous invitons à nous aider si vous le pouvez, ou à nous contacter si vous avez besoin d'aide.
Nous respectons l'anonymat, les craintes, le rythme et les croyances de toutes les femmes.
Nous sommes particulièrement actives dans Lanaudière, les Laurentides, sur la rive-nord, en Montérégie et à Montréal mais nous travaillons sans relâches à établir des partenariats avec d'autres femmes et organismes, ainsi que dans d'autres régions, n'hésitez donc pas à appeler, peu importe votre lieu de résidence, il nous fera plaisir de vous offrir l'aide que nous pouvons vous offrir.
Vous souhaitez nous aider dans notre mission? Vous adhérez à nos valeurs et voulez être tenue au courant des développements? Vous avez besoin d’aide pour vous éloigner de la prostitution ou aider une femme à le faire?
Contactez-nous au 450-916-4417
Le service aux femmes est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les urgences.
Pour les demandes non urgentes ou plus d'informations vous pouvez téléphoner du lundi au vendredi de 8h à 22h.
Vous pouvez aussi nous écrire par courriel au cafesfemme@outlook.com
ou par courrier postal au
CAFES
C.P Marquette. # 37331
Montréal(Québec)
H2E 3B5, Canada
Le droit de vivre
J'ai donné tant et si longtemps
Mon corps à des centaines d'amants
J'ai donné trop, bien trop souvent
De ces moments si exaltants
Et ils exaltaient tant les hommes
En découvrant mes si belles formes
Et ça me faisait sentir femme
Quand ils ne brisaient pas mon âme
Mais si souvent et si longtemps
J'ai craint à m'en glacer le sang
Qu'au détour d'une rue, d'une ruelle
J'en vois un qui me trouve trop belle
Trop belle pour pouvoir retenir
L'envie que je faisais rugir
Trop belle pour pouvoir ressentir
Cette violence qu'ils appellent désir
Et c'était ma faute chaque fois
Quand les coups s'abattaient sur moi
Ma faute, ma faute, toujours la mienne
Jamais la leur, j'étais certaine
Jusqu'à ce jour bénit des Dieux
Ou au détour d'un chemin creux
J'ai vu ces femmes si pleines d'amour
M'en offrir plus à chaque jour
Jusqu'à ce jour si merveilleux
Ou j'ai osé faire un grand vœux
Celui de n'être plus jamais
Une pute, une salope, un objet
Même aux yeux du plus aguichant
Même en échange d'une tonne d'argent
Car ce jour là on m'a appris
Que j'avais aussi droit à la vie...
Mon corps à des centaines d'amants
J'ai donné trop, bien trop souvent
De ces moments si exaltants
Et ils exaltaient tant les hommes
En découvrant mes si belles formes
Et ça me faisait sentir femme
Quand ils ne brisaient pas mon âme
Mais si souvent et si longtemps
J'ai craint à m'en glacer le sang
Qu'au détour d'une rue, d'une ruelle
J'en vois un qui me trouve trop belle
Trop belle pour pouvoir retenir
L'envie que je faisais rugir
Trop belle pour pouvoir ressentir
Cette violence qu'ils appellent désir
Et c'était ma faute chaque fois
Quand les coups s'abattaient sur moi
Ma faute, ma faute, toujours la mienne
Jamais la leur, j'étais certaine
Jusqu'à ce jour bénit des Dieux
Ou au détour d'un chemin creux
J'ai vu ces femmes si pleines d'amour
M'en offrir plus à chaque jour
Jusqu'à ce jour si merveilleux
Ou j'ai osé faire un grand vœux
Celui de n'être plus jamais
Une pute, une salope, un objet
Même aux yeux du plus aguichant
Même en échange d'une tonne d'argent
Car ce jour là on m'a appris
Que j'avais aussi droit à la vie...
Réjean Thomas et les faussetés sur la prostitution
Une nouvelle étude citée par Réjean Thomas prouverait que le VIH/sida diminue quand la prostitution est décriminalisée... Simple de même! On ne nous dit pas quels pays ont été étudiés, quels éléments ont été pris en considération, mais on devrait croire ce que le bon docteur nous dit!
Réjean Thomas n'est pas un spécialiste de la prostitution, bien que le fait qu'il soit approché sur la question pourrait nous laisser croire le contraire. Voici un extrait de ce qu'il a dit mardi à la radio sur ce qu'il «connait» du modèle nordique: «De plus on a démontré que le modèle suédois qui criminalise la TS et ou son client est le pire modèle pour la santé des TS.» Le modèle nordique NE CRIMINALISE PAS les personnes prostituées, jamais!! De quels aspects de la santé parle-t-il? La santé se résume-t-elle à avoir ou pas le sida? Les pays nordiques sont loin d'avoir des taux plus élevés de VIH/sida. Où a-t-il pris ces chiffres???
Au téléjournal mardi soir, il en a rajouté une couche, épaisse à part ça. Est-il de mauvaise foi ou très mal informé? Je vous laisse juger. Il mélange plusieurs éléments qui ne vont pas ensemble. Il dit que les pays qui hypercriminalisent la prostitution ont un plus haut taux de sida. De quels pays parle-t-il? Il ne nomme que la Suède. Je le répète, la Suède ne criminalise pas les femmes. Par contre, l'ensemble des autres pays du monde le font, que la prostitution y soit théoriquement légale ou illégale. Et qu'entend-il par « hypercriminalisation »? Les pays qui ont de très hauts taux de sida et de prostitution ne dispensent généralement pas d'éducation sexuelle. On y retrouve de nombreuses inégalités entre les hommes et les femmes, un manque de lois sur la violence faite aux femmes, de nombreux tabous entourant la sexualité (des femmes surtout), et une grande hypocrisie des gouvernements/police: on dit que la prostitution est illégale mais ça fait rouler l'économie de plusieurs pays (en Asie et en Europe de l'est par exemple). Quand on criminalise, ce ne sont que les femmes. Tout la stigmatisation est sur les femmes. Il faut décriminaliser ces femmes-là, c'est bien certain. Mais en quoi décriminaliser les pimps va diminuer le sida chez ces femmes?? Donner des condoms c'est un minimum, ça ne règle pas le problème.
J'ai fait quelques recherches pour trouver des informations sur ladite étude. 3 pays ont été étudiés. Pourtant, Thomas a annoncé ça comme une vaste recherche mondiale! Deux de ces pays sont le Kenya et l'Inde, deux des pires pays pour les droits des femmes et la conception misogyne de la sexualité. C'est honteux de prétendre que la Suède fait aussi mal qu'eux... Le troisième pays mentionné est le Canada. Loin d'être parfait en matière de lois sur la prostitution et de services aux femmes de l'industrie, mais tout de même en avance sur la plupart des pays pour le traitement de la violence faite aux femmes et la démystification du sida. Ces données servent donc de référence à la Conférence Internationale sur le sida pour dire que la décriminalisation totale de la prostitution est nécessaire...
En réalité, les clients ne sont pas criminalisés dans la plupart des pays du monde (peu importe les lois en vigueur), est-ce que ça les empêche de transmettre le VIH aux femmes??? eh, non! On ne demande pas aux hommes de se responsabiliser (sauf dans les pays abolitionnistes) et on banalise l'achat de femmes, pourquoi auraient-ils le souci de protéger les femmes qu'ils prostituent? Puis, qui transmet le VIH aux autres femmes??? Les hommes qui vont voir des prostituées principalement! On reste toujours avec cette mentalité fataliste : on ne peut pas empêcher les hommes d'aller voir des prostituées, essayons au moins qu'ils se protègent (pour ne pas ramener de maladies à la maison!). En plus, ce sont les clients qui insistent pour ne pas mettre de condoms quand ils vont voir des prostituées. Ça, ça devrait être considéré comme une violence.
Thomas dit aussi que de diminuer le VIH/sida va diminuer la violence dans la prostitution!!! Ah oui? Il ne dit pas comment non plus! S'il a de si bons filons, qu'il nous les donne, on espère toutes que la violence diminue dans la prostitution! On sait toutefois que dans les pays où la prostitution a été légalisée, la violence envers les prostituées n'a pas diminué. On ne peut pas associer la plupart des pays avec la Suède, pourtant Thomas le fait allègrement, sans même nommer ces autres pays. Il dit également qu'il faut décriminaliser les gens qui ont le VIH (évidemment!) et donc décriminaliser la prostitution!!! Encore ici, il n'explique pas comment il fait ce lien. Comme si le sida et la prostitution ne faisaient qu'un et que le remède au sida était de décriminaliser tous les acteurs de la prostitution. En tant que spécialiste du sida, il me semble qu'il devrait connaître l'ensemble des facteurs qui causent le sida... Il fait des raccourcis pas croyables. Tout à coup, sida = prostitution! Bref, c'est le discours du lobby pro-industrie du sexe qui prime, avec la bénédiction des médecins et d'Amnistie Internationale! Tous du bon monde qui veulent aider... juste pas tant que ça les femmes! Thomas transmet des faussetés et les gens le croient car il est donc sympathique! Qui oserait le contredire? En fait, je pense qu'il sait très bien que les fils dépassent, mais qu'il se dit que la plupart des gens ne s'y connaissent pas assez en la matière pour se rendre compte des incohérences. Comme souvent les médecins le font avec leurs patients.
Réjean Thomas et les gens travaillant sur le sida, dont Médecins du monde, ne pensent la plupart du temps qu'en termes de maladie physique: en autant qu'il y ait moins de cas de ITSS et de sida, la santé mentale des gens (des femmes) et les autres dimensions sociales les importent peu. Si les enfants vendus en Asie à des hommes occidentaux portent le condom, il est où le problème, right? De plus, une grande partie des chercheurs sur la question du sida sont des hommes homosexuels, pas nécessairement ceux qui ont le plus à cœur les intérêts des femmes... Ils souhaitent réduire le sida, car il les a touché de près, pas la violence envers les femmes. Or, pour s'attaquer à la violence faite aux femmes, ça prend une approche globale.
Finalement, on ne peut pas mettre dans le même panier le sida et la prostitution. Le sida est un problème de santé, comme la cancer ou la sclérose en plaque. Il a des implications sociales, mais c'est avant tout un problème de santé physique. La prostitution est un problème de société: inégalités entre les femmes et les hommes, les riches et les pauvres, les occidentaux et les non-occidentaux, etc. C'est un système qui existe depuis bien plus longtemps que le sida et touche pas mal plus de monde aussi. Ce système prostitutionnel est le modèle ultime du patriarcat+capitalisme. Thomas est un expert en sida, qu'il se contente de parler de sida!
Strophes post-trauma
J’aimerais ça dire que c’est facile
Blog originel, le blogue sexe de radio-canada, Illustration Lili Boisvert |
Que j’ai retrouvé mon chemin
Que j’ai détortillé les fils
Qui me soulèvent à chaque matin
J’aimerais être à nouveau docile
Comme un beau mais vulgaire pantin
Sans que ce soit trop difficile
De faire comme si ça m’allait bien
J’aimerais courir comme je faisais
Sans craindre de tomber en pleine face
Et rêver fort comme je rêvais
Avant que ma vie ne se glace
Je voudrais que ce soit pas vrai
Ces cauchemars que je ressasse
Chaque fois que je dors sans cachets
Ou que mes souvenirs m’agacent
C’est parfois si lourd à porter
Ces images et ces souvenirs
Si douloureux à regarder
Et tellement impossible à fuir
Un jour j’y serai habitué
Peut-être même qu’ils vont partir
Pour là j’essaie de les chasser
À chaque fois qu’ils osent surgir
Et cette violence qui m’habite
Et celle qui chaque jour m’entoure
Entre les moments ou j’hésite
Et ceux pendant lesquels je cours
Entre les bouts qui vont trop vite
Et les instants si longs et lourds
J'ai tous ces démons que j'évite
Paroles d'escortes de luxes...
Je sais, pour avoir refusé d'en faire à quelques reprises, que les témoignages en personne, en vrai,
authentiques, à visages découvert, à voix non camouflés, blablabla... Ont un meilleur impact médiatique que ceux fait sous le couvert de l'anonymat. Mais je m'en contrefout sérieusement. Je comprends totalement les 90% de femmes prostituées qui ne sont pas heureuses de l'être, et les femmes anciennement prostituées heureuses de ne plus l'être, de ne pas avoir envie de témoigner en dehors de l'anonymat. Je ne veux pas tant avoir un impact médiatique qu'aider les personnes prostituées à s'en sortir en fait, si c'est ce qu'elles souhaitent, évidemment. Et je constate de plus en plus que ça fonctionne, à petite échelle certes, mais quand même. Et lentement mais surement, j'ai récolté des témoignages que je publie, même s'ils sont anonymes, parce que lire des témoignages, ça aide des femmes à émerger je crois... Je constate.
Jasmine, ancienne escorte de luxe indépendante puis au sein d'une agence (de luxe):
- J'ai compris que ça dérapait un peu le jour ou j'ai réalisé qu'il me fallait avoir une dizaine de ''clients réguliers'' pour arriver sans me casser la tête et sans avoir à en chercher d'autres... C'est là que j'aurais du arrêter et me trouver une vraie job. N'importe laquelle, y'a rien qui aurait été pire que ce qui s'est passé ensuite... J'étais super sollicité par les agences, et j'ai fini par essayer. Ça a dérapé encore plus. J'ai l'impression que c'est là que j'ai ''tout'' perdu. Mon semblant d'autonomie, ma liberté, mon argent... Je ne sais pas trop comment ça s'est passé, mais j'aimerais que ce soit pas arrivé.
Sophia, ancienne escorte de luxe indépendante et masseuse dans un spa de luxe:
- Une fois j'ai pas pu travailler pendant une semaine, et quand je me suis mise à aller mieux, mon frigo a brisé, avec de la bouffe pour un mois dedans... Je m'étais promis de ne jamais faire plus que deux clients par jour, mais j'ai été tellement stressé avec l'argent que j'en ai fait 6 en même pas dix heures. J'étais rassurée après, mais me suis dis que je perdais le contrôle... Mais je pense qu'il était déjà trop tard. J'étais déjà dedans... Je ne me sentais déjà plus capable de faire autre chose on dirait. Et la je ne me sens même plus capable d'être escorte...
Cassy, ancienne escorte de luxe indépendante.
- Je ne sentais plus rien, ni la joie, ni la faim, ni la douleur, sauf quand j'étais avec mon chum. Je l'aimais trop, mais je savais pas c'était quoi l'amour... C'est juste plate que ce mec là ait aussi été celui qui insistait pour que je vende mon cul, et que j'aie été assez innocente pour penser qu'il m'aimait. Je le sais ben asteur que c'est le cash que je rapportait qu'il aimait. Il le dépensait pas mal plus que moi et ne travaillait presque pas, ça me rendais folle parce que je voulais pas faire plein de clients et j'avais l'impression qu'il ne me donnait pas le choix mais qu'il haïssait ça... Il me traitait de pute et de salope dès qu'on se chicanait. C'est lui qui me suggérait de vendre mon cul, mais après il avait l'air de me trouver dégueulasse de l'avoir fait. Il est parti quand j'ai du arrêter. Mais j'ai arrêter pareil, sinon je serais morte je pense. Ou encore plus folle.
Mahéva, escorte de luxe indépendante.
- C'est tellement facile trouver des clients sur internet, au début tu as des craintes un peu, tu sélectionnes, tu poses des questions, tu prends des précautions, et un jour tu tombes sur un que tu as mal sélectionné, et tu te sens conne, et tu te tannes des messages irrespectueux, ou haineux, ou les deux, et tu te dis que tu devrais engager quelqu'un pour ça... Et pour ta sécurité aussi tant qu'à y être, puisque c'est plus toi qui sélectionne, et que bizarrement, tu te ramasses avec plus de mauvais clients qu'avant... Et un moment donné, tu allumes que t'as pas juste trouver des clients sur internet, t'as trouvé toute un monde, toute une magouille, tout un réseaux, et que t'es salement pris dedans, même si tu t'étais promis de pas te faire prendre... Alors tu te sens conne, et tu te sens seule... Je suis tanné de me sentir conne, avant de faire ça, j'avais confiance en moi.
Sophie, ancienne serveuse sexy et escorte de luxe.
- Mon salaire de serveuse aurait suffit, mais j'étais souvent sollicité par les réguliers, et j'ai fini par dire oui. Ça m'a semblé si facile, j'ai fini par diminuer le resto de plus en plus, puis par ne rien faire d'autres que d'être prostitué. Je disais que j'étais ''escorte de luxe'' parce que mes rendez-vous duraient plus qu'une baise et payaient bien, parce que je ne faisais pas que du sexe avec les hommes et les couples, parce que je n'avais pas trop de rendez-vous pour me tanner et être moralement affecté... Mais un jour ça m'a frappé, peu importe les conditions dans lesquelles c'est fait, de la prostitution, c'est de la prostitution, et c'est pas un métier comme un autre. Ni serveuse sexy, ni escorte, ni masseuse, ni même réceptionniste dans un salon...Quand j'ai réalisé ça, ça s'est mis à être difficile. Alors je buvais de plus en plus, et je prenais des pilules aussi. Ça m'a rendue dépressive tout ça, alors j'ai pris toutes mes pilules d'un coup. Si j'étais morte, personne presque n'aurait su ce qui m'avait rendu si malheureuse. Mais desfois j'aimerais quand même mieux être morte, parce que je suis pas morte, mais je suis pas forte. J'ai l'impression d'avoir pris 20 ans en 5 ans...
Ces témoignages proviennent de femmes qui annoncent ou ont annoncé sur des sites internet québécois et dans des journaux québécois, ainsi que sur différents réseaux sociaux et/ou plate forme d'hébergement internet gratuite. Il s'est passé 5 heures entre la première annonce et la première rencontre de celle à qui il a fallut le plus de temps pour ''trouver'' via internet, la première fois.
authentiques, à visages découvert, à voix non camouflés, blablabla... Ont un meilleur impact médiatique que ceux fait sous le couvert de l'anonymat. Mais je m'en contrefout sérieusement. Je comprends totalement les 90% de femmes prostituées qui ne sont pas heureuses de l'être, et les femmes anciennement prostituées heureuses de ne plus l'être, de ne pas avoir envie de témoigner en dehors de l'anonymat. Je ne veux pas tant avoir un impact médiatique qu'aider les personnes prostituées à s'en sortir en fait, si c'est ce qu'elles souhaitent, évidemment. Et je constate de plus en plus que ça fonctionne, à petite échelle certes, mais quand même. Et lentement mais surement, j'ai récolté des témoignages que je publie, même s'ils sont anonymes, parce que lire des témoignages, ça aide des femmes à émerger je crois... Je constate.
Jasmine, ancienne escorte de luxe indépendante puis au sein d'une agence (de luxe):
- J'ai compris que ça dérapait un peu le jour ou j'ai réalisé qu'il me fallait avoir une dizaine de ''clients réguliers'' pour arriver sans me casser la tête et sans avoir à en chercher d'autres... C'est là que j'aurais du arrêter et me trouver une vraie job. N'importe laquelle, y'a rien qui aurait été pire que ce qui s'est passé ensuite... J'étais super sollicité par les agences, et j'ai fini par essayer. Ça a dérapé encore plus. J'ai l'impression que c'est là que j'ai ''tout'' perdu. Mon semblant d'autonomie, ma liberté, mon argent... Je ne sais pas trop comment ça s'est passé, mais j'aimerais que ce soit pas arrivé.
Sophia, ancienne escorte de luxe indépendante et masseuse dans un spa de luxe:
- Une fois j'ai pas pu travailler pendant une semaine, et quand je me suis mise à aller mieux, mon frigo a brisé, avec de la bouffe pour un mois dedans... Je m'étais promis de ne jamais faire plus que deux clients par jour, mais j'ai été tellement stressé avec l'argent que j'en ai fait 6 en même pas dix heures. J'étais rassurée après, mais me suis dis que je perdais le contrôle... Mais je pense qu'il était déjà trop tard. J'étais déjà dedans... Je ne me sentais déjà plus capable de faire autre chose on dirait. Et la je ne me sens même plus capable d'être escorte...
Cassy, ancienne escorte de luxe indépendante.
- Je ne sentais plus rien, ni la joie, ni la faim, ni la douleur, sauf quand j'étais avec mon chum. Je l'aimais trop, mais je savais pas c'était quoi l'amour... C'est juste plate que ce mec là ait aussi été celui qui insistait pour que je vende mon cul, et que j'aie été assez innocente pour penser qu'il m'aimait. Je le sais ben asteur que c'est le cash que je rapportait qu'il aimait. Il le dépensait pas mal plus que moi et ne travaillait presque pas, ça me rendais folle parce que je voulais pas faire plein de clients et j'avais l'impression qu'il ne me donnait pas le choix mais qu'il haïssait ça... Il me traitait de pute et de salope dès qu'on se chicanait. C'est lui qui me suggérait de vendre mon cul, mais après il avait l'air de me trouver dégueulasse de l'avoir fait. Il est parti quand j'ai du arrêter. Mais j'ai arrêter pareil, sinon je serais morte je pense. Ou encore plus folle.
Mahéva, escorte de luxe indépendante.
- C'est tellement facile trouver des clients sur internet, au début tu as des craintes un peu, tu sélectionnes, tu poses des questions, tu prends des précautions, et un jour tu tombes sur un que tu as mal sélectionné, et tu te sens conne, et tu te tannes des messages irrespectueux, ou haineux, ou les deux, et tu te dis que tu devrais engager quelqu'un pour ça... Et pour ta sécurité aussi tant qu'à y être, puisque c'est plus toi qui sélectionne, et que bizarrement, tu te ramasses avec plus de mauvais clients qu'avant... Et un moment donné, tu allumes que t'as pas juste trouver des clients sur internet, t'as trouvé toute un monde, toute une magouille, tout un réseaux, et que t'es salement pris dedans, même si tu t'étais promis de pas te faire prendre... Alors tu te sens conne, et tu te sens seule... Je suis tanné de me sentir conne, avant de faire ça, j'avais confiance en moi.
Sophie, ancienne serveuse sexy et escorte de luxe.
- Mon salaire de serveuse aurait suffit, mais j'étais souvent sollicité par les réguliers, et j'ai fini par dire oui. Ça m'a semblé si facile, j'ai fini par diminuer le resto de plus en plus, puis par ne rien faire d'autres que d'être prostitué. Je disais que j'étais ''escorte de luxe'' parce que mes rendez-vous duraient plus qu'une baise et payaient bien, parce que je ne faisais pas que du sexe avec les hommes et les couples, parce que je n'avais pas trop de rendez-vous pour me tanner et être moralement affecté... Mais un jour ça m'a frappé, peu importe les conditions dans lesquelles c'est fait, de la prostitution, c'est de la prostitution, et c'est pas un métier comme un autre. Ni serveuse sexy, ni escorte, ni masseuse, ni même réceptionniste dans un salon...Quand j'ai réalisé ça, ça s'est mis à être difficile. Alors je buvais de plus en plus, et je prenais des pilules aussi. Ça m'a rendue dépressive tout ça, alors j'ai pris toutes mes pilules d'un coup. Si j'étais morte, personne presque n'aurait su ce qui m'avait rendu si malheureuse. Mais desfois j'aimerais quand même mieux être morte, parce que je suis pas morte, mais je suis pas forte. J'ai l'impression d'avoir pris 20 ans en 5 ans...
Ces témoignages proviennent de femmes qui annoncent ou ont annoncé sur des sites internet québécois et dans des journaux québécois, ainsi que sur différents réseaux sociaux et/ou plate forme d'hébergement internet gratuite. Il s'est passé 5 heures entre la première annonce et la première rencontre de celle à qui il a fallut le plus de temps pour ''trouver'' via internet, la première fois.
Merci
Je suis reconnaissante à ces femmes qui ont tout déclenché,
avec la cause Bedford.
Je suis reconnaissante parce que, ce faisant, elles ont mis
sur la place publique une question qu’il était temps qu’on se pose : on
fait quoi avec la prostitution? la prostitution, c’est pas une fable, ça
existe, pour vrai de vrai.
Je suis reconnaissante parce que, à cette question, de plus
en plus de gens répondent : on la combat, et on aide les personnes qui y
sont malgré elles, et celles qui n’arrivent pas à en sortir, et celles qui ont
peur, et celles qui veulent de l’aide. Remarquez ici que je ne parle pas du 10%
de celles et ceux qui se disent bien dans la prostitution et qui s’inquiètent
des suites du projet de loi, qui, j’en suis certaine, ne les affectera pas, pas
négativement en tout cas. De toute façon
ce ne sont pas les personnes qui ‘’sont bien en tant que prostituées (ou
escortes de luxe, ou peu importe le ‘’titre’’) qui réagissent le plus, ni
celles pour qui ça va pas. Ni même celles qui en sont sorties. Celles et ceux qui réagissent le plus, ce
sont celles et ceux qui exploitent autrui.
Que ce soit en les représentant, en les hébergeant, en leur trouvant des
clients, en faisant mine de défendre leur droit.
Celles et ceux qui réagissent le plus, c’est celles et ceux
à qui ça rapportent le plus, parce qu’ils et elles ont peur de perdre de l’argent.
Et ce n’est pas aux filles concernées
que ça rapporte le plus.
En tout cas… Ce que je
veux dire, c’est que je suis aussi reconnaissante pour la réaction des pro ‘’travail
du sexe’’. Votre
réaction démontre bien vos intérêts réels, et ce n’est pas le bien-être des
femmes, ça saute aux yeux, de plus en plus...
Ceux et celles qui capotent le plus, ce n’est pas les femmes prisent
dans la prostitution ou qui en sont sortie sans en pimper d’autres, c’est
celles qui en sont sorties en devenant maquerelles, et celles qui disent
vouloir protéger le droit des ''travailleurs et travailleuses du sexe'' mais qui protègent en fait leur argent et/ou leurs subventions. Ce sont les
pimps de toutes sortes et les prostitueurs, bref, c’est ceux et celles à qui ça
rapporte, et dans 90% des cas, c’est pas aux femmes prostituées que ça rapporte
le plus. Et ce 90% là, il ne se prononce
pas beaucoup, c’est vrai, parce que les femmes qui sont la dedans, en majorité
(je répète que je parle de la majorité, pas du 10% de femmes qui vivent bien
leur prostitution), elles ne font pas tant d’argent que ça. Pas assez pour les séquelles que ça laissent,
pas assez pour ce qu’elles endurent, pas assez pour qu’un projet de loi abolitionnistes
les effraie. Y’a plus grand-chose qui
effraie ce 90% là. Pour être effrayé
faut ressentir, et quand on est prostitué, on essaie de pas trop ressentir. C’est une des séquelles qui me reste à
soigner, mais en attendant, ça m'aide à supporter les menaces et courriels violents de ceux qui se sentent menacés par mes écrits.
Fac en gros, merci à celles et ceux qui ont ouvert le débat, et à celles et ceux qui, par leur façon de l'alimenter, démontrent bien à qui rapporte vraiment la prostitution. Vraiment, merci. Un gros merci.
Des témoignages de survivantes de la prostitution par centaine
Le projet de loi en bref
Pour sortir de la prostitution
Un travail comme un autre?
Des témoignages de survivantes de la prostitution par centaine
Le projet de loi en bref
Pour sortir de la prostitution
Un travail comme un autre?
Les résultats de la consultation publique sur la prostitution au Canada
Les résultats de la consultation publique sur la prostitution sont sortis, voici quelques textes qui en parlent. C'est assez encourageant pour les personnes qui souhaitent l'adoption du modèle nordique, dans la mesure ou les résultats seront pris en considération dans la réécriture de la loi. Ne nous emballons pas, c'est demain que tout ça sera officialisé je crois...
Un texte de Radio-Canada
Un texte de la Concertation des luttes à l'exploitation sexuelle
Un lien vers un texte récent de Sisyphe, un site d'information, d'opinion et d'analyse féministe
Les résultats finals de la consultation publique sur la prostitution, version PDF
En gros, la majorité des répondants sont en faveur du modèle nordique, criminalisant les acheteurs et les proxénètes, mais certains croient que des mesures d'encadrement devraient être mis en place, en lien avec la santé sexuelle des femmes et la possibilité d'engager du personnel, ce qui ouvre quand même la porte assez grande au proxénétisme selon moi... Enfin, nous verrons, je dois avouer que j'ai hâte de savoir de quoi il en retourne...
Un texte de Radio-Canada
Un texte de la Concertation des luttes à l'exploitation sexuelle
Un lien vers un texte récent de Sisyphe, un site d'information, d'opinion et d'analyse féministe
Les résultats finals de la consultation publique sur la prostitution, version PDF
En gros, la majorité des répondants sont en faveur du modèle nordique, criminalisant les acheteurs et les proxénètes, mais certains croient que des mesures d'encadrement devraient être mis en place, en lien avec la santé sexuelle des femmes et la possibilité d'engager du personnel, ce qui ouvre quand même la porte assez grande au proxénétisme selon moi... Enfin, nous verrons, je dois avouer que j'ai hâte de savoir de quoi il en retourne...
Les glory hole...
Les glory hole? Vous connaissez?
Ces soirées organisées pour les hommes qui aiment se faire sucer sans se casser la tête? Ou qui fantasment à l'idée de se faire sucer sans savoir qui suce.
Simple comme bonjour.
Tu entres, tu mets ta queue dans un des trous et de l'autre coté, une bouche l'attend pour la sucer.
Est-ce une femme, est ce un homme? Une belle femme ou une femme fatiguée? Un jeune exploité ou un homosexuel qui trip? Une jeune débutante ou une vieille expérimentée?
Peu importe, tant qu'elle suce.
En plus c'est pas trop cher...
Combien tu penses qu'il lui reste à la fin de la soirée? Quand tout le monde à pris sa cote là? AgentE, représentantE, garde du corps, entremetteurs et entremetteuses...? Combien faudrait te payer pour que tu le fasses?
Et combien d'homme elle/il a pris dans sa bouche en tout à la fin d'une soirée comme ça?
Assez, bien assez pour être traumatisée.
C'est pas mal aussi efficace qu'un viol collectif pour briser un humain.
Penses-tu vraiment qu'un lot de personnes aime sucer des tonnes de queues inconnues à répétition, sans cesse, une après l'autre, les sentir ou les voir venir, sans un mot échangés, sans protection contre les maladies, évidemment...? Penses-tu vraiment que la personne de l'autre coté du mur s'amuse? Qu'elle pratique ''un métier comme un autre''???
La personne de l'autre coté du mur survie, c'est tout, et la personne qui jouit abuse de sa misère, c'est tout, et celles qui ''organisent'' la soirée aussi. C'est tout. Mais c'est trop. Beaucoup trop.
Ces soirées organisées pour les hommes qui aiment se faire sucer sans se casser la tête? Ou qui fantasment à l'idée de se faire sucer sans savoir qui suce.
Simple comme bonjour.
Tu entres, tu mets ta queue dans un des trous et de l'autre coté, une bouche l'attend pour la sucer.
Est-ce une femme, est ce un homme? Une belle femme ou une femme fatiguée? Un jeune exploité ou un homosexuel qui trip? Une jeune débutante ou une vieille expérimentée?
Peu importe, tant qu'elle suce.
En plus c'est pas trop cher...
Combien tu penses qu'il lui reste à la fin de la soirée? Quand tout le monde à pris sa cote là? AgentE, représentantE, garde du corps, entremetteurs et entremetteuses...? Combien faudrait te payer pour que tu le fasses?
Et combien d'homme elle/il a pris dans sa bouche en tout à la fin d'une soirée comme ça?
Assez, bien assez pour être traumatisée.
C'est pas mal aussi efficace qu'un viol collectif pour briser un humain.
Penses-tu vraiment qu'un lot de personnes aime sucer des tonnes de queues inconnues à répétition, sans cesse, une après l'autre, les sentir ou les voir venir, sans un mot échangés, sans protection contre les maladies, évidemment...? Penses-tu vraiment que la personne de l'autre coté du mur s'amuse? Qu'elle pratique ''un métier comme un autre''???
La personne de l'autre coté du mur survie, c'est tout, et la personne qui jouit abuse de sa misère, c'est tout, et celles qui ''organisent'' la soirée aussi. C'est tout. Mais c'est trop. Beaucoup trop.
Victime de mère en fille
C’était un des hommes de ma vie, et un des tiens aussi
Et mon bourreau, de temps en temps, et le tiens,
occasionnellement
Il nous berçait de douces paroles, de mots sages et
réconfortants
Il nous faisait rire si souvent, et pleurer jusqu’à la folie
Et on l’aimait, si fort, si vrai
Même si au fond on le craignait
On le croyait quand il disait
Que cette fois, vraiment, il changerait
Et il a pris tes dernières gouttes
D’amour, d’énergie et d’argent
Et il a balayé les doutes
En profitant et abusant
De ton amour toujours si grand
Du mien, inconditionnellement
Et tu m’as dit, sur ton départ
De ne pas refaire tes erreurs
Et tu m’as appris sur le tard
Qu’il t’avait piétiné le cœur
Et sans toi pour fuir son malheur
Si contagieux et si malsain
J’ai eu parfois beaucoup trop peur
Et j’ai lutté longtemps en vain
Mais j’essaie, je te le promets
De fuir les hommes qui lui ressemblent
Et aucun si je le pouvais
Ne ferait que ma fille ne tremble
Mais c’est si dur aimer vraiment
Quand le premier nous à trahis
Mon père, ton fils, cet ennemi
À mis mon âme à feu, à sang
Et guérir est si difficile
Et sans toi je suis si fragile
Mais je sais que j’y arriverai
Si je te sens à mes cotés
Aide-moi de ton monde inconnu
Guide-moi comme tu voulais le faire
Quand ta mort t’a fait mettre à nu
Tes cicatrices et tes misères
Guide-moi afin que j’en guérisse
Afin que ma fille s’épanouisse
Sans cette peur qui nous à rongé
Et a fini par t’emporter…
La prostitution domestique...
J'avais 20 ans quand je me suis mariée. Léo était un bel homme, il semblait fou amoureux, me faisait mille et une promesses, me regardait comme si j'étais un bijou précieux et me traitait comme si j'étais une princesse. Je souhaitais avoir mes enfants jeunes, et je suis vite tombé enceinte. Je travaillais pour Léo, qui avait sa propre entreprise, et j'étais si fière de lui, de nous, de notre vie. Je jouais à la femme de maison et ça me comblait. Il appréciait mes multiples attentions, mes repas, ma capacité à rendre la maison propre, belle, accueillante. Nous étions un modèle pour bien des gens, nous étions heureux.
Puis bébé est née. J'étais en extase au début. Puis j'ai fait une dépression post-partum. Léo n'a pas apprécié. Il me disait de me botter le cul, de me relever, de m'arranger seule avec notre fils, puisque ma mère était souvent présente, consciente de la profondeur de ma détresse. J'étais malade, mais j'avais honte. J'ai pris des médicaments en cachette. J'avais honte. Léo a vu des femmes en cachette, mais il se cachait mal, et je me disais qu'il en avait bien le droit au fond, j'étais si lamentable.
Et j'ai repris le dessus. Je suis redevenue coquette, efficace et amoureuse. Léo aussi. Notre fils était notre fierté. Nous formions une belle famille.
Il voulait un autre enfant. Pas moi. Ça à créé des conflits. Mais bon, il a accepté ma décision et pendant un moment, tout allait bien.
Alors j'ai eu le cœur brisé quand j'ai compris qu'il voyait encore d'autres femmes. Et je lui en ai parlé. Et il a nié. J'avais des preuves. Il m'a traité de folle.
Ça s'est mis à aller de plus en plus mal quand ma mère est morte. C'était la seule personne de qui j'étais proche. Mon cercle social était celui de Léo. Je me suis concentré sur mon rôle de mère. Les années ont passé. Je suis une maman bien en vue, impliquée à l'école et dans la communauté. Mon fils est heureux. On fait l'envie de bien des gens.
Je n'aime plus Léo et il ne m'aime plus. Il me trompe, me méprise un peu, pas trop, mais quand même, jamais devant notre fils heureusement. Aux yeux de tous on est une belle famille. On a de l'argent, un enfant bien élevé, je n'ai pas à travaillé, d'ailleurs Léo ne veut pas.
Mais je suis malheureuse.
Et je ne le quitte pas.
Parce que je suis habitué à ce train de vie.
J'ai peur de la vie sans lui. Je sais que j'aurais droit à une pension, mais il fait la plupart de son argent à l'abris de l'impôt, je serais beaucoup moins à l'aise que maintenant. Ma vie amoureuse est laide, mais j'ai une belle maison, une voiture qui fonctionne à merveille et une carte de crédit que Léo règle sans jamais rien dire. Je n'abuse pas non plus, mais ça me sécurise.
Il ne m'achale pas trop avec le sexe. Juste quand il a bu. C'est pour ça que ça ne me dérange pas qu'ils voient d'autres femmes, ça m'épargne, car je n'aime plus le sexe.
Je suis une prostituée au fond. Je suis la pute de mon mari. Les apparences sont sauves même si on ne s'aime plus. Il achète la paix. Il m'achète. Et je me laisse faire. Parce que je ne sais pas comment faire autrement... Alors je bois, et je prends des médicaments.
Catherine et le comptoir de bouffe
Catherine va au comptoir alimentaire de son quartier chaque
semaine. Elle y reçoit trois boîtes de
nourriture et elle estime que ça lui fait économiser facilement 100$ d’épicerie
par mois.
Son ex l’a laissée et ne travaille pas, donc elle n’a pas d’aide
financière de sa part, et n’en attend plus de concrètes, puisqu’il lui a
signifié clairement qu’il ne voulait pas les avoir plus qu’une fin de semaine
sur deux. Il souhaite refaire sa vie et recommencer à travailler, mais en
attendant, Catherine ne compte pas sur son aide.
Quand il est parti, elle travaillait de jour, de soir et de
fin de semaine. C’est lui qui s’occupait
des enfants de 3 et 5 ans depuis qu’il avait perdu son emploi deux ans
auparavant, alors que la garderie fermait justement ses portes. Mais il n’est plus là et Catherine n’a pas
trouvé de garderie ou de gardienne à domicile au prix que son salaire de 13$ de
l’heure lui permettait. Elle a donc
quitté son emploi, calculant qu’il lui serait plus payant et moins énergivores
de rester à la maison. Elle est pauvre
mais a du temps pour ses enfants, et elle prévoit retourner travailler quand
ils iront à l’école. En attendant, même
si c’est difficile, elle ne regrette pas son choix. Au salaire qu’elle faisait et aux horaires qu’elle
avait, faire garder ses enfants étaient inutile, compliqué et difficile. Et elle n’a pas trouvé d’emploi de jour assez
payant pour que le prix de la garderie vaille le coût, elle a un diplôme de
secondaire 5 et un cours de préposé aux bénéficiaires qui ne lui permet de
travailler qu’au privé, dans des conditions souvent difficiles.
Elle reçoit maintenant de l’aide sociale mais une partie lui
est coupé à cause d’une dette à l’impôt d’il y a des années.
Elle fait, avec son chèque et ses allocations, 1450$ par
mois.
Elle a une voiture qui lui coûte 300$ par mois avec le gaz
et les assurances.
Elle fait 200$ d’épicerie par mois.
Son loyer, un 4 et demi, elle dort dans le salon, lui coûte,
hydro inclut, 700$ par mois.
Elle a une dette de 50$ par mois et paie 100$ par mois de comptes.
Il lui reste 100$ par mois pour le reste.
Pour les imprévus, parce que les dépenses, elle ne
s’en permet pas. Quelques une aux
enfants de temps en temps, quand elle reçoit son chèque de t.p.s ou de t.v.q. Mais celui-ci aussi est coupé, à cause de la même
dette d’impôt.
Elle essaie malgré tout d'en mettre de coté et réussie parfois à avoir un 50$ ''de trop''.
Si elle n’allait pas au comptoir alimentaire, il ne lui
resterait rien.
Elle ne fume pas, ne se drogue pas, ne boit pas et ne fait
pas de folie, et il lui reste 100$ par mois pour vivre et assurer le bien-être
de ses enfants, parce que le comptoir alimentaire existe et lui fournit une
base de nourriture chaque semaine.
Les organismes communautaires doivent continuer d’exister et pour ça, ils doivent être subventionnés. L’aide qu’ils apportent aux
individus est concrète, tangible, nécessaire et de plus en plus demandé. Couper dans l’aide social et dans le milieu
communautaire, c’est pas juste austère, c’est inhumain, illogique, asocial!
J’ai fait ce blog pour combattre la violence et l’exploitation
sexuelle et l’austérité c’est violent. C’est une violence économique subit par la
très grande majorité de la population, par et pour une minorité.
Je combats l’austérité, car l’austérité, c’est violent et
que ça provoque encore plus d’exploitation et de violence, qu’elle soit sexuelle ou autre.
Si vous avez aussi besoin d'une ressource communautaire pour survivre plus facilement, écrivez moi et il me fera plaisir de partager votre histoire. En attendant, des mobilisations s'organisent.
Prendre une pause...
Il arrive que je me dise ''ok, ça suffit, pour quelque jours, je n'écris pas, je ne lis pas, je ne commente pas, je ne réfléchis pas, je mets mon cerveau à off''... J'oublie la violence, la pauvreté, l'exploitation, le sexisme, j'oublie tout ce qui est laid, désagréable, injuste...
Mais c'est difficile, voire impossible. Faudrait que je n'allume pas mon ordinateur, que je ne sorte pas de mon salon, que je n'allume pas la télévision... Mais encore... Faudrait que je me bourre de pilule, d'alcool ou de drogue, et c'est pas moi ça, et de toute façon j'ai pas l'argent pour ça, donc ça me ferait penser à ma pauvreté de vouloir le faire...
Faudrait que quand j'entends un bruit qui n'a pas d'explication rapide je ne sursaute pas pour ensuite réaliser qu'il n'y en a pas de danger, qu'il n'y en a plus, que quand j'ai mal au bas du dos je ne pense pas à celui qui a causé ça, que quand je croise un miroir je ne pense pas à celui dans lequel je me suis vu être violée, que quand je prends ma douche je ne pense pas à celle que j'ai pris pendant que mon agresseur attendait à coté, que quand je tremble sans explication je ne sache pas que l'explication c'est les effets secondaires de mes pilules que je me refuse de prendre à outrance...
Alors c'est pas possible, je ne peux pas ne pas penser à tout ça. Et écrire ça me fait du bien. Et lire ça me fait sentir moins seule, et partager des infos et des textes ça me donne l'impression de faire quelque chose d'utile...
Mais il me faut trouver le juste milieu, alors jusqu'à lundi, je disparaît, pour vrai. Je ne cesserai pas de penser à mes traumatismes, ni à toutes ces filles exploitées partout, ni à tout ces hommes qui les achètent, ni à tout ce qui ne va pas dans le monde, mais je vais quand même y penser un peu moins si j'éteins tout. Alors je disparaît, pour vrai vrai, pour mon bien.
Bonne fin de semaine
Mais c'est difficile, voire impossible. Faudrait que je n'allume pas mon ordinateur, que je ne sorte pas de mon salon, que je n'allume pas la télévision... Mais encore... Faudrait que je me bourre de pilule, d'alcool ou de drogue, et c'est pas moi ça, et de toute façon j'ai pas l'argent pour ça, donc ça me ferait penser à ma pauvreté de vouloir le faire...
Faudrait que quand j'entends un bruit qui n'a pas d'explication rapide je ne sursaute pas pour ensuite réaliser qu'il n'y en a pas de danger, qu'il n'y en a plus, que quand j'ai mal au bas du dos je ne pense pas à celui qui a causé ça, que quand je croise un miroir je ne pense pas à celui dans lequel je me suis vu être violée, que quand je prends ma douche je ne pense pas à celle que j'ai pris pendant que mon agresseur attendait à coté, que quand je tremble sans explication je ne sache pas que l'explication c'est les effets secondaires de mes pilules que je me refuse de prendre à outrance...
Alors c'est pas possible, je ne peux pas ne pas penser à tout ça. Et écrire ça me fait du bien. Et lire ça me fait sentir moins seule, et partager des infos et des textes ça me donne l'impression de faire quelque chose d'utile...
Mais il me faut trouver le juste milieu, alors jusqu'à lundi, je disparaît, pour vrai. Je ne cesserai pas de penser à mes traumatismes, ni à toutes ces filles exploitées partout, ni à tout ces hommes qui les achètent, ni à tout ce qui ne va pas dans le monde, mais je vais quand même y penser un peu moins si j'éteins tout. Alors je disparaît, pour vrai vrai, pour mon bien.
Bonne fin de semaine
Un tuyau pour les mecs
Je pensais jamais faire ça, mais je vais te filer un tuyau. Un petit truc qui vas faire dire à ta femme ''oh que j'ai le meilleur et le plus fidèle et le plus sweet des hommes'' et qui va faire en sorte qu'elle se demandera plus si tu te payes une fille de temps en temps...
Réaction à l'article de Isabelle Hachey dans La presse
Voici le texte publié dans La presse ce matin, avec mes réactions en gras, fallait que ça sorte...
C'était le 18 mars, en après-midi. Marie* avait été appelée dans un petit motel de la rue Saint-Hubert. Tout se déroulait comme d'habitude, jusqu'à ce que le client retire son condom. Marie a refusé de continuer. Il l'a frappée en plein visage. «J'ai eu la chance d'être dans un motel cheap avec des murs en carton. Je me suis mise à hurler; il a eu peur et s'est enfui. Mais la prochaine fois, aura-t-il un couteau pour que la fille ne hurle pas?»
Encore sous le choc, Marie a téléphoné à l'organisme Stella, qui recueille et diffuse les signalements des mauvais clients et des agresseurs des travailleuses du sexe de Montréal. «J'ai décrit le client. Son âge, son allure physique, son numéro de cellulaire. On m'a répondu: "Tu es la troisième ce mois-ci. Ce gars-là, on le connaît."»
C'était le 18 mars, en après-midi. Marie* avait été appelée dans un petit motel de la rue Saint-Hubert. Tout se déroulait comme d'habitude, jusqu'à ce que le client retire son condom. Marie a refusé de continuer. Il l'a frappée en plein visage. «J'ai eu la chance d'être dans un motel cheap avec des murs en carton. Je me suis mise à hurler; il a eu peur et s'est enfui. Mais la prochaine fois, aura-t-il un couteau pour que la fille ne hurle pas?»
Encore sous le choc, Marie a téléphoné à l'organisme Stella, qui recueille et diffuse les signalements des mauvais clients et des agresseurs des travailleuses du sexe de Montréal. «J'ai décrit le client. Son âge, son allure physique, son numéro de cellulaire. On m'a répondu: "Tu es la troisième ce mois-ci. Ce gars-là, on le connaît."»
L'agression d'une femme prostitué dans Hochelaga...
Entendre et lire qu’une femme prostituée a été agressé et
retrouvé dans un boisé à Hochelaga, ça m’a ébranlé. C’est normal j’imagine, puisque j’étais
prostitué il y a un peu moins d’un an et que j’ai été sauvagement agressé il y
a moins de deux ans. Ça me rappel des
souvenirs, ça me fait revoir des images, ça me donne mal au cœur, au corps et à
l’âme. J’ai l’impression de revivre ma
propre agression quand j’entends parler d’une violence qui s’y apparente,
surtout que la page n’est pas encore tournée, puisque je dois encore me battre
auprès de l’IVAC…
C’est sans doute pour ça que j’ai eu envie d’écrire à la
femme, parce que ça m’ébranle tout ça, mais pour écrire quoi?
Tiens bon?
Je sais même pas comment j’ai fait pour tenir bon…
Lettres aux prostitueurs de ma famille...
C'est pâques aujourd'hui. On sera en famille dans quelques heures. Pour célébrer quoi? Qui? On s'en fout, on sera rassemblé, comme ils nous arrivent de l'être quelques fois par année.
On sera dix, douze, quinze, ça dépend des minutes. On parlera de sports, parce que les Canadiens sont en séries et qu'on s'est pas vu depuis les Olympiques, de voiture, parce que je m'en suis payé une nouvelle en vendant mon cul. Peut-être que vous éviterez le sujet au fond, pour ne pas en arriver là...
La violence qui rend violentE
Il me fallait la partager, cette vidéo qui démontre bien que partout, encore en 2014, les femmes sont oppressées. Elle finit bien certes, par un message d'espoir, du genre ''si on se rassemble toutes on peut changer les choses'', mais honnêtement, parfois, j'ai du mal à y croire.
Voir la vidéo.
Il y a bien quelques trucs qui me donne de l'espoir, comme ce texte de Dan Bigras, un artiste engagé pour vrai, parce que sérieusement, ou sont-ils les artistes engagés après ces élections de merde qui m'ont donné envie d'augmenter ma dose d'antidépresseur??? Il y en a, je sais, mais pas assez à mon goût, pas assez pour faire bouger les choses, pas assez qui utilisent leurs visibilités pour dénoncer...
Voir le texte
J'en ai assez de ces exemples de sexisme, de violence, d'injustice et de corruption que je vois, lis, constate et ressens sans cesse, j'en ai assez de constater que l'achat de chocolat pour pâques et que des émissions de télés attirent plus d'attention que la merde qui tombe sur toute l'humanité, de plus en plus chaque jour, sans que personne ne réagissent. J'en ai assez de la violence, mais tout ça, ça me rend violente.
Alors parfois, même si elles sont violentes, je souris en voyant des photos qui parlent de révolte, parce que même si j'aime pas la violence, je conçois mal qu'une révolution puisse se faire sans violence, et ça fait si longtemps que je l'attends cette révolution qui ne vient pas, ou à peine...
Suivez moi sur facebook pour voir d'autres liens encourageants ou désespérants...
Voir la vidéo.
Il y a bien quelques trucs qui me donne de l'espoir, comme ce texte de Dan Bigras, un artiste engagé pour vrai, parce que sérieusement, ou sont-ils les artistes engagés après ces élections de merde qui m'ont donné envie d'augmenter ma dose d'antidépresseur??? Il y en a, je sais, mais pas assez à mon goût, pas assez pour faire bouger les choses, pas assez qui utilisent leurs visibilités pour dénoncer...
Voir le texte
J'en ai assez de ces exemples de sexisme, de violence, d'injustice et de corruption que je vois, lis, constate et ressens sans cesse, j'en ai assez de constater que l'achat de chocolat pour pâques et que des émissions de télés attirent plus d'attention que la merde qui tombe sur toute l'humanité, de plus en plus chaque jour, sans que personne ne réagissent. J'en ai assez de la violence, mais tout ça, ça me rend violente.
Alors parfois, même si elles sont violentes, je souris en voyant des photos qui parlent de révolte, parce que même si j'aime pas la violence, je conçois mal qu'une révolution puisse se faire sans violence, et ça fait si longtemps que je l'attends cette révolution qui ne vient pas, ou à peine...
Suivez moi sur facebook pour voir d'autres liens encourageants ou désespérants...
Un des mauvais coté du net...
Maman toute croche à parti une suite de ''dans mon temps''... Il s'agit de réaliser qu'on vieillie en commençant une phrase par ''dans mon temps''... Après avoir lu son texte, je suis tombée sur un avis de recherche, une ado de 12 ans, en fugue...
Dans mon temps, c'était compliqué de fuguer à 12-13 ans.
Dans ce temps là, il n'y avait pas internet. Ou si peu. J'y ai eu accès à temps plein vers 18 ans, je n'étais plus une jeune fille, ni une ado, j'étais encore une femme, mais j'étais quand même moins vulnérable qu'une ado.
Si internet avait été aussi présent quand j'avais 14 ans qu'il l'est aujourd'hui, j'aurais sans doute été prostituée beaucoup plus jeune. À une époque ou je n'allais pas, ou rien ne semblait aller, ou je n'avais qu'une envie, du haut de mes 14 ans, fuir et aller me cacher pour réfléchir, respirer, me calmer...
Mais fuir où?
Je ne suis pas allé bien loin, je n'avais pas un choix très vaste d'endroits ou me cacher. Ça aura duré cinq ou six jours en tout. J'ai été retrouvé, j'ai cessé la pilule, j'ai commencé à aller mieux.
Mais si internet avait existé.
J'écrivais déjà beaucoup à l'époque. J'écrivais mes douleurs d'adolescente, mes questionnements, ma vulnérabilité... Dans un cahier.
J'avais besoin d'écrire, de plaire, d'être écoutée, d'être valorisée... Comme bien des jeunes filles de 13 ans... Et j'en parlais avec mes amies, et dans mon cahier.
Si j'avais eu des ''amis virtuels'', il aurait suffit de bien peu pour qu'un d'eux me persuade d'aller me cacher chez lui. Tout ce que je souhaitais, c'est la paix, peu importe chez qui. Mais j'aurais pu trouver l'horreur.
Dans mon temps, quand une jeune ado fuguait, on se disait qu'elle serait retrouvée bientôt, parce qu'elle avait pas des masses d'endroits ou se cacher. Et règle générale, malgré quelques tristes exceptions, les jeunes filles étaient retrouvées dans les jours suivants.
Maintenant, quand une ado fugue, j'ai peur pour elle. J'ai peur qu'elle n'ait écrit sa vulnérabilité à un homme qui en recherche justement et qui n'attendait que ça pour la convaincre de venir le rejoindre, lui, ou lui et sa gang, ou lui et sa violence, ou lui et son contrôle... Je sais qu'il y a des bonnes personnes sur Terre, mais j'ai de la difficulté à croire que la majorité des hommes prêt à héberger une ado en sont, et pourtant, il y en a des tonnes... Maintenant quand j'apprends qu'une jeune ado est disparue, j'ai des images dans la tête, je la vois en train de subir des choses que j'ai subies, de supporter ce que j'ai supporté... Et je me dis qu'à 14 ans, j'aurais pas survécu.
Dans mon temps, c'était compliqué de fuguer à 12-13 ans.
Dans ce temps là, il n'y avait pas internet. Ou si peu. J'y ai eu accès à temps plein vers 18 ans, je n'étais plus une jeune fille, ni une ado, j'étais encore une femme, mais j'étais quand même moins vulnérable qu'une ado.
Si internet avait été aussi présent quand j'avais 14 ans qu'il l'est aujourd'hui, j'aurais sans doute été prostituée beaucoup plus jeune. À une époque ou je n'allais pas, ou rien ne semblait aller, ou je n'avais qu'une envie, du haut de mes 14 ans, fuir et aller me cacher pour réfléchir, respirer, me calmer...
Mais fuir où?
Je ne suis pas allé bien loin, je n'avais pas un choix très vaste d'endroits ou me cacher. Ça aura duré cinq ou six jours en tout. J'ai été retrouvé, j'ai cessé la pilule, j'ai commencé à aller mieux.
Mais si internet avait existé.
J'écrivais déjà beaucoup à l'époque. J'écrivais mes douleurs d'adolescente, mes questionnements, ma vulnérabilité... Dans un cahier.
J'avais besoin d'écrire, de plaire, d'être écoutée, d'être valorisée... Comme bien des jeunes filles de 13 ans... Et j'en parlais avec mes amies, et dans mon cahier.
Si j'avais eu des ''amis virtuels'', il aurait suffit de bien peu pour qu'un d'eux me persuade d'aller me cacher chez lui. Tout ce que je souhaitais, c'est la paix, peu importe chez qui. Mais j'aurais pu trouver l'horreur.
Dans mon temps, quand une jeune ado fuguait, on se disait qu'elle serait retrouvée bientôt, parce qu'elle avait pas des masses d'endroits ou se cacher. Et règle générale, malgré quelques tristes exceptions, les jeunes filles étaient retrouvées dans les jours suivants.
Maintenant, quand une ado fugue, j'ai peur pour elle. J'ai peur qu'elle n'ait écrit sa vulnérabilité à un homme qui en recherche justement et qui n'attendait que ça pour la convaincre de venir le rejoindre, lui, ou lui et sa gang, ou lui et sa violence, ou lui et son contrôle... Je sais qu'il y a des bonnes personnes sur Terre, mais j'ai de la difficulté à croire que la majorité des hommes prêt à héberger une ado en sont, et pourtant, il y en a des tonnes... Maintenant quand j'apprends qu'une jeune ado est disparue, j'ai des images dans la tête, je la vois en train de subir des choses que j'ai subies, de supporter ce que j'ai supporté... Et je me dis qu'à 14 ans, j'aurais pas survécu.
le papier Q
Ça y est, le premier numéro du Papier Q est imprimé! Contactez-moi au madamesilence@outlook.com pour en recevoir une copie! Par et pour des femmes, afin de nettoyer ces merdes que sont la violence, l'exploitation sexuelle, la pauvreté, l'exclusion sociale et tant d'autres injustices, si fréquentes qu'on s'y habitue et qu'on ne la sent même plus... Qu'à cela ne tienne, avec le papier Q, on veut la brasser pour qu'elle sente fort, et la nettoyer, le plus possible!
Le papier Q, le zine des féministes abolitionnistes |
Je me souviens, et je combats
Je mène trois combats. Je ne peux pas en mener plus à la fois, ça me mettrais trop à terre pour combattre, et j'ai besoin d'énergie pour continuer à combattre, parce que desfois, c'est dur de combattre.
Je mène un combat contre l’exploitation sexuelle. Je souhaite que les lois concernant la prostitution, qui doivent être réécrite prochainement, soit justes. Qu’elles permettent aux victimes d’exploitation sexuelle d’être aidées plutôt qu’exploitées, qu’elles suivent l’exemple de celles dans ces pays ou le respect des femmes est plus important que le profits des prostitueurs, ou l’égalité homme femme et le respect de Toutes les femmes est une priorité. Je refuse de vivre dans un pays ou on accepte que des femmes soient achetées, violées et abusées au su et au vu de tous, alors qu’il a été prouvé ailleurs que combattre la prostitution est possible.
Je mène aussi un combat contre la corruption et la dictature, contre mon nouveau gouvernement donc. Celui qui se fout des revendications des citoyens depuis trop longtemps, qui endort le peuple à coup de mensonges et de manipulations et qui fait tout ça consciemment et volontairement, guidé par une soif d’argent et de pouvoir des plus malsaines. Je ne veux pas de ce gouvernement et je ne suis pas seule, alors je le combat.
Et je mène aussi un combat personnel. Pour faire reconnaître les torts qu’à eux sur ma vie un crime odieux et violents. Je mène un combat pour que l’institution supposé indemniser les victimes d’acte criminel (l'IVAC) reconnaisse que j’ai été victime d’un acte criminel sauvage et que j’ai droit à un minimum d’aide pour me remettre des séquelles que ça m’a laissés et pour remplacer le revenu que je faisais et que je n’arrive plus à faire.
Je mène ces combats pour des raisons personnelles, mais aussi par conscience sociale, parce qu'il me semble absurde d'avoir encore à le faire dans une société qui se dit civilisé et qui a les moyens de considérer les besoins de tout le monde, pas juste d'une minorité dirigeante. Et je mène ces combats parce que j’ai la colère nécessaire et le besoin de la laisser sortir, parce que je suis dégoûtée par ce que j’ai vu, lu, entendu, subit et constatée depuis quelques années, peu importe au sein de quel combat, et parce que tant qu’à avoir envie de crier, je veux le faire pour les bonnes raisons. Et je sais que je ne suis pas toute seule à avoir envie de crier et de me révolter, à être victime d'intimidation, de négligence et de la violence d'une classe dominante mais minoritaire au fond, sur une majorité soumise et à moitié endormie, et je rêve que tous ceux qui ont envie de se défendre et de crier leur rage le fasse encore, sans la peur qui en a arrêtés plusieurs il y a deux ans quand on a crissé Charest dehors, et sans s’endormir dès que ça semblera un peu plus calme, entre deux crises. Vous vous êtes bien reposé depuis dix-huit mois, maintenant, il est temps de retrousser vos manches et de reconquérir vos droits, votre dignité, votre fierté, votre pays, on s’est assez fait piétiner, il faut se relever et agir! Il faut se souvenir!
Je mène un combat contre l’exploitation sexuelle. Je souhaite que les lois concernant la prostitution, qui doivent être réécrite prochainement, soit justes. Qu’elles permettent aux victimes d’exploitation sexuelle d’être aidées plutôt qu’exploitées, qu’elles suivent l’exemple de celles dans ces pays ou le respect des femmes est plus important que le profits des prostitueurs, ou l’égalité homme femme et le respect de Toutes les femmes est une priorité. Je refuse de vivre dans un pays ou on accepte que des femmes soient achetées, violées et abusées au su et au vu de tous, alors qu’il a été prouvé ailleurs que combattre la prostitution est possible.
Je mène aussi un combat contre la corruption et la dictature, contre mon nouveau gouvernement donc. Celui qui se fout des revendications des citoyens depuis trop longtemps, qui endort le peuple à coup de mensonges et de manipulations et qui fait tout ça consciemment et volontairement, guidé par une soif d’argent et de pouvoir des plus malsaines. Je ne veux pas de ce gouvernement et je ne suis pas seule, alors je le combat.
Et je mène aussi un combat personnel. Pour faire reconnaître les torts qu’à eux sur ma vie un crime odieux et violents. Je mène un combat pour que l’institution supposé indemniser les victimes d’acte criminel (l'IVAC) reconnaisse que j’ai été victime d’un acte criminel sauvage et que j’ai droit à un minimum d’aide pour me remettre des séquelles que ça m’a laissés et pour remplacer le revenu que je faisais et que je n’arrive plus à faire.
Je mène ces combats pour des raisons personnelles, mais aussi par conscience sociale, parce qu'il me semble absurde d'avoir encore à le faire dans une société qui se dit civilisé et qui a les moyens de considérer les besoins de tout le monde, pas juste d'une minorité dirigeante. Et je mène ces combats parce que j’ai la colère nécessaire et le besoin de la laisser sortir, parce que je suis dégoûtée par ce que j’ai vu, lu, entendu, subit et constatée depuis quelques années, peu importe au sein de quel combat, et parce que tant qu’à avoir envie de crier, je veux le faire pour les bonnes raisons. Et je sais que je ne suis pas toute seule à avoir envie de crier et de me révolter, à être victime d'intimidation, de négligence et de la violence d'une classe dominante mais minoritaire au fond, sur une majorité soumise et à moitié endormie, et je rêve que tous ceux qui ont envie de se défendre et de crier leur rage le fasse encore, sans la peur qui en a arrêtés plusieurs il y a deux ans quand on a crissé Charest dehors, et sans s’endormir dès que ça semblera un peu plus calme, entre deux crises. Vous vous êtes bien reposé depuis dix-huit mois, maintenant, il est temps de retrousser vos manches et de reconquérir vos droits, votre dignité, votre fierté, votre pays, on s’est assez fait piétiner, il faut se relever et agir! Il faut se souvenir!
Pourquoi suis-je abolitionniste après tout ça...?
Pourquoi suis-je devenue abolitonniste, alors que je suis ouverte, libérée et accroc aux jouets érotiques?
J’ai toujours été très ouverte sexuellement et j’ai longtemps cru que la prostitution devait être légalisée, pour le bien des femmes. Je n’ai jamais jugé les femmes qui travaillaient dans «l’industrie du sexe», ni les gens qui profitaient de leurs services.
Je suis encore ouverte, mais je ne crois plus que la prostitution devrait être légalisée. Je ne crois plus qu’être prostituée est un choix, ni qu’il s’agit de quelque chose qui ne regarde personne d’autre que deux adultes consentants.
J’ai changé d’idée. J’ai changé tout court. Parce que j’ai posé des questions et que je me suis questionnée moi-même. Parce que j’ai observé, écouté, lu, appris et accepté que je m’étais trompée.
J’ai changé d’idée parce que j’ai réalisé que même si ça semble parfois être un choix d’offrir ses charmes en échange d’argent, c’est plus souvent qu’autrement une solution «moins pire» que d’autres, et surtout plus accessible, à des problèmes plus profonds comme le manque d’argent, d’estime, de temps, de diplômes, de soutien, de ressources, de choix. Peu importe pourquoi on le fait, ce n’est pas un choix, c’est une absence de choix…
J’ai changé d’idée parce que j’ai appris qu’au moins 85% des femmes prostituées ont été abusées sexuellement avant d’être prostituées et qu’elles ont cultivé, plus ou moins consciemment, l’impression de n’être bonne qu’à ça, plaire, charmer, poser, servir, baiser, sucer, être un objet de désir… Il m’est un jour apparu évident que la prostitution était davantage une conséquence qu’un choix libre et éclairé. Surtout en apprenant aussi que la moyenne d’âge d’entrée dans la prostitution est de 14 ans et que le manque de ressources financières est un des facteurs qui poussent le plus les femmes à être prostituées.
J’ai changé parce que j’ai appris et constaté qu’au moins 90% des femmes aux prises avec la prostitution souhaitent en sortir mais n’y arrivent pas, peu importe les raisons. Ces raisons sont nombreuses et parfois difficiles à comprendre, mais le résultat est que la majorité des filles n’arrivent pas à arrêter au moment ou elles le souhaitent et de la façon dont elles veulent le faire. Et lorsqu’elles en sortent, elles sont très souvent profondément marquées, traumatisées et meurtries. C’est désastreux. Mais c’est normal. Parce que la prostitution, en soi, c’est violent. N’importe quel humain vivant de la violence de façon répétée ou sur une période prolongée en garde des séquelles.
C’est pour ça que j’ai changé. Parce que d’accepter la prostitution comme étant une banalité, un mal nécessaire, un métier ordinaire ou un choix volontaire et conscient, ça aurait été nier tout ce que j’ai vu, lu et entendu de détresse, de désespoir, de colère et de douleur.
La prostitution laisse les mêmes séquelles que le viol, car la prostitution, c’est un viol à répétition. Il n’est pas question de consentement libre et éclairé lorsque celui-ci est acheté par une personne qui possède une ressource nécessaire à la survie de l’autre. Il est alors plutôt question d’exploitation et d’esclavage. Parce qu’il n’est pas question de métier quand on parle de prostitution, sérieusement, ça n’a rien à voir avec un métier… On ne rêve pas de faire carrière dans «l’industrie du sexe», on ne souhaite pas que nos filles fassent carrière dans l’industrie du sexe, et ce, même quand on ne juge pas les femmes prostituées.
Être abolitionniste, ce n’est pas être prude, puritaine ou pleine de jugements; c’est vouloir combattre une violence qui n’a aucune raison d’être. Ce n’est pas être contre les femmes prostituées; c’est vouloir qu’elles n’aient plus à l’être et croire que c’est possible. Ceux qui prétendent l’inverse le font haut et fort parce qu’ils en ont les moyens et qu’ils ont gros à perdre si la société s’engage à combattre la prostitution.
Ce ne sont pas les femmes prostituées et détruites de l’être qui propagent qu’il est acceptable d’être prostituée, ce sont ceux et celles qui les exploitent, financièrement et/ou sexuellement.
Et ce n’est pas parce qu’une femme dit qu’elle est heureuse en étant prostituée qu’elle l’est réellement. Plus des deux tiers des femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution ont déjà prétendu y être bien alors qu’elles n’avaient qu’un désir, que ça arrête.
Et je parle des femmes parce qu’elles comptent pour 95% des personnes prostituées, et qu’elles le sont par des hommes dans plus de 95% des cas, peu importe le sexe de la personne prostituée et le pays ou elle se trouve. La prostitution n’est pas un travail, c’est une industrie violente, sexiste et raciste qui exploite la misère des plus vulnérables. Ce ne sont pas les femmes qui se vendent, ce sont les hommes qui les achètent. Et s’ils ne le pouvaient pas, ils ne se mettraient pas à violer tout ce qui bouge. Les taux de viol n’ont pas augmenté dans les pays abolitionnistes, seul le bien-être des femmes a augmenté.
C’est pour ça que je suis abolitionniste et que j’en parle, parce que je ne peux passer sous silence une violence qui me semble maintenant évidente, même si je l’ai moi-même déjà ignorée, banalisée et même encouragée.
Pour ça, et parce qu’il y a urgence d’agir si vous partagez mon opinion.
La Cour suprême du Canada à invalidé les articles de lois qui entouraient la prostitution le 20 décembre dernier et elle doit donc «réécrire la loi» dans un avenir de plus en plus rapproché. Trois modèles législatifs dominent dans le monde et seul le modèle nordique est concluant à ce jour. Ce modèle encourage les femmes à sortir de la prostitution en les aidant concrètement à le faire, et sévit envers les hommes, mais surtout, sensibilise et éduque la population. Les pays qui ont légalisés la prostitution sont de plus en plus nombreux à avouer leur erreur, à constater que la détresse des femmes augmente et qu’elles ne sont pas plus en sécurité, qu’elles sont au contraire plus maltraités qu’ailleurs dans le monde, comme si la légalisation de la prostitution légalisait aussi la violence envers les femmes. Il est de plus en plus démontré que le modèle nordique est le modèle à privilégier dans une optique d’égalité et de soucis de sécurité pour les femmes, pour les filles, pour les victimes. Les pays ayant adopté ce modèle en compte de moins en moins, en aide de plus en plus et sont ceux de qui nous devons prendre exemple car c’est eux qui respectent le droit fondamentale des femmes à l’intégrité physique et à la sécurité.
Et vous, souhaitez-vous vivre dans un pays qui combat la violence ou dans un pays qui la légalise? Qui tente de l’encadrer aveuglément, alors que les autres pays n’y arrivent pas, ou qui soutient les personnes qui la subissent, afin qu’elles cessent de la subir? Dans un pays ou le profit vaut plus que l’humain, ou dans un pays où l’humain est encore au centre des préoccupations? Que voulez-vous pour vos enfants? Car oui, les personnes prostituées ont été enfants elles aussi, de parents qui ne pensaient pas qu’elles seraient prostituées un jour…
Payer sa garderie au salaire minimum... Ou l'histoire de Julie
Une femme, appelons Julie, c'est classique, à deux enfant et est monoparentale depuis quelques mois. Elle fait les démarches pour recevoir de l'aide du père mais en attendant, elle n'en reçoit pas.
Les deux vont dans une garderie à 7$ Or, la garderie ferme dans deux semaines et Julie n'en trouve pas à 7$. Il y en a plusieurs à 25$ par jour, et toutes les éducatrices lui explique qu'en fait, vu son salaire, cette place lui reviendra à encore moins chère que 7$, LORSQU'ELLE AURA REÇU SON REMBOURSEMENT ANTICIPÉ POUR FRAIS DE GARDE, DANS UN MOIS TECHNIQUEMENT, PLUS S'IL Y A UN PROBLÈME. Ce que ça implique me semble assez claire, et semble assez énorme pour Julie, pour pouvoir envoyer ses enfant dans une telle garderie, il lui faut débourser de sa poche, avant de recevoir le remboursement, au moins 1000$
Julie reçoit environ 300$ par semaine en salaire, et 600$ par mois en allocations. 1800$ par mois donc.
Son loyer lui coûte 500$
Son électricité lui coûte 100$ par mois.
Elle a une voiture qui, essence et assurance incluse (et elle ne roule que pour aller travailler et faire des commissions) lui coûte 350$ par mois.
Elle court les spéciaux et cuisine le plus possible, elle réussit donc à se débrouiller avec 350$ par mois d'épicerie.
Elle paie le moins cher possible pour ses services de télécommunications, son téléphone, son internet et sa télévision lui revienne à 90$ en tout.
Elle donne 140$ par mois à un syndic de faillite car elle à jugé bon de faire faillite après sa rupture, puisque que plusieurs dettes du couple étaient à son nom et que son ex lui a bien signifié qu'il n'allait pas l'aider.
Elle donne 100$ par mois à une amie qui lui a prêté de l'argent après que son ex aie joué un gros montant au casino, et elle sait très bien que sans ce 100$, sa copine aura des difficultés financières
Ça fait 1630$ par mois à assumer.
Il lui reste donc 170$ par mois, environ, si elle n'a pas eu à manquer une journée de travail pour veiller sur un enfant malade, à faire réparer ou entretenir sa voiture, ou à assumer un autre imprévu.
Elle a réussi, malgré tout, depuis sa séparation, à mettre 200$ de coté.
Quand ses enfants n'auront plus de place en garderie donc, si tout va bien, elle aura 370$ de coté. Elle pourra donc payer la première semaine de garderie, il lui restera ensuite 120$, elle devra donc le prendre sur sa paye, qui diminuera donc à 480$, soit 240$ par semaine, moins l'essence qui lui coûtera 40$, elle sera à 200$ par semaine. Elle devra acheter un peu de nourriture, au moins 50$ pour une semaine, il lui restera donc 150$. Un de ses comptes ne peut attendre, 50$ de moins. Il lui restera 100$. Elle recevra alors 300$ d'allocations, dont 200$ sont déjà placé en paiements.
Il lui manquera 50$.
Elle se dit qu'en annulant sa télévision et son internet, elle n'aura pas à les payer si vite et pourra prendre ce 50$ sur le 200$ de paiement. Ouf.
Elle n'aura alors plus un sous de coté et sa prochaine entré d'argent sera dans deux semaines.
600$ de salaire. Elle devra donc une semaine à la dame de la garderie en milieu familiale qui lui a dit qu'elle pourrait tolérer une semaine de retard au début, en attendant le remboursement. Elle devra donc lui donner 250$ pour la semaine de retard, et 125$ pour la suivante. Ca lui coutera donc 375$, il lui restera donc 225$ pour deux semaines. Sa prochaine paie entrera en même temps que ses allocations, elle aura donc 1000$. La dessus elle devra payer son loyer et il lui restera donc 500$. Elle aura aussi à faire des paiements et une épicerie, elle croit qu'elle peut s'en tirer pour 300$, en négociant avec Hydro et sa compagnie de téléphone. Il lui restera donc 200$.
Mais il lui faudra payer la garderie. Si le remboursement anticipé n'arrive pas, elle ne sait pas comment elle s'en tirera.
Elle est très stressée.
Son voisin vient de lui offrir 100$ par semaine de plus si elle lui accorde 45 minutes de sexe par jour, avant d'aller travailler.
Elle ne veut pas accepter, mais ça lui semble tellement simple comme solution... Plus simple que de chercher un travail plus payant le soir et de risquer de manquer des heures de travail pour aller à des entrevues le jour. Plus simple que de prendre des ententes avec ses créanciers. Moins risqués qu'un préteur sur gage.
Elle a survécu à une agression sexuelle quand elle était petite, c'est pas 45 minutes de sexe avec un homme qu'elle trouve laid et un peu idiot qui vont la traumatiser...
Elle y va demain matin pour la première fois.
Elle s'est acheté un peu d'alcool pour y arriver, et elle se répète que ça va aller, soulagé d'avoir ''trouvé une solution''.
À suivre...
Parole de femmes....
Des propos glané ça et là, que j'aimerais ne jamais avoir entendu ou lu...
- Ma mère nous a élevé seule mon frère et moi, elle a toujours travaillé comme une folle, je ne la voyais jamais, alors quand j'ai eu l'âge de travailler, je me suis dit que je ferais le plus d'argent possible pour en avoir de collé quand je voudrais des enfants, et je voulais les avoir jeune. J'ai dix-neuf ans, ça fait cinq ans que je vends mon cul, je ne veux plus d'enfants, le monde est trop laid, la vie est trop dure... Et je fais de moins en moins d'argent...
Jenny, 19 ans.
- Je me suis marié à Henri à trente ans, il était mon client depuis dix ans et avait toujours été gentil. Il m'a offert de me permettre d'être à la maison avec mon fils malade et de me payer pour gérer sa business. Au début ça allait, mais il s'est avéré alcoolique et a fini par me battre un soir ou je ne voulais pas baiser... Il m'a dit de recommencer à vendre mon cul si j'étais pas contente. Je l'ai quitté, et j'ai pas recommencé tout de suite, mais avec mon garçon, je ne peux pas travailler à temps plein, et j'arrive pas à temps partiel... Alors j'ai recommencé...
Manon, 40 ans.
- J'ai perdu ma job il y a six mois, c'était vraiment une bonne job donc ça paraissait dans le budget, et comme on a une grande maison, c'est facile pour nous, mon chum reste en haut au cas ou, et moi je reçois les gars en bas. Ça devait être temporaire, en attendant que je me trouve autre chose, mais mon chum à lâché sa job pour qu'on puisse faire ça à temps plein, et quand je lui dit que je suis tanné, il me traite de sainte-nitouche et me manipule pour que je file cheap... J'ai envie de partir, mais je l'aime, et ça fait tellement longtemps qu'on est ensemble...
Suzanne, 52 ans.
- Mon père était violent physiquement quand j'étais petite, et plus tard c'était psychologique, il se fâchait à rien et quand il était en crisse, il frappait dans les murs ou me boudait pendant des jours en disant à tous que j'étais folle. Comme il se gelait et gérait ses paies tout croche, on manquait souvent de bouffe. À quinze ans j'ai été tanné, je me suis accoté sur un mur au centre ville et je me suis dit qu'un homme viendrait m'aborder. Il a fallu dix minutes. Je suis partie de chez nous une semaine après, j'avais ramassé assez d'argent. Mais là, j'aimerais arrêter, et c'est vraiment pas évident...
Julie, 20 ans.
- Ma première fois dans un salon, j'ai frappé le client quand il m'a demandé une branlette. La boss m'a expliqué après que ça faisait partie de la job, et j'ai voulu arrêter. Mais elle m'a convaincu assez vite en me disant qu'en faisait une branlette je ferais l'équivalent d'une semaine comme caissière au dépanneur à coté. Ça fait dix ans que je travail ici, j'ai une maison, un char et je vais en voyage chaque année, je pourrais faire faillite et me trouver autre chose, mais je dis quoi pour expliquer que j'ai un c.v vierge à 25 ans? Je pensais retourner à l'école mais mon chum aimerait mieux que je continue encore, jusqu'à temps que je sois trop vieille... Je pourrais le laisser, mais je l'aime, et à part ça, il a pas de défaut, c'est une perle... Ça fait huit ans qu'on est ensemble et il m'a toujours bien traité, même si je suis juste une pute...
Sophie, 25 ans.
- Quand j'ai arrêté, je fréquentais des gens à l'aise financièrement et d'autres moins. Je les aidais souvent étant donné que je faisais beaucoup d'argent... Tout le monde était content pour moi que j'arrête et tout le monde m'a offert du soutien. Ça fait un an que j'ai arrêté, j'ai plus de nouvelles des amis (es) qui étaient à l'aise, j'ai moins d'argent qu'avant, donc je sors moins, et venir prendre un café chez nous, ça semble pas être leur genre d'activité. Ceux qui le sont moins sont resté, mais desfois, ils me demandent de les aider financièrement et semblent tellement dépité que je ne puisse plus, j'ai l'impression qu'il m'aimait plus riche et malheureuse que pauvre et... mieux...
Marie, 36 ans.
- Ma mère nous a élevé seule mon frère et moi, elle a toujours travaillé comme une folle, je ne la voyais jamais, alors quand j'ai eu l'âge de travailler, je me suis dit que je ferais le plus d'argent possible pour en avoir de collé quand je voudrais des enfants, et je voulais les avoir jeune. J'ai dix-neuf ans, ça fait cinq ans que je vends mon cul, je ne veux plus d'enfants, le monde est trop laid, la vie est trop dure... Et je fais de moins en moins d'argent...
Jenny, 19 ans.
- Je me suis marié à Henri à trente ans, il était mon client depuis dix ans et avait toujours été gentil. Il m'a offert de me permettre d'être à la maison avec mon fils malade et de me payer pour gérer sa business. Au début ça allait, mais il s'est avéré alcoolique et a fini par me battre un soir ou je ne voulais pas baiser... Il m'a dit de recommencer à vendre mon cul si j'étais pas contente. Je l'ai quitté, et j'ai pas recommencé tout de suite, mais avec mon garçon, je ne peux pas travailler à temps plein, et j'arrive pas à temps partiel... Alors j'ai recommencé...
Manon, 40 ans.
- J'ai perdu ma job il y a six mois, c'était vraiment une bonne job donc ça paraissait dans le budget, et comme on a une grande maison, c'est facile pour nous, mon chum reste en haut au cas ou, et moi je reçois les gars en bas. Ça devait être temporaire, en attendant que je me trouve autre chose, mais mon chum à lâché sa job pour qu'on puisse faire ça à temps plein, et quand je lui dit que je suis tanné, il me traite de sainte-nitouche et me manipule pour que je file cheap... J'ai envie de partir, mais je l'aime, et ça fait tellement longtemps qu'on est ensemble...
Suzanne, 52 ans.
- Mon père était violent physiquement quand j'étais petite, et plus tard c'était psychologique, il se fâchait à rien et quand il était en crisse, il frappait dans les murs ou me boudait pendant des jours en disant à tous que j'étais folle. Comme il se gelait et gérait ses paies tout croche, on manquait souvent de bouffe. À quinze ans j'ai été tanné, je me suis accoté sur un mur au centre ville et je me suis dit qu'un homme viendrait m'aborder. Il a fallu dix minutes. Je suis partie de chez nous une semaine après, j'avais ramassé assez d'argent. Mais là, j'aimerais arrêter, et c'est vraiment pas évident...
Julie, 20 ans.
- Ma première fois dans un salon, j'ai frappé le client quand il m'a demandé une branlette. La boss m'a expliqué après que ça faisait partie de la job, et j'ai voulu arrêter. Mais elle m'a convaincu assez vite en me disant qu'en faisait une branlette je ferais l'équivalent d'une semaine comme caissière au dépanneur à coté. Ça fait dix ans que je travail ici, j'ai une maison, un char et je vais en voyage chaque année, je pourrais faire faillite et me trouver autre chose, mais je dis quoi pour expliquer que j'ai un c.v vierge à 25 ans? Je pensais retourner à l'école mais mon chum aimerait mieux que je continue encore, jusqu'à temps que je sois trop vieille... Je pourrais le laisser, mais je l'aime, et à part ça, il a pas de défaut, c'est une perle... Ça fait huit ans qu'on est ensemble et il m'a toujours bien traité, même si je suis juste une pute...
Sophie, 25 ans.
- Quand j'ai arrêté, je fréquentais des gens à l'aise financièrement et d'autres moins. Je les aidais souvent étant donné que je faisais beaucoup d'argent... Tout le monde était content pour moi que j'arrête et tout le monde m'a offert du soutien. Ça fait un an que j'ai arrêté, j'ai plus de nouvelles des amis (es) qui étaient à l'aise, j'ai moins d'argent qu'avant, donc je sors moins, et venir prendre un café chez nous, ça semble pas être leur genre d'activité. Ceux qui le sont moins sont resté, mais desfois, ils me demandent de les aider financièrement et semblent tellement dépité que je ne puisse plus, j'ai l'impression qu'il m'aimait plus riche et malheureuse que pauvre et... mieux...
Marie, 36 ans.
Plein l'cul...
http://facebook.com/angelique.silence |
De vous lire et de négocier
Plein l'cul de faire semblant d'aimer
Vos mains sur mon corps fatigué
Plein l'cul de vous et de vos mots
De votre ignorance de mes maux
Plein l'cul de vous entendre dire
Que votre femme vous fait mentir
Plein l'cul de vous voir justifier
Le fait que vous m'avez acheté
Plein l'cul de vos yeux qui se ferment
Sur toutes mes douleurs qui germent
Quand vous les arroser si bien
De votre sperme, votre venin
Plein l'cul de vous qui me payez
Pour avoir le droit d'me violer
Plein l'cul de vous, de tout, de rien
Plein l'cul de mon immense chagrin
Plein l'cul de ne savoir que faire
Pour me sortir de cet enfer
Plein l'cul d'en avoir plein le cul
Plein l'cul de n'être rien qu'un cul...
Pourquoi le milieu communautaire est t'il nécessaire?
Le milieu communautaire, c'est la porte d'entrée des personnes les plus vulnérables, pour sortir de leur vulnérabilité.
C'est l'accès à des services qui n'existent pas dans le système publique, ou qui sont trop long à obtenir parfois.
C'est un lien d'échanges et d'informations pour aider des humains à survivre dans une société ou c'est parfois difficile, pour sortir des gens de la solitude, de la pauvreté, de la marginalité, des cercles vicieux dans lesquels il est si facile de tomber quand on ne sait plus ou s'adresser.
C'est un milieu humain, ouvert, unique, qui doit exister et être amélioré, pas ignoré et négligé.
C'est un milieu qui aide tous le monde, et qui s'adapte aux différentes situations, aux différents contextes et aux différents défis que le système de santé et les services publiques n'arrive pas à gérer.
Le milieu communautaire c'est partout, et pourtant, le gouvernement l'ignore, comme s'il pouvait s'en passer, comme s'il les organismes communautaires ne faisaient pas partie prenante d'une société qui est souvent la cause des maux qu'ils soignent, c'est l'endroit qui permet aux plus pauvres de se nourrir, c'est les gens qui vont sensibiliser dans les écoles ou qui enseignent à ceux qui n'y ont pas appris à lire et écrire, c'est les endroits ou on peut appeler, parfois 24 heures sur 24 pour avoir de l'aide, c'est les centre de crises en santé mentale, les maisons d'hébergements pour itinérants, les maisons de jeunes, les regroupement d'aide aux malades, les services de transports bénévoles...
Et tellement plus.
Le milieu communautaire, c'est l'urgence et les soins intensifs de la société. Vous pensez que ça va mal au Québec? Ça pourrait être pire! Mais le milieu communautaire est aux petits soins, depuis des années, malgré les conditions de travail difficiles et les nombreuses coupures qui y ont lieux. C'est pas là qu'il faut couper, surtout pas!
C'est pour ça qu'une manifestation est organisée demain, pour faire comprendre à ceux qui vont être pogné pour gouverner que le milieu communautaire est important, nécessaire, obligé, et qu'y mettre des fonds, ce n'est pas payer, c'est investir.
Quand
: Jeudi le 20
mars à 19 h 30 (fin 20 h 30)
Où
: Devant les
bureaux de Radio-Canada 1400
boul René Lévesque Est à Montréal (pendant le débat des chefs)
Sur place,
il y aura
:
animation, percussions, breuvages chauds, toilettes… Il faut maintenant être
nombreux, nombreuses pour que le tout soit une réussite. Il faut obtenir, de
tous les partis, des engagements fermes pour le financement des organismes
communautaires
!
Tu veux te prostituer?
J'ai écrit ça, après avoir jasé avec une fille qui s'en ai sorti, c'est le message qu'elle souhaite transmettre, à celles qui voudraient se lancer dans la prostitution...
J'ai tout fait. Des photos et des vidéos, qui traîne encore partout et dont je n'ai pas toujours pu vérifier l'anonymat, de la domination, des danses, des soirées ''d'accompagnement'', des trippes à plusieurs, des salons de massages top classes et des salons miteux, des journées de 10 clients et des fins de semaine avec le même, des 30$ du 15 minutes aux 1000$ pour une heure...
J'ai tout fait. Des photos et des vidéos, qui traîne encore partout et dont je n'ai pas toujours pu vérifier l'anonymat, de la domination, des danses, des soirées ''d'accompagnement'', des trippes à plusieurs, des salons de massages top classes et des salons miteux, des journées de 10 clients et des fins de semaine avec le même, des 30$ du 15 minutes aux 1000$ pour une heure...
J'ai été indépendante et j'ai travaillé pour d'autres, je me suis cherché des chauffeurs et de la protection, ça finissait toujours par être n'importe quoi...
De la protection... Mon cul ouais... Ça n'existe pas dans ce domaine, le gars qui te protège n'est pas à coté de toi pendant que tu baises un client et qu'il décide que lui, il s'en fout que tu veuilles pas sa queue dans ton cul... Ou qu'il te chuchote à l'oreille que t'es une salope, une ci, une ça, en te tirant les cheveux, alors qu'il avait l'air doux et gentil au début. Et le gars supposé te protéger, il s'en calisse de toi, c'est ton cash qu'il veut, et toi peut-être, gratuitement, parce qu'après tout, il le mérite bien non...
J'ai tout fait, pour trouver la façon qui me convenait, pour être bien la dedans, parce qu'il n'y a que ça qui me semblait assez payant pour les dettes qui me submergeaient, pour gâter mes enfants qui avaient tant souffert de la rupture, pour aider ma grand-mère qui n'avait que moi...
J'ai beaucoup connu aussi... Le harcèlement, le manque de respect, la drogue dans mon verre, le viol plus ou moins sauvages, le jugement des policiers, médecins et autres professionnels, le mensonge des gens supposés me protéger, me conduire, me représenter, m'aider...
En bout de ligne j'ai payé mes dettes, c'est toujours ça. Et j'ai vécu aisément, sur le plan financier, pendant quelques années.
Mais tout le coté sombre qu'on ne veut pas voir quand on commence, auquel on refuse de croire quand on est pas dedans, ça m'a miné. Comme aucun travail ne peut miner quelqu'un...
Tu suces, tu masses, tu t'écartes, tu écoutes, tu caresses, tu consoles, tu donnes, tu donnes, tu donnes...
Tu fais semblant d'aimer ça quand un homme veut te faire jouir, mais tu jouis pas, parce que t'es pas là, faut que ton esprit se sépare de ton corps pour y arriver, parce qu'il y en a trop qui t'ont caressés comme on caresse une belle voiture, qui t'ont mangé comme on mange un burger, qui t'ont complimenté comme on complimente un chien, un enfant, un employé au mieux...
Tu t'accroches à ceux avec qui t'es bien pour vrai, il y en a toujours. Tu continues pour les revoir eux, parce que t'as l'impression qu'eux, ils ont besoin de toi aussi, et vice versa, qu'ils te respectent en tant que femme, pas en tant que pute... T'as l'impression que c'est plus qu'un échange professionnels. Mais un jour tu réalises que non.
T'es juste la pute qu'ils aiment le plus.
Et si tu pars, ils vont te remplacer.
Ou t'harceler.
J'ai eu mal quand j'ai réalisé que j'avais plus d'estime.
J'ai eu peur, si souvent, que c'est devenu un état permanent...
J'ai voulu mourir.
J'aurai toujours un peu mal sans doute, ce mal sournois, qu'on ressent toujours un peu en soi, en oubliant pourquoi, comment, depuis quand... Auquel on s'habitue, parce qu'il le faut bien.
J'aurai toujours peur. De tout et de rien. Ou peut-être pas. Je me fais soigner. Peut-être que ça se soigne...
J'ai une amie qui s'est fait violé à quelques reprises par un patron qui pourtant se payait des putes. On se comprend. Je me sens violé aussi.
Même si je disais oui, parce que c'est pour que je dise oui qu'on me payait, je me sens violé, parce que j'ai fait un tas de choses, à un tas d'homme, que je ne désirais pas leur faire. C'est pas un métier la prostitution, c'est un viol, et un autre, et un autre, c'est de l'esclavage, pur et simple... T'as beau essayé de choisir tes clients, desfois t'as pas le choix d'en prendre un qui te tente pas. Et ça c'est pas humain.
Couché avec quelqu'un sans en avoir envie, c'est dégueulasse.
Je sais que des tonnes de femmes comprennent un peu, parce qu'elles le font avec leur mari ou conjoint. Mais imagine maintenant que tu le fais avec plusieurs hommes... Ça devient lourd. Si lourd.
Et t'oses pas arrêter, tu vas faire quoi après? T'as plus l'estime qu'il faut pour te trouver autre chose, tu vas dire quoi aux gens qui vont te demander ce que tu faisais avant...
T'as l'impression que c'est écrit dans ton front que t'as fait ça, et même si tu l'assumais au début, que t'aimais ça et que tu te sentais libre, maintenant tu te sens prisonnière, minuscule, t'as l'impression que partout tu vas croiser un client qui va te faire une offre, juste au moment ou t'arrives justement pas...
Alors t'arrêtes pas. Ou t'arrêtes, parce que t'es plus capable. Et t'es pauvre, mais c'est mieux...
Et tu réalises ce que t'as perdu en bout de ligne. Du monde, parce que tu arrivais plus à les aimer comme il faut, des amis, parce qu'eux le voyaient que t'étais malheureuses, et pouvait plus te voir te détruire, ton estime, parce que c'est pas vrai que c'est valorisant, des années de vie, ou t'aurais pu être pauvre peut-être, mais bien...
Et tu te dis que t'aurais du te geler, pour pas prendre conscience de l'absurdité de ''ta job'', que t'aurais du faire comme tant d'autres, te geler, ou faire n'importe quelle conneries qui t'aurait permis de pas réaliser que t'étais malheureuse.
Ou que t'aurais juste jamais du croire celles qui disent que c'est merveilleux, jamais commencé, jamais te taper ce premier client, qui a tout déclenché...
T'aimerais n'avoir jamais pris conscience du vide que ça te faisait ressentir, de la tristesse qui t'envahissait, de la peur... Des hommes, de leur femme, des foules...
Parce que c'était tellement plus facile te faire croire que t'aimais ça être un objet sexuel, que réaliser que ça te blessait dans tout ton être...
Je ne veux plus mourir.
Parce que j'ai un but.
Je veux faire comprendre aux filles qui y songent que non, c'est pas la bonne solution.
Même si t'es open, à l'aise sexuellement, droite, ajun, forte.... Même si quelqu'un te promet que tu vas juste danser, juste être serveuse et qu'il va te protéger...
C'est pas une solution. C'est une destruction...
C'est pour ça que je vis, pour prévenir les autres femmes, et pour mes enfants. Je les aime. C'est les seuls être humains auxquels je suis encore profondément attaché. Je ne crois plus les autres humains. J'ai du mal à aimer et à croire qu'on puisse m'aimer, mais je suis chanceuse, y'a des gens qui m'aiment et mes enfants m'ont maintenu en vie.
Sinon j'aurais fait comme tant d'autres femmes l'ont fait avant moi, je n'aurais pas survécu à cet enfer...
J'y ai survécu... Mais ça à bouleverser ma vie, mon existence, mon être, mon âme, pour la vie...
Si tu penses t'y mettre, même à temps partiel, même occasionnellement, même en imposant tes limites, même dans les meilleures conditions possibles, dis toi qu'on s'est toutes dit ça au début. Et crois pas celles qui te disent être bien, c'est peut être vrai, peut être que non, mais si c'est vrai, c'est une exception, et si t'es pas l'exception, tu vas souffrir.
Y'a d'autres solutions... T'as peut-être de la misère à arriver, mais c'est moins pire qu'avoir de la misère à t'aimer, et si t'es déjà démolie et que tu te dis que ça peut pas être pire, y'a des solutions pour te reconstruire au lieu de te détruire encore plus...
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